Pour les vingt ans de l’album Meteora, Linkin Park a dévoilé de nouveaux titres inédits, prélude à une réédition anniversaire de l’opus. L’occasion de rappeler la place à part de ces titans du néo-métal, entrés dans la légende au début du siècle, et associés à la mémoire de leur chanteur, Chester Bennington, disparu en 2017. Retour sur dix titres emblématiques de leur carrière.
Fighting Myself (2023)
Depuis six ans, Linkin Park ne s’est pas reformé en tant que groupe. Sans la présence de leur charismatique chanteur, les membres restants continuent cependant d’entretenir la mémoire de la formation : avec l’édition du 20e anniversaire de Meteora, ils ont produit des morceaux restés inédits, avec Chester au chant, notamment Lost et Fighting Myself, preuves du talent créatif de ces musiciens qui ont fait entrer le néo-métal dans l’ère des stades et de la diffusion massive.
Crawling (2001)
C’est un cri primal, lancé par Chester Bennington à la face du monde, qui a constitué pour beaucoup d’auditeurs leur rencontre avec Linkin Park. Le refrain de Crawling, deuxième single issu de leur premier album, Hybrid Theory, présentait au monde la rage teintée d’angoisse existentielle de la formation américaine. Prolongeant le caractère « emo » de Korn plutôt que l’hédonisme façon Limp Bizkit, LP s’appuyait d’ores et déjà sur une alternance couplets calmes/refrains puissants et distordus qui allait faire leur réputation ultérieure.
In The End (2001)
Formé initialement par Brad Delson (guitariste), Dave Farrell aka Phoenix (basse), Joe Hahn (DJ) et Rob Bourdon (batterie) autour de l’influent rappeur/compositeur/guitariste Mike Shinoda, Linkin Park avait une coloration plus hip-hop et électronique avant l’arrivée de Chester Bennington au chant. Cette touche esthétique se retrouve cependant dans In The End, le single qui devait changer à tout jamais l’aura du groupe. Autour d’un sample de piano, d’effets sonores discrets, mais efficaces, l’articulation entre le flow de Mike Shinoda et le chant de Chester Bennington trouvait là son plein potentiel. Véritable concentré d’énergie malgré des paroles plutôt sombres, ce titre symbolise bien l’hybridation et le choc des contraires auxquels se livrait le groupe à ses débuts.
Pts.of.Athrty (2002)
C’est une mode qui n’a pas duré longtemps dans le monde du rock, mais correspond bien à l’esprit d’ouverture du néo-métal. Après New Old Songs de Limp Bizkit, Linkin Park cédait à la tendance de l’album de remixes hip-hop/electro. Accueillant de grands noms du rap alternatif, comme Kutmasta Kurt, Pharoahe Monch, Chali 2 Na, Aceyalone, Motion Man, Black Thought des Roots ainsi que des producteurs, le disque Reanimation voit le répertoire métal d’Hybrid Theory se transformer en bombes electro-hip-hop. Pts.of.Athrty, single de l’opus, profite ainsi de l’apport de Jay Gordon (Orgy), qui amène avec lui une ambiance indus absente du morceau originel.
Somewhere I Belong (2003)
Le succès d’Hybrid Theory se chiffre rapidement en millions d’exemplaires, et Linkin Park dépasse dès 2002 les cadres du néo-métal pour devenir l’une des formations rock les plus célèbres de la planète. Adulé par des fans adolescents, le groupe met en chantier, rapidement après Reanimation, son deuxième album : Meteora. Somewhere I Belong, premier single à en être extrait, reprend la formule gagnante d’In The End, multipliant les passerelles chant-rap autour d’un sample de guitare triturée et d’une rythmique lourde. Sans modifier sa recette, la formation s’apprêtait à doubler la mise !
Breaking the Habit (2003)
Si Meteora prolonge Hybrid Theory, comme en témoigne les hits Numb et Faint l’album est aussi un laboratoire du futur de Linkin Park, avec notamment le titre Breaking the Habit. Premier titre du groupe à ne pas s’appuyer sur les guitares distordues précédemment entendues sur leurs singles, ce morceau à l’ambiance nostalgique voit Chester Bennington prouver encore une fois toute son aptitude à porter la charge émotionnelle de la formation avec sa seule voix.
Leave Out All The Rest (2007)
Après le rush des deux premiers albums et de Reanimation, Linkin Park ralentit un peu la cadence, le temps de réaliser un E.P. avec Jay-Z (Collision Course et le fameux duo Numb/Encore) en 2004, et de mener une nouvelle tournée mondiale. Minutes to Midnight, leur troisième album, arrive quatre ans après Meteora. Malgré des titres énervés (Given Up, Bleed It Out), l’ambiance s’est assagie, au global. Leave Out All The Rest, ballade introspective, donne le ton, et s’avère un texte fort sur la culpabilité et le pardon, thème de ce disque mature, où surnagent également Shadow of The Day et What I’ve Done.
Burn It Down (2012)
Abordant la deuxième décennie de sa carrière, Linkin Park s’adoucit encore davantage. Dès A Thousand Suns, ils avaient introduit davantage de sonorités électroniques et renoncé aux refrains métal avec riffs lourds. Sur leur disque suivant, Living Things, cet electro-rock mélodieux était reconduit, aboutissant à un tube comme Burn It Down, très loin de leur esthétique originelle.
Final Masquerade (2014)
Surprise en 2014 : Linkin Park s’essayait, sur leur album The Hunting Party, à réaliser un pur disque de rock, débarrassé des arrangements électroniques qui avaient fait la réputation du groupe. Un changement d’ambiance visible avec le single Final Masquerade, dont la sonorité s’avérait plus authentique, moins produite à l’excès. Ce changement de cap, s’il pouvait déboussoler, a rapproché Linkin Park de la scène alternative américaine.
One More Light (2017)
Le 18 mai 2017, le chanteur de Soundgarden et d’Audioslave, Chris Cornell, se donnait la mort. Quelques semaines plus tard, Linkin Park rendait hommage à cet ami du groupe, au cours de l’interprétation d’One More Light, une chanson à propos du deuil. Un morceau extrait de l’album One More Light, dernier opus du groupe, sorti peu de temps avant que Chester Bennington, très affecté par le décès de Chris Cornell, et en proie à des souvenirs d’enfance traumatiques, ne se tue à son tour, le 20 juillet 2017, provoquant un choc immense dans le monde entier.