Les meilleures chansons de U2

I Will Follow (1980)

Formé par quatre amis de lycée dublinois, U2 naît à une époque charnière du rock et de la pop. C’est en effet en 1978 qu’ils commencent à enregistrer des chansons, après avoir écumé les pubs et les scènes scolaires locales. À cette date, le rock des seventies commence à tourner en rond, le punk vient d’arriver et influence de différentes façons les plus jeunes artistes. Le quatuor irlandais, s’il s’inspire du courant représenté par les Sex Pistols, s’en détache par une attitude plus positive, une musique plus lumineuse, un chant proche de la dévotion. I Will Follow, premier tube de leur album War, devient une signature : clarté du son de guitare et de batterie, basse régulière, voix épique, se retrouveront dans nombre d’hymnes à venir de la bande à Bono.

Sunday Bloody Sunday (1983)

Une intro à la batterie (devenue un morceau d’exercice prisé des aspirants batteurs), quelques arpèges à la guitare, et soudain la voix habitée de Bono : Sunday Bloody Sunday marque l’histoire. Ces quatre minutes et quelques consacrées au conflit Nord-Irlandais deviennent à la fois un tube international – U2 est programmé alors jusqu’aux États-Unis – et un appel à la paix dans une région dévastée par une guerre civile meurtrière. Dès cette époque, le groupe devient une figure de l’engagement, en s’intéressant d’abord à une cause qui leur est proche, en tant que citoyens irlandais, puis en embrassant de nombreuses causes humanitaires par la suite : ils figureront rapidement parmi les stars des concerts caritatifs des années 1980-1990.

Pride (In the Name of Love) (1984)

Après trois disques pop-rock de bon aloi, U2 change de producteur et se tourne vers Brian Eno pour renouveler ses sonorités. Cela donnera d’abord The Unforgettable Fire, un album dominé par des thèmes très américains, en particulier la figure de Martin Luther King, à qui est dédié le nouvel hymne du groupe, Pride (In the Name Of Love). La formation y concentre toute son énergie, et le charisme de Bono derrière le micro s’y démarque, encore une fois.

With or Without You (1987)

Album de la consécration, The Joshua Tree installe définitivement U2 au panthéon du rock mondial. Plus doux, plus mélodieux, que les disques précédents, il marque aussi l’affirmation de Bono comme vocaliste serein, influencé davantage par la grande pop américaine d’après-guerre que par le post-punk. With or Without You a parfaitement montré cette direction, avec son air pop imparable, devenu l’un des plus grands des années 1980. 

Desire (1988)

Tirant désormais clairement leurs influences du son américain de leur jeunesse plutôt que de l’après-punk, U2 enregistre le très groovy Desire à la faveur d’un double album conçu aux États-Unis, Rattle and Hum. The Edge, à la guitare, adopte un mouvement très syncopé, suivi par une rythmique particulièrement Rhythm and blues, durant un morceau que n’auraient pas renié les pionniers du rock and roll et du blues-rock.

One (1991)

Véritables maîtres en matière de ballades, les membres de U2 sortent d’une période peu inspirée en 1991 avec la sortie d’One. Hommage spirituel au « one love » religieux cher aux rastafaris, cette jolie chanson témoigne d’un retour aux affaires aux allures de réinventions : c’est à Berlin, en compagnie de Brian Eno et avec l’appui de machines, que les Irlandais ont enregistré l’album Achtung Baby, un album qui faisait entrer la formation dans une période plus électronique, One étant leur dernier tube classique.

Discotheque (1997)

Même si le U2 des années 1990 s’avère moins assidu que celui des années 1980, le groupe entend donner parfois, le la, dans le domaine de la variété internationale. Raison pour laquelle l’album Pop s’avère rempli d’expérimentations réussies, comme l’excellent Discotheque, anticipation géniale du succès de l’electro-pop dans les années suivantes.

Beautiful Day (2000)

Premier titre d’All That You Can’t Leave Behind, Beautiful Day témoignait du savoir-faire intact en vingt ans des U2 quant à l’écriture d’une pop classe et efficace. Avec une formule assez proche de ses tubes initiaux, la formation parvenait à renouveler son inspiration et à offrir au nouveau millénaire un hymne lumineux, témoignage de leur évolution spirituelle continue.

I’ll Go Crazy If I Don’t Go Crazy Tonight (2009)

La politique s’invite régulièrement chez U2 : I’ll Go Crazy If I Don’t Go Crazy Tonight produit avec Will.I.Am et Brian Eno, a l’air d’une chanson pop innocente, sauf, que son texte s’inspire des discours et des événements s’étant déroulés durant la campagne électorale de Barack Obama en 2008. Une manière pour U2 de s’affirmer encore et toujours comme l’un des plus fervents défenseurs du progressisme et de l’humanisme dans la musique actuelle.

Get Out of Your Own Way (2017 – 2023)

Alors que Bono a fait paraître son autobiographie, Surrender, en fin d’année 2022, U2 a accompagné ses écrits d’un beau projet musical : l’interprétation, dans des versions mises à nues et souvent acoustiques, de 40 chansons iconiques du groupe. Parmi ces nombreuses déclinaisons à découvrir sur Songs of Surrender, Get Out of Your Own Way, extrait pour le moins classique de Songs of Experience, paru en 2017, chanson engagée adressée aux filles de Bono, et qui devient en 2023 une tout autre chanson !