Starifié après sa majestueuse prestation d’Aragorn dans la trilogie du « Seigneur des anneaux », Viggo Mortensen n’a cessé de vouer un amour inconditionnel au cinéma sous toutes ses formes. Acteur mythique d’Hollywood, il se plaît également derrière la caméra. Trois ans après sa première réalisation « Falling », Mortensen revient avec « Jusqu’au bout du monde », une plongée dans l’Ouest américain des années 1860. Une carrière aussi riche que complète.
L’Impasse (1993)
Lorsque Viggo Mortensen se retrouve sur le plateau du film L’Impasse, il a déjà tourné sous la direction de Peter Weir, Renny Harlin et Sean Penn. Ce dernier le retrouve donc en 1993 dans ce thriller de Brian De Palma, qui va permettre à Mortensen d’asseoir un peu plus sa notoriété naissante. Il y joue le personnage certes secondaire de Lalin, en chaise roulante et chemise à fleurs, mais il parvient à éclipser son Al Pacino de partenaire le temps d’une scène.
Psycho (1998)
Il fallait bien du courage (ou de l’inconscience, c’est selon) à Gus Van Sant pour se lancer dans un remake plan par plan du Psychose d’Hitchcock. Dans Psycho, Viggo Mortensen est de la partie, reprenant le personnage de Sam Loomis alors interprété par John Gavin, ou l’amant de l’héroïne tragique Marion Crane, qui va tout faire pour la retrouver, avant de se confronter au terrible Norman Bates… Un de ses derniers films avant la starification à venir…
Le Seigneur des anneaux (2001-2003)
Viggo Mortensen remplace au pied levé Stuart Townsend dans le rôle d’Aragorn, le Rôdeur au destin de roi dans la trilogie du Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Plus d’un an de tournage épique, de multiples blessures, mais une aura sans précédent pour cette figure christique plaçant Mortensen sur l’échiquier des grands acteurs sur lesquels il faudra compter. Mais peu adepte des blockbusters, le comédien préfèrera retrouver les films d’auteur qui avaient jalonné sa carrière jusqu’alors.
Les Promesses de l’ombre (2007)
Après A History of violence, David Cronenberg et Viggo Mortensen ne se quitteront (presque) plus. Le réalisateur canadien offre au comédien un rôle particulièrement ambigu pour Les Promesses de l’ombre, celui d’un homme de main de la mafia russe décidant de mettre fin aux exactions de son patron. Naomi Watts et Vincent Cassel font aussi partie de cette aventure où le sang coule à flots. Mortensen y surnage avec une apparente désinvolture, mais le cœur brisé par tout le chaos qu’il répand autour de lui.
La Route (2009)
Adapté du roman post-apocalyptique éponyme de Cormac McCarthy, La Route de John Hillcoat relate la tragique épopée d’un père et son fils dans un paysage de fin du monde. Chaque pas les rapproche de la mort et c’est une lutte permanente pour leur survie dans une humanité réduite à l’état sauvage. Un film déchirant et pessimiste, porté par un Viggo Mortensen éblouissant en père prêt à tout pour protéger son fils.
Loin des hommes (2014)
Polyglotte, Viggo Mortensen parle un français presque impeccable. Ce qui lui est particulièrement utile pour Loin des hommes de David Oelhoffen, une adaptation inspirée du roman L’Exil et le royaume d’Albert Camus. Mortensen y a pour partenaire Reda Kateb, fuyant la guerre d’Algérie avec lui en traversant le Sahara. Si les deux hommes sont opposés en tout au début, ce chemin vers la liberté va les conduire à trouver des intérêts communs et une parfaite alchimie. Une nouvelle incursion dans le cinéma européen, si cher au comédien.
Captain Fantastic (2016)
Il est des rôles qui semblent une évidence même. Qui de mieux que Viggo Mortensen, acteur refusant les conventions et proche de la nature, pour incarner ce père donnant une éducation alternative dans la forêt à ses six enfants ? Captain Fantastic de Matt Ross, est le retour vers la vie citadine pour ces anticonformistes malgré eux, afin de dire un dernier au revoir à leur mère et épouse qui a dû être soignée à l’hôpital. Une comédie dramatique émouvante qui valut une nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour Viggo.
Green Book (2018)
Dans les États-Unis des années 1960, existait encore le fameux Green Book, un livre indiquant les endroits où les Afro-américains avaient le droit de voyager. Peter Farrelly utilise cette trame pour relater les relations d’inimitié, puis d’amitié profonde, qui eurent lieu entre le célèbre pianiste noir Don Shirley et son chauffeur Tony Vallelonga. Green Book : Sur les routes du Sud est un road-trip tragi-comique dans lequel Viggo Mortensen et Mahershala Ali s’apprivoisent et baissent leurs gardes mutuelles pour se soutenir dans l’adversité. Un succès international récompensé de trois Oscars.
Falling (2020)
Voilà bien longtemps que Viggo Mortensen avait des velléités de réalisation. Ce sera chose faite avec Falling, un drame intimiste entre un père autoritaire sur le déclin et son fils homosexuel en attente de la moindre attention de ce paternel qui n’a jamais su aimer. Lance Henriksen, éternel Bishop de la saga Alien, incarne le père en question avec une hargne bouleversante, tandis que Viggo fait profil bas en fils trop souvent déçu. Magnifique et universel.
Les Crimes du futur (2022)
Alter ego de Cronenberg, Viggo Mortensen en vient même à lui ressembler physiquement dans le thriller de science-fiction Les Crimes du futur. Il y triture et transforme ses organes et son corps, pour en faire une performance artistique. Un film souvent dérangeant, qui s’inscrit dans la plus pure tradition cronenbergienne, mêlant fascination pour l’étrange et réflexion sur notre monde en déliquescence.
Jusqu’au bout du monde (2024)
Avec Jusqu’au Bout du Monde, Vigo Mortensen revient derrière la caméra pour la seconde fois, après Falling en 2020. Il s’aventure cette fois dans l’Ouest américain en 1860, lorsque Vienne le Coudry, une jeune Canadienne française résolument indépendante, tombe amoureuse d’un immigrant danois nommé Holger Olsen. Hélas, le couple sera bien vite séparé par la guerre de Sécession. Un récit lourd dans une atmosphère pesante, qui se permet un fort bel hommage au film de western d’autrefois, tout en opérant une déconstruction nécéssaire du genre. Ce qui fait de ce long-métrage un objet cinémtograpique unique. Une nouvelle réussite pour l’acteur, mais également pour le réalisateur.
