Faisant l’objet d’un véritable culte Nina Simone voit certaines de ses œuvres rééditées au fil du temps. La sortie, cette fin d’année 2021, d’un remastering de Little Girl Blue, son premier album, nous donne l’occasion de nous replonger dans les grands titres de cette reine du jazz, de la soul et du blues. Voici les dix meilleures chansons de Nina Simone !
I Loves You Porgy
On doit aux grands vocalistes du jazz la popularisation de certaines parties de l’opéra afro-américain de George Gershwin, Porgy & Bess. Si Summertime a marqué les esprits, notamment par la voix d’Ella Fitzgerald, Nina Simone est à mettre au crédit du regain d’intérêt pour I Loves You Porgy. La diva, alors pianiste de concert, l’a enregistré dans le cadre de son premier album Little Girl Blue, réédité en 2021. Tout en nuance, ce morceau reste une entrée en matière fétiche pour découvrir le timbre chaud et charmant de l’une des reines du jazz !
My Baby Just Cares for Me
Également présent sur le premier album de Nina Simone, My Baby Just Cares for Me reprend un standard du jazz dans une version dynamique et syncopée qui a beaucoup plu dans les années 1950 en Angleterre. Ce classique absolu a permis aussi à son interprète de ne pas tomber dans l’oubli : son utilisation dans une publicité dans les années 1980 lui offrit un dernier succès, après une période très difficile tant d’un point de vue privé que financier.
Don’t Let Me Be Misunderstood
Avant d’être un tube rock des Animals et un hit disco de Santa Esmeralda, Don’t Let Me Be Misunderstood figure parmi les standards que Nina Simone a enregistrés en premier. Intégré à l’album Broadway, Blues, Ballads, cette chanson aérienne fusionne la soul et le jazz et voit son interprète délivrer une prestation exceptionnelle, dans laquelle la diva module sa voix comme jamais, comme si chaque note était une émotion particulière !
I Put A Spell On You
En 1965, Nina Simone transformait le tube théâtral I Put A Spell On You de Screamin’ Jay Hawkins en un monument de sensualité et de mélancolie. La version de la chanteuse américaine appartient depuis à sa légende : on y découvre toute la grâce de l’interprète dans l’exercice de la grande ballade romantique, et sa capacité à mêler le jazz et la variété, au sens noble du terme, dans un même titre.
Feeling Good
Paru sur l’album I Put A Spell On You, Feeling Good est probablement l’une des chansons les plus célèbres de Nina Simone. Elle fut d’abord un succès dans une comédie musicale, The Roar of the Greasepaint – The Smell of the Crowd en 1964, avant d’être magnifiée par la diva américaine. Cuivres graves, piano martelant, montée de cordes, et bien sûr, interprétation vocale stupéfiante ont fait de cette œuvre un morceau d’anthologie, avec une dramaturgie propre qui a beaucoup inspiré les continuateurs de la chanteuse.
Ne Me Quitte pas
Si la reprise de Brel est un exercice particulièrement difficile, tant les versions originales possèdent une émotion propre, Nina Simone a réussi à s’approprier avec brio l’un des plus célèbres tubes du Grand Jacques. Ne Me Quitte Pas, également présent sur I Put A Spell On You, se veut fidèle au pathos originel de la chanson, même si l’accent américain confère à cette version une touche d’exotisme pour les oreilles francophones.
I Want A Little Sugar in My Bowl
À la charnière du jazz et de la soul, Nina Simone s’est aussi offert une incursion dans le blues avec Nina Simone Sings the Blues. Un disque où retrouver l’excellent I Want A Little Sugar in My Bowl, dans lequel l’interprète rend émouvante une chanson pleine de sous-entendus enregistrée initialement par Bessie Smith dans les années 1930. La classe de cette reprise, agrémentée d’arrangements très doux, en fait un incontournable !
I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free
Pianiste devenue chanteuse, Nina Simone met beaucoup d’émotions et de nuances dans les titres qui jouent sur la dualité entre clavier et voix. Un contraste qui s’entend parfaitement sur I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free, un morceau de jazz de Billy Taylor auquel l’interprète de Feeling Good donne une couleur nouvelle, enjouée et pop, à retrouver sur l’album Silk & Soul.
Sinnerman
Faisant partie du grand corpus des chansons religieuses afro-américaines, Sinnerman a connu un incroyable destin lors de sa reprise par Nina Simone pour son album Pastel Blues. Avec sa célèbre introduction au piano, maintes fois samplée depuis, ce morceau invite littéralement à la transe, le temps d’un titre largement improvisé, du côté des instruments et des voix, durant près de dix minutes !
Baltimore
Victime d’un certain ostracisme à la fin des années 1960, Nina Simone n’a pu connaître une carrière à long terme. Avant de s’exiler en Barbade puis en France, la diva a tiré, en quelque sorte, sa révérence avec l’album Baltimore en 1978. La chanson éponyme fait figure de joli clin d’œil : après avoir régné dans le domaine du jazz, de la soul et du blues, elle s’y essayait au reggae, un genre alors en pleine explosion. Preuve que tout au long de sa vie, la chanteuse américaine a su maîtriser les codes de l’ensemble des musiques noires pour mieux les transformer de l’intérieur !