Sélection

Les maîtres du film de genre à la française

20 septembre 2023
Par Lucie
Les maîtres du film de genre à la française

Après plusieurs années de timidité, le cinéma français commence peu à peu à s’ouvrir à de nouvelles propositions de la part de réalisateurs créatifs. Just Philippot vient s’ajouter à la liste avec son nouveau film de genre, Acide. Une bonne occasion de vous présenter quelques-uns des réalisateurs bien de chez nous qui ont permis à ces films si particuliers de quitter la catégorie Z où on les vouait, pour accéder à la reconnaissance.

Les réalisateurs chevronnés 

Alexandre Aja

Furia

Fils du réalisateur Alexandre Arcady, Alexandre Aja devient très rapidement cinéaste à son tour, mais son cinéma à lui est davantage tourné vers l’horreur et la série B. Après le succès d’estime de Furia, il se fait remarquer avec Haute Tension en 2003, film de slasher pour lequel il remporte ses premiers prix internationaux.

La France n’étant alors pas encore prête pour les films de genre et courtisé par les États-Unis, c’est en Amérique qu’Aja va s’épanouir. Il enchaîne là-bas remakes très personnels de films d’horreur (La Colline a des yeux, Piranha 3D), films de monstres aquatiques (Crawl) ou concepts terrifiants (Mirrors). Dans son dernier long pour Netflix, Oxygène, il enferme Mélanie Laurent dans un caisson, au bord de la suffocation… Incorrigible !

Xavier Gens

Cold Skin

Depuis Frontière(s) sorti en 2007, film de slasher particulièrement dérangeant, Xavier Gens a poursuivi sur sa lancée avec Cold Skin, se passant sur une île encerclée de créatures nocturnes. Un réalisateur atypique dans le paysage français qui vient de tourner quelques épisodes de la série anglaise ultra-violente, Gangs of London.

Julien Maury et Alexandre Bustillo

Leatherface

Depuis 2007, le duo prolifique et horrifique Julien Maury et Alexandre Bustillo propose des films à ne pas mettre devant tous les yeux… À l’intérieur annonçait déjà la couleur (gore) avec un des pires accouchements de cinéma. Les deux réalisateurs ont depuis tourné en anglais Leatherface, préquel de Massacre à la tronçonneuse avec Stephen Dorff, véritable road movie infernal. Actuellement, on peut voir en salles The Deep House, revisitant le genre des maisons hantées avec une demeure lugubre au fond d’un lac.

Pascal Laugier

Ghostland

Pascal Laugier est sans doute le réalisateur de films de genre français par qui le scandale arrive. Saint-Ange était un hommage au mal-aimé Giorgino de Laurent Boutonnat. Martyrs, en 2008, est pendant un temps interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie pour ses scènes de tortures et d’écorchements. Après une expérience américaine en demi-teinte, le thriller The Secret, Laugier revient à ses premières amours avec Ghostland, avec succès. Film d’invasion home, il place une mère (incarnée par Mylène Farmer) et ses deux adolescentes face à l’horreur à l’état pur. Le film choque, mais obtient trois prix au Festival de Gérardmer, dont le Grand Prix du jury et le Prix du public.

Les jeunes pousses

Just Philippot

La nuée

Pour son premier long-métrage, Just Philippot n’a pas choisi la facilité. La Nuée commence comme une chronique familiale et agricole, pour s’achever en film gore avec sauterelles affamées de chair humaine. L’un des succès surprise de cet été qui avait été sélectionné en 2020 à la Semaine de la Critique. De quoi propulser Philippot sur la trace de ses aînés à tire d’aile.

Acide

Après La Nuée, Phillipot revient trois ans plus tard avec un nouveau projet, lui aussi placé sous l’étiquette de film de genre. Une pluie acide balaye la France, au sein de laquelle nous suivons une famille fracturée qui devra tant bien que mal tenter de survivre au milieu du cataclysme. Un nouveau film de genre est toujours bienvenu dans un paysage cinématographique français qui en compte de plus en plus au fil des années.  

Mathieu Turi

Méandre

À seulement 34 ans, on doit à Mathieu Turi deux films d’horreur et de science-fiction hexagonaux. Hostile en 2018, post-apocalyptique, suit le destin d’une jeune femme pour survivre. Tandis que Méandre en 2020, nous fait rencontrer un tueur en série aussi sadique que celui de la saga Saw… Les films de Tury sont de… vraies tueries !

Du côté des réalisatrices…

Julia Ducournau

Grave

Il a suffi d’un adjectif, Grave, le titre de son premier long, pour faire de Julia Ducournau, la réalisatrice à suivre en matière de films de genre à la française. Nourrie aux films atypiques et perturbants, son cinéma sans concession soigne autant la forme que le fond. Grave, traitant de cannibalisme dans une école vétérinaire, a glané de nombreux prix internationaux, dont le Grand Prix du jury au Festival de Gérardmer en 2017.

Titane

Le second, Titane, a encore accédé à une marche supplémentaire en décrochant la Palme d’or cette année. Ou l’histoire trouble d’une tueuse en série enceinte d’une automobile, obligée de se faire passer pour un garçon afin d’échapper à la police. Les spectateurs de Cannes ont crié autant au génie qu’au scandale. Ce qui légitime encore davantage le cinéma de Ducournau.

Coralie Fargeat

Revenge

Elle n’a pour le moment réalisé qu’un seul long-métrage, mais Coralie Fargeat partage avec Julia Ducournau le goût de l’étrange et du sang frais. Revenge fut un petit électrochoc lors de sa sortie. Un revenge movie comme son nom l’indique, dans lequel la belle devient la bête pour renvoyer ad patres son ex-petit ami qui l’a laissée pour morte… La relève semble assurée !

Marina de Van

Dark Touch

Actrice et scénariste pour François Ozon, Marina de Van est également réalisatrice. Chacun de ses films singuliers en a perturbé plus d’un, de Dans ma peau sur une jeune femme qui prend plaisir à se dévorer elle-même à Dark Touch, vision toute personnelle du mythe de la maison possédée par un démon. On en tremble encore.

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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