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Stephen King, le roi de l’horreur et du suspense

10 juillet 2015
Par Victor
Stephen King, le roi de l’horreur et du suspense
©dr

HORREUR – Stephen King, c’est un peu une légende de la littérature. Lorsque j’étais enfant, déjà, ce nom sonnait à mes oreilles comme le Maître de l’horreur et du suspense, alors que je ne l’avais même encore lu. Comme un légende ; un auteur dont l’on sait qu’après quelques pages lues seulement, on en deviendra accro. Preuve qu’une réputation vous suit toute votre vie. Et à plus forte raison lorsque cette réputation est à la hauteur de celle de Stephen King. Retour sur la carrière d’un génie.

HORREUR – Stephen (Edwin) King est né en 1947, à Portland, dans le Maine (ce fameux Maine, cher à l’auteur, qui revient si souvent dans ses livres !). À 67 ans, Stephen King c’est plus de 70 romans et recueils, et 200 nouvelles, en presque 40 ans de carrière. Une moyenne plutôt hallucinante, surtout quand on sait qu’il publiait jusqu’à plusieurs romans par an au sommet de sa carrière. Côté chiffre, nous voilà parés. Plongeons plus profondément encore dans la carrière de ce monument littéraire.

Une carrière atypique

stephen kingLa carrière de Stephen King, bien que stupéfiante aujourd’hui, a suivi un chemin peu conventionnel. En effet, pour commencer, alors qu’il écrit son premier roman, Carrie (qui narre l’histoire d’une jeune fille malmenée par ses camarades de classe et par sa mère fanatique, mais dotée d’un pouvoir de télékinésie), Stephen, mécontent de son travail, jette les premières pages du manuscrit à la poubelle. Sa femme Tabitha les retrouve et convainc son mari de reprendre son travail qu’elle juge plutôt bon. Un fois le roman fini, l’auteur envoie son manuscrit à un éditeur et signe son premier contrat.

Sa carrière est lancée ; mais mieux vaut ne pas imaginer ce qu’aurait pu devenir cet homme si sa femme n’était pas passée derrière lui…

Une fois Carrie publié, Stephen King arrête son métier de professeur et se consacre pleinement à l’écriture. En à peine 4 ans, il écrit Salem (408 pages), Shining (430 pages) et Le Fléau (1184 pages forçant le manuscrit à être publié en plusieurs livres) ; soit trois de ses plus grandes œuvres ; mais aussi deux autres livres sous un pseudonyme : Rage et Marche ou Crève (une marche où les participants qui s’arrêtent sont tués jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un).

Vous l’aurez compris, à travers ces titres, King devient très vite le maître incontesté de l’horreur et du suspense. Ses livres sont parfois fantastiques, parfois réalistes, souvent passionnants. L’auteur mêle horreur et gore, croyance et superstition, douleur mentale et souffrance physique. Le tout, dosé à la perfection, et avec des personnages forts, ce qui rend toujours le résultat éblouissant.

Un homme, trois identités

Mais revenons quelques années en arrière, afin de comprendre pourquoi il a choisi un pseudonyme : en 1977 (juste après la publication de Shining), voulant tester si son succès est encore dû à son talent ou simplement à sa notoriété, mais aussi parce qu’il ne lui est pas permis de publier plus d’un livre par an, il décide de se choisir un pseudonyme. Stephen King publie alors sous un autre nom : Richard Bachman. Et comme le « King » l’espérait, Bachman hérite du même succès que lui. La partie est gagnée, Stephen King est donc bel et bien toujours pétri de talent.

Marche-ou-creve

Dans ses romans, Stephen King fait parfois le parallèle entre ses deux « identités » (Bachman et lui-même), comme dans La Part des Ténèbres, où il s’inspire de son « autre lui », et en créant des liens subtiles entre les œuvres des « deux auteurs ». Mais son secret est découvert : King EST Bachman. L’écrivain publie alors un dernier roman, Les Régulateurs, où une note inscrite en début de livre indique que ledit Bachman est mort d’un cancer. King redevient le King, uniquement le King, et sa carrière continue. Notons tout de même que l’une de ses nouvelles aura également été publiée sous le nom de John Swithen, bien avant que Bachman ne soit inventé. De plus, en 2006, soit 22 ans après le décès de Richard Bachman, Stephen King « retrouve » un vieux manuscrit de feu Bachman, intitulé Blaze. King décide de le publier après l’avoir remanié. Il ne serait pas un peu bipolaire, des fois, notre Stephen?

S’en suit alors pour l’auteur une longue période de prospérité où il enchaîne les romans et les succès avec une facilité déconcertante.

Dans les années qui suivent, Stephen King continue de publier à un rythme fou et marque les années 1980-1990 de plusieurs œuvres : Ça 1 & 2, Bazaar, Rose Madder, La Ligne verte, Sac d’os… Ces livres sont vendus à des milliers d’exemplaires et raflent de nombreuses récompenses. La plupart feront l’objet d’adaptations cinématographiques, puisque le monde du cinéma n’est jamais très loin des succès littéraires.

Stephen King dans le dur ?

Pourtant,  les années suivantes, l’auteur perd la petite dose de magie qui pétrissait ses doigts et ses romans suivants marquent moins l’histoire de la littérature que leurs petits frères et sœurs. Avec ce coup de moins bien, Stephen King prend alors la décision de réduire son rythme de publication, afin de parfaire chaque texte qu’il publiera.

Et il semblerait que cela ait marché pour lui ! En effet, depuis quelques années maintenant, et notamment la parution en 2013 de 22/11/63 (l’histoire d’un professeur qui va dans le passé à l’aide d’une machine à remonter le temps afin de sauver Kennedy de son assassinat), la carrière du romancier a semblé reprendre son envol. Tous ses livres suivants ont fait grand bruit et ont connu un franc succès (parmi lesquels Docteur Sleep, la suite de Shining, Joyland, ou encore Mr Mercedes). En 2015, ce ne sont finalement pas moins de quatre romans et recueil de nouvelles du King qui ont vu ou verront le jour. Pas mal.

  shiningdocteur sleeprose madder

Une carrière, des succès22-11-63

On l’a dit, on le répète, Stephen King, c’est du talent, c’est une carrière, mais c’est surtout des succès mondiaux. On ne vend pas 350 millions d’exemplaires à travers le monde sans raison…

Parmi les succès, on retiendra les incroyables Carrie, Shining, Ça 1 & 2 (et Grippe-Sou, le clown maléfique qui hante nos cauchemars), Marche ou crève, Misery, La ligne verte, 22/11/63, Revival ou encore la saga La Tour sombre (qui compte pas moins de 8 volumes), pour ne citer qu’eux (un choix cornélien, mais sinon demain on y est encore !).

Le succès de Stephen King peut aussi se percevoir à travers le nombre de romans publiés au cours de sa carrière, jumelé avec le fait qu’il ait toujours su rester au top. Que ce soit à travers des nouvelles (Tout est fatal), des pavés prodigieux (Le Fléau) ou de petits romans plus « soft » (La petite fille qui aimait Tom Gordon), en papier ou bien en ebook, tous les formats et tous les thèmes s’adaptent à la perfection au talent de l’auteur.

Et forcément, qui dit succès, dit récompenses. Á l’heure actuelle, Stephen peut se vanter d’avoir gagné plus de 40 récompenses, parmi lesquelles 11 Prix Bram Stoker, 5 Prix Locus, ou encore 6 Prix British Fantasy et 4 Prix World Fantasy.

 

Des adaptations plus ou moins réussies

Forcément, à l’heure où le cinéma est roi et où tout est sujet à adaptation, remake, suite, saga etc., on ne peut pas faire l’impasse sur les adaptations des romans de Stephen King. Pourtant, succès littéraire ne garantit pas toujours succès sur les écrans.

Stephen King c’est 39 adaptations cinématographiques entre 1976 et 2015 (Running Man, avec Schwarzenegger dans le rôle principal, ou encore Misery, où nous retrouvons Kathy Bates, par exemple) et 29 adaptations télévisées (bien souvent peu diffusées, car peu réussies). Dans certain cas, l’auteur se la joue même scénariste ou réalisateur. Mais pas toujours. De quoi tolérer (quelques) échecs, parce qu’on est sympas…

dreamcatcherCôté échecs donc, nous citerons Désolation, avec Ron Perlman (Hellboy ou Le nom de la Rose) dans le rôle d’un monstrueux sheriff assassin sévissant au cœur du désert, mais aussi Dreamcatcher, de Lawrence Kasdan avec Damian Lewis (Homeland), La Part des Ténèbres, ou encore Ça : il est revenu, qui bâcle les deux tomes de l’un des plus grands succès de Stephen King.

Du côté des adaptations ayant connu le succès (pour finir cet article sur une bonne note, parce que ce serait dommage de tout gâcher maintenant), nous retrouvons bien-sûr Shining (mais ne le dites pas à Stephen qui a détesté la fameuse adaptation de Stanley Kubrick) avec Jack Nicholson dans le rôle de Jack Torrance, le père violent et alcoolique d’un garçon aux pouvoirs lui permettant de voir les fantômes. Il y a également La Ligne verte, de Franck Darabont, avec Tom Hanks et Michael Clarke Duncan, Simetierre, où le King est aussi scénariste, ou encore Carrie, la vengeance, avec les belles Chloë Grace Moretz et Julianne Moore (et qui n’est pas la première adaptation du livre, loin de là !).

On ne pouvait pas terminer cette partie sur les adaptations des œuvres du King sans signaler que Le Fléau, livre dantesque mais sensationnel, va être adapté au cinéma très prochainement. Nous y retrouverons Matthew McConaughey, star de Interstellar et True Detective. Ça devrait aussi faire l’objet d’un remake (en 2 films, comme le nombre de livres). Enfin, 22/11/63 pourrait voir le jour, mais sous forme de série cette fois-ci ! Et il est évident que dans les années à venir, d’autres œuvres seront également adaptées ou réadaptées, on l’espère, pour le plus grand plaisir de nos yeux émerveillés. Parce que faut pas déconner, Stephen, c’est le King, quand même…

      Mr-Mercedescajoyland


Article rédigé par
Victor
Victor
passionné de cinéma et de littérature, rédacteur pour Fnac.com
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