Le 16 février sort en DVD Michel-Ange, d’Andreï Konchalovski. Une œuvre aussi esthétique qu’exigeante autour de la figure de l’artiste florentin, s’inscrivant dans une tradition cinématographique qui se plaît à dépeindre la vie de ces hommes et femmes entièrement voués à leurs pinceaux. En voici quelques exemples qu’on adore voir en peinture.
My Left Foot
On connaît le perfectionnisme forcené de Daniel Day Lewis pour incarner ses personnages au plus près. C’est le cas notamment dans My Left Foot de Jim Sheridan, dans lequel il interprète le peintre irlandais Christy Brown, atteint de paralysie spasmodique. Pour plus de réalisme, l’acteur demande à rester assis sur une chaise roulante et à être nourri uniquement à la petite cuillère pendant toute la durée du tournage. Une implication récompensée par un Oscar du meilleur acteur en 1990.
Van Gogh
Vincent Van Gogh est sans doute l’un des peintres ayant été les plus représentés au cinéma. Mais c’est le film de Maurice Pialat tout simplement intitulé Van Gogh qui est resté dans toutes les mémoires. Le chanteur Jacques Dutronc prend les traits de l’impressionniste, damant le pion à Daniel Auteuil et Lambert Wilson qui concouraient également pour le rôle. Le film est sélectionné à Cannes en compétition officielle, révèle Elsa Zylberstein et offre à Dutronc le César du meilleur acteur en 1992.
Frida
C’est l’une des femmes peintres les plus célèbres dans le monde entier. Devenue une icône de la pop culture, la Mexicaine Frida Kahlo est magnifiée dans le film Frida de Julie Taymor. Sous les traits de Salma Hayek, nommée aux Oscars pour sa composition, elle retrouve toute la force et la fragilité dont elle faisait preuve pour s’imposer dans un monde machiste et vivre une passion tumultueuse avec le peintre Diego Rivera.
La Jeune Fille à la perle
Peter Webber adapte le roman à succès de Tracy Chevalier et donne une version aussi réaliste que fantasmée de la manière de travailler de Johannes Vermeer. Dans La Jeune Fille à la perle, Colin Firth incarne le peintre flamand qui engage Scarlett Johansson comme servante. Sa moue boudeuse et son regard triste lui inspirent un de ses plus fameux tableaux. Relation trouble entre un peintre et son modèle et difficultés financières de l’artiste sont au cœur de ce film sensoriel en clair-obscur.
Séraphine
Avec Séraphine de Martin Provost, Yolande Moreau obtient enfin un premier rôle à sa démesure. Celui de Séraphine de Senlis, femme de ménage qui peint en autodidacte et qui a la chance d’avoir pour patron le collectionneur Wilhelm Uhde. Fasciné par les œuvres de cette femme étrange, il lui offre l’accès à la notoriété. Yolande Moreau décroche le César de la meilleure actrice en 2009 et la cote de Séraphine de Senlis s’envole dans les ventes aux enchères.
Big Eyes
Après le cinéaste Ed Wood, Tim Burton s’intéresse à l’artiste peintre Margaret Keane et au parfum de scandale qui entoure son œuvre. Dans Big Eyes, Amy Adams et Christoph Waltz font revivre le couple Keane dont le mari s’adjugeait la paternité des tableaux de sa femme, représentant des enfants aux grands yeux tristes. Si le film fut un échec au box office, il a toutefois permis à Amy Adams de décrocher un Golden Globe et de devenir l’une des comédiennes dramatiques les plus demandées de sa génération.
Cézanne et moi
On ne le savait pas forcément, mais Paul Cézanne et Émile Zola étaient les meilleurs amis du monde, jusqu’à leur brouille au moment de la parution du roman L’Œuvre, dans lequel Cézanne se reconnaît. Un sujet de film dont Danièle Thompson voulait d’abord faire une pièce de théâtre, avant de changer d’avis. Dans Cézanne et moi, Guillaume Canet joue un Zola bouillonnant d’idées, tandis que Guillaume Gallienne brosse le portrait d’un Cézanne souffrant de son manque de reconnaissance.
L’Œuvre sans auteur
Dans le diptyque L’Œuvre sans auteur, Florian Henckel von Donnersmarck dépeint la vie du peintre allemand Gerhard Richter, sans toutefois le nommer directement. L’artiste, toujours en vie, a même décidé qu’aucun de ses tableaux ne soient montrés dans les films. Pour autant, ces derniers respectent le cours d’une existence artistique débutée sous le joug du réalisme socialiste de RDA, avant de pouvoir laisser libre cours à son imagination et sa créativité en s’enfuyant pour la RFA.
Gauguin : Voyage de Tahiti
Lorsque Paul Gauguin s’exile en Polynésie française, il ignore encore qu’il entame le dernier voyage de sa vie et qu’il va signer parmi ses toiles les plus célèbres et recherchées. C’est ce que dépeint le réalisateur Édouard Deluc dans Gauguin : Voyage de Tahiti. L’artiste prend les traits émaciés d’un Vincent Cassel qu’on a rarement vu aussi habité.
Michel-Ange
C’est au Russe Andreï Konchalovski que l’on doit la biographie la plus travaillée autour du peintre et sculpteur Michelangelo. Dans Michel-Ange, film âpre et d’une grâce infinie, Alberto Testone semble littéralement possédé par l’aura de l’artiste florentin. L’un des succès-surprise de l’année 2020, dont le visionnage s’imprègne longtemps dans nos mémoires.