Les Disney qui nous ont le plus traumatisés

Nous effrayer quand on s’y attend le moins

Les scènes cauchemardesques dans Fantasia

Loin des princesses aux cheveux dorés chantant parmi les petits oiseaux de la forêt, cette animation qui fut réalisée durant l’âge d’Or de Disney est, sans abuser des mots, source de pétoche assurée.  En effet, dans Fantasia, une scène est mémorable : un dessin animé est joué sur fond de musique classique, et jusque-là, tout semble mignon pour des enfants de 6 ans… Ce n’est pas ce que vous croyez ! Le dessin animé représente des figures dignes de nos plus grands cauchemars, accompagnées du poème symphonique Une Nuit sur le Mont Chauve de Modeste Moussorgski, aux notes angoissantes. Personnages obscurs, yeux jaunes, squelettes… De quoi agrémenter nostalgiquement ses soirées d’Halloween, bien qu’au départ, si petits, tout ce que l’on voulait était de rire du caleçon de Mickey… Ce sont néanmoins des visuels absolument grandioses et tout à fait d’actualité pour une animation de 1940. L’effet chocottes est garanti, et la capacité à retranscrire les peurs et les angoisses infantiles de Disney est, comme souvent d’ailleurs, toujours aussi impressionnante.

La condamnation de la Belle au bois dormant

Evidement que le sort d’Aurore nous a terrorisé ! Comment parler des moments terrifiants dans nos Disney préférés sans évoquer la condamnation de la Belle. Alors que le roi Stéphane et la reine Ohriane se réjouissent de l’arrivée de leur petite fille, cette dernière fait instantanément l’objet de haine et de jalousie, par sa beauté bien sûr mais surtout à cause du bonheur et de la joie qu’elle propage dès sa naissance. Quelle ne fut pas notre frayeur lorsqu’est venu, pour Aurore, le moment de subir son sort : elle est manipulée par l’impitoyable fée et soumise à un sommeil infini ! On l’a plaint dans la curiosité de se demander ce que cela pourrait bien faire, cette immobilisation douce… Sans rappeler que, pendant son grand sommeil intriguant et angoissant, elle est entournée et « protégée » par une forêt… Où l’on ne ferait certainement pas de pique-niques le weekend !

La forêt dans Blanche Neige

Et oui, l’image effrayante et obscure de la forêt enchantée est à son comble dans Blanche-Neige. C’est dans une tentative de se libérer et d’échapper à l’oppression que la princesse, avec une belle-mère cruelle sur son dos et un chasseur à ses trousses, s’enfuit comme elle le peut et se retrouve dans la forêt… Que l’on n’est pas prêts d’oublier ! Tout ce qu’on imagine de redoutable entoure alors la jeune femme : les branches deviennent des mains crochues, les troncs se transforment en des crocodiles et les arbres prennent la forme d’affreux visages ! La pauvre en fait carrément un malaise, et nous n’en étions pas bien loin non plus. Toujours dans l’art de retranscrire l’imagination des enfants, ces scènes redoutables certes mais pas des moins créatives, sont ici surmontées par la bonté et la générosité et l’amour, dans une fin heureuse tout en leçon de vie.

La solitude de Cendrillon

Bien qu’elle s’en sort finalement très bien, et qu’aujourd’hui son destin en fait rêver plus d’une, Cendrillon n’a pas non plus été le plus paisible des visionnages. La jeune femme est en effet passée devant nos yeux par de rudes épreuves, face auxquelles on a été plus apeurés qu’envieux. Lorsqu’elle est sous la « responsabilité » de sa belle-famille, Cendrillon est isolée, moquée, exploitée… Son absence de pouvoir et de soutien est vraiment marquant, et la marâtre est d’une insensibilité choquante et, on peut le dire, terrifiante. Une vie pas facile de laquelle avons été témoins, mais heureusement que le charme du prince fut à la hauteur de nos attentes ! Sinon, on n’aurait jamais laissé la tendre Cendrillon partir dans ses bras…

Le bizarre dans Alice au pays des merveilles

On se souvient d’Alice comme d’une mignonne et courageuse héroïne, qui n’hésite pas à affronter d’impressionnants défis et ne se laisse pas intimider par des individus plus étranges les uns que les autres. Entre le trou noir à la profondeur effrayante, le lieu aux dimensions irréalistes, les personnages essayant de manipuler Alice et la figure de la chenille si mystérieuse et bizarre qu’on en perd nos repères, ce film sort réellement les enfants de leur zone de confort ! Cette dernière étant chez les petits toujours agrémentée d’imagination débordante, on n’est ni étonnés ni mécontents du succès d’Alice au pays des merveilles ! C’est à nouveau l’occasion de saluer l’inventivité infinie et sans limites de Disney, qui fait, même si ce n’est pas d’apparence toujours rassurante, réellement voyager dans d’autres mondes.

Nous faire pleurer comme des madeleines

Les déchirures éprouvées lors des visionnages de ces films sont bien là pour une raison. En plus de nous marquer, il s’agit selon Walt Disney d’une stratégie pédagogique que de placer l’enfant face à des scènes tristes et difficiles. Les leçons de morales et les mises en avant de principes tels que la loyauté et de l’honnêteté on bien sur des finalités éducatives indubitables, et il en est chez Disney de même pour les moments durs. Don Hahn, producteur de La Belle et la Bête et du Roi lion lève le voile sur la question de l’utilité concrète de tels émotions. Selon lui, les nombreux décès dans les films sont purement pratiques : la mort d’un parent oblige le personnage principal à grandir plus vite et à s’émanciper plus rapidement. Il ajoute ensuite que Walt Disney aurait fait un transfert suite à la mort de ses propres parents dont il se sentait responsable… Chacun sa manière de faire le deuil, mais ce qui est certain, c’est que si ces moments sont restés gravés dans nos cœurs, c’est qu’ils poussent bien l’enfant à la mise en perspective.

La mort de Mufasa

Alors que Le Roi lion fait indéniablement partie de ces grands favoris Disney, face au focus sur Mufasa dans un nouveau film, on est partagés entre la joie et la peur de la rechute, car on en a passé des heures à pleurer sa mort ! Et même adultes, affronter la mise en scène du deuil et de la perte d’un parent chez un enfant, est toujours aussi effondrant. Pour dire, on est curieux et angoissées quant à la (fort probable) réapparition de l’une des scènes que l’on juge des plus déchirantes de tous les Disney. Ces sentiments sont surement alimentés par la pureté du grand cœur de Simba, en contraste avec celui de son odieux tonton Scar qui lui a tout enlevé… Ce sont des thèmes très forts et délicats, dans Le Roi Lion, de ceux dont l’affront marque vraiment l’enfance.

La mort de la mère de Bambi

Les scénaristes ont eu beau essayer de nous consoler avec Panpan et les amis de la forêt, on n’a jamais pu oublier cette scène de début où les chasseurs tuent la mère de Bambi. Rien n’est montré, tout est suggéré et pourtant, on en a versé des larmes. Il faut dire qu’une telle mort, aussi tôt dans le film, on ne s’y attendait pas ! C’est décidément bouleversant de devoir accepter l’arrachement d’un parent protecteur à un bébé si faible. Le voir trembler et se débrouiller seul accentue la tristesse de son sort…Petit être si mignon et si désemparé, Bambi a selon nous plus que personne fendu nos cœurs dans les Disney. Référence à l’orphelinat et l’autonomie imposée, on y est sensibles de la tendre enfance à l’âge lucide. C’est une belle représentation du courage et de la joie de vivre, à consommer sans modération, mais avec mouchoirs !

Dumbo sans sa maman

Dumbo souffrait déjà beaucoup des moqueries et de sa différence. La discrimination et la même l’harcèlement sont dénoncés dans ce film, qui nous lie de sympathie et de compassion envers ce personnage à la bouille irrésistible. Entre envie de le protéger et moments de grande tristesse quand à la manière dont il est traité et les injustices qu’il subit, nos émotions sont mises à rude épreuve en suivant Dumbo. Comment ne pas mentionner la scène de séparation avec sa maman, dont l’amour maternel inconditionnel nous a frappé. Victime de sa volonté de protéger Dumbo, elle lui est arrachée et doit s’en séparer, avec en fond la déchirante chanson Mon tout petit. On s’effondre avec Dumbo larmoyant, et le fim reste à ce jour pour nous le Disney le plus triste, du début à la fin, que ce soit version animé ou version Tim Burton en live action.

La trahison dans Rox et Rouky

Bien que ce film ne soit pas triste au même degré que Dumbo ou Bambi, la tournure que prend l’amitié des deux petits animaux est inattendue et, regrettablement triste. Ainsi, la trahison est servie aux enfants, qui certainement comme nous, finissent marqués par cet évènement rude. Dans Rox et Rouky, un chien et un renard meilleurs amis, c’étai bien parti dans la lancée de l’acceptation de l’autre au-delà des différences et l’amour plus fort que cela. Pourtant, en grandissant, Rouky devient un chien de chasse méconnaissable et attaque Rox ! Et comme ça ne suffisait pas, le pauvre renard se fait abandonner dans la forêt par la gentille mémé qui avait pris soin de lui. On est attristés par sort encore une fois non-mérité et pas facile à vivre, bien que le film se termine sur une belle note, de pardon et d’espoir.