En 2025, l’univers de Stephen King s’invite à la fois sur nos écrans de cinéma et de télévision avec trois nouvelles transpositions très attendues : « L’Institut », « Marche ou crève » et « Ça ». À cette occasion, retour sur les adaptations les plus marquantes des oeuvres du maître de l’horreur, qui ont su faire frissonner des millions de spectateurs à travers le monde.
Stephen King, roi incontesté de l’horreur, entremêle dans ses récits sang, folie et suspense avec une maîtrise inégalée. Pas étonnant que nombre de ses œuvres aient été adaptées à l’écran depuis des années. Derniers exemples en date ? L’Institut, nouvelle série HBO Max disponible depuis le 13 juillet 2025, mais aussi Marche ou crève, qui sortira au cinéma le 1er octobre ou encore la série très attendue Ça : Bienvenue à Derry diffusée à l’automne sur HBO Max.
Autant de films et de séries qui témoignent de l’ampleur de l’influence de King dans le monde de l’horreur sur grand et petit écran.
Carrie au bal du diable (1976)
Mythique adaptation de Carrie (1974), Carrie de Brian De Palma, est l’incarnation même de l’adolescence dans tous ses travers. Coupée du monde par une mère autoritaire (Piper Laurie), Carrie White (Sissy Spacek) va vite comprendre qu’elle est différente de ses camarades. Alors qu’elle est prise pour cible par ses camarades, ces derniers vont apprendre, à leurs dépens, que la colère de la jeune fille peut se retourner contre eux. Carrie voit la vie en rouge et sa vengeance n’en sera que plus vive.
Une œuvre malsaine transformant les rêves naissant de l’adolescence en cauchemars, qui remplit parfaitement le cahier des charges de Stephen King. Carrie aura le droit à une suite en 1999 dont on ne parlera pas, et un remake en 2013 qui est très loin d’égaler l’original.
Shining (1980)
S’il y a une œuvre de Stephen King sur grand écran que l’on ne peut oublier, c’est bien Shining, adapté de Shining, l’enfant lumière (1977). Pourtant virtuose dans sa mise en scène, Stanley Kubrick – qui change de genre – n’a pas réussi à convaincre le maître de cette adaptation. Il n’empêche qu’aujourd’hui encore, l’évocation du nom de ce film, rappelle alors le frisson ressenti lors de son visionage.
Une entrée en abyme dans les pensées les plus sombres de Jack Torrance (Jack Nicholson). Effroyable gardien d’hiver de l’Overlook Hotel qui au fil du film perd la raison au détriment de sa famille qui va subir de plein fouet cette nouvelle addiction à l’horreur. Le décor vintage est posé, l’ambiance glaciale fait son effet, et l’issue du labyrinthe de l’esprit est fatale.
Christine (1983)
Rares sont les protagonistes de Stephen King qui ne sont ni humains, ni démons. Dans Christine, film adapté du roman éponyme, ils sont objets de collections. John Carpenter, un des maitres incontestés du genre, se donne à cœur joie de transformer cette Plymouth Fury de 1958, en véritable objet de mort.
Un adolescent introverti, Arni (Keith Gordon) change son image en devenant propriétaire d’une sublime voiture. Mais, cet achat impulsif va changer le cours de sa vie et de celle de ses camarades. Absorbant la méchanceté de ceux qui l’entourent, la belle carrosserie n’a qu’une idée en tête, rendre justice à son maître. Programmée pour tuer, Christine, a beau porter un nom doux, aucune de ses intentions ne le sont dans ce film qui en a résolument, sous le capot.
Cujo (1983)
Cujo, adapté du roman éponyme, reprend le nom du sympathique Saint-Bernard de la famille Camber. Le gentil chien domestiqué demeure le compagnon de leur fils de 10 ans Brett, jusqu’au jour où celui-ci est infecté par le virus de la rage. Contaminé par une chauve-souris dans une caverne non loin de leur habitation Cujo se transforme alors en créature démoniaque.
En véritable machine à tuer, le chien rode dans la petite ville de Castle Rock (commune que l’on retrouve épisodiquement dans certaines œuvres de King). Une seule issue est alors possible, tuer ou être tué. Alors, une chose est sûre, notre opinion sur les animaux domestiques peut changer en un claquement de crocs.
Stand by Me (1986)
Il y a des marqueurs que l’on retrouve chez Stephen King, et dans Stand by Me, adapté de la nouvelle Le Corps (1982), ils sont particulièrement présents. On retrouve une bande de jeunes enfants qui va basculer dans l’adolescence, un peu plus radicalement que les autres.
Avec l’insouciance qui caractérise les enfants, Gordie et ses amis se lancent dans la découverte d’un corps. Celui d’un jeune garçon heurté par un train, à Castle Rock (on y revient toujours). Ce scoop ne leur appartient pas mais ils décident de se l’attribuer et de devenir les nouveaux héros de la ville, emportant avec eux toute la naïveté de leur jeunesse. Un film qui joue aussi notre nostalgie de retrouver feu River Phoenix dans son deuxième film pour le cinéma.
Simetierre (1989 et 2019)
Inspiré d’une expérience personnelle de Stephen King, qui voulait savoir les conséquences de ressusciter son défunt chat après l’avoir enterré dans le cimetière proche de sa maison. Le roman Simetierre (1983) est adapté à l’écran, dans deux versions, Simetierre de 1989 et Simetierre de 2019, un remake bien exécuté inversant quelques éléments de l’original qui aura le droit, en 2023, à un préquel : Simetierre : Aux origines du mal.
On y suit la famille Creed, venue s’installer dans le Maine pour une vie plus paisible dans leur nouvelle maison, bâtie sur un ancien cimetière indien. Entre rituels obscures et phénomènes paranormaux, leur nouvelle vie va prendre une tournure des plus morbides, lorsqu’elle affrontera les conséquences directes de ce cimetière à proximité.
Misery (1990)
Adapté du roman éponyme, Misery de Rob Reiner est l’un des films les plus apprécié et a juste titre. Pauvre Paul Sheldon (James Caan)… lui qui pensait prendre du repos après l’écriture de son dernier roman mettant en scène Misery Chastain dans une énième histoire à l’eau de rose, va devoir revoir sa copie. Après un accident de voiture, l’écrivain se réveille dans la chambre d’ami de Annie Wilkes (Kathy Bates), une fervente admiratrice de la saga littéraire Misery. Mais lorsque celle-ci comprend, que Sheldon vient de tuer son héroïne préférée, la gentille infirmière va se révéler moins soucieuse du bien-être de son patient et va le forcer à réécrire sa dernière histoire.
Un huis-clos sous tension, qui aujourd’hui encore ne laisse personne indifférent.
It (1990, 2017, 2019)
Pas moins de 3 adaptations, pour Ça (1986), l’une des œuvres les plus iconiques de Stephen King. Une première mini-série en deux volets, Ça – Il est revenu en 1990, puis It chapitre 1 en 2017 et It chapitre 2 en 2019. Celui qui ne craint pas les clowns n’a jamais vu ce film, et c’est bien dommage. Si le premier de Tommy Lee Wallace, avec le recul, n’a rien d’un bon film, il est néanmoins indispensable pour mieux apprécier les deux remakes de Andres Muschietti qui ont tout du chef-d’œuvre. Deux versions du clown Pennywise (Tim Curry et Bill Skarsgard) pour une peur bien similaire pour les jeunes adolescents de la petite bourgade de Derry dans le Maine.
Se nourrissant des peurs de ces habitants, Pennywise, avec ses jolis ballons, traumatise ses victimes, mais c’est sans compter sur la bande des loosers, un collectif d’outsider prêt à renvoyer ce clown sadique, d’où il vient. Symbole horrifique de toute une génération, qui transforme les rêves d’adolescents en cauchemar éveillé rouge sang. Cette institution du croque mitaine, continue aujourd’hui de semer la terreur.
Darkside, les contes de la nuit noire (1990)
Darkside, les contes de la nuit noire est un film à sketchs horrifiques (dans la lignée de Creepshow, de 1982 d’ailleurs scénarisé par Stephen King). C’est également un dérivé de la série tv Tales from the Dark Side (1983) créée par George A.Romero.
3 histoires, racontées par un jeune garçon, gagnant du temps pour ne pas finir en repas dans le plateau à bille de Deborah Harry. Un interlude aussi alléchant que les 3 films proposés. L’histoire d’une momie ressuscitée pour la première histoire, celle d’un chat maléfique – adapté d’Un chat d’enfer (1977) nouvelle présente dans Juste avant le crépuscule – pour la deuxième, et celle d’un pacte macabre pour la troisième. Cerise sur le gâteau, Christian Slater, Julianne Moore et Steve Buscemi font partie de la distribution.
Les Tommyknockers (1993)
Mini-série TV en 2 épisodes, Les Tommyknockers est adapté de l’ouvrage éponyme. Ecrit en plein guerre froide, Stephen King y traite de l’usage d’armes nucléaires. On y suit Bobbi, romancière en panne d’inspiration (Marg Helgenberger) et Jim (Jimmy Smits) poète alcoolique notoire, dans leur vie. Cette dernière va bousculer lorsque Bobbi découvre, enfouie dans la forêt, une étrange pierre lumineuse verte de laquelle émane d’étranges effets qui affectent toute la ville.
Une plongée vintage au cœur du surnaturel, pour un téléfilm qui encore aujourd’hui à marqué les esprits.
Les Evadés (1994)
Cette œuvre de Stephen King sort du lot par son manque d’horreur. Les Evadés est l’adaptation de Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank par Frank Darabont.
On y suit le parcours de deux détenus du pénitencier de Shawshank : Andy (Tim Robbins) et Red (Morgan Freeman) qui est aussi le narrateur de cette histoire. L’un est condamné à perpétuité pour le meurtre de sa femme et de son amant, un fait dont il clame son innocence depuis le début. Et l’autre est en fin de sentence pour le meurtre de sa femme pour lequel il a plaidé coupable. Ensemble ils vont planifier leur évasion aussi bien psychique que physique.
Dolores Claiborne (1995)
Adapté du roman éponyme roman éponyme, Dolores Claiborne est l’une de ses rares œuvres où l’horreur réside majoritairement dans la violence psychologique.
Kathy Bates accusée du meurtre de sa patronne pour qui elle travaille depuis plus de vingt ans confesse celui de son mari survenu il y a trois décennies. Elle se déleste de cette charge mentale qu’elle porte depuis longtemps maintenant et qu’elle peut désormais expliquer à sa fille (Jennifer Jason Leigh). Un thriller psychologique intense avec des acteurs incroyables.
La Ligne verte (1999)
Deuxième film pour Frank Darabont, qui continue dans sa lancée des adaptations de King, cette fois il s’attaque à La Ligne verte, adapté du roman éponyme. Jouant sur le fantastique et l’émotion, le cinéaste fait de ce film l’un des plus adulés du public.
On y retrouve Paul Edgecomb (Tom Hanks), gardien du pénitencier de Cold Mountain, surnomé la ligne verte, qui du haut de ses 108 ans se remémore une exécution de détenu particulièrement mémorable : John Coffey (Michael Clark Duncan), condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux fillettes. Doté d’un don de réanimation, Paul va tisser un lien inéluctable avec Coffey, jusqu’à remettre en cause sa peine de mort. Tous sont convaincus de l’innocence de ce dernier, et vont ainsi changer d’avis sur leur travail et leur perception de la mort.
Fenêtre secrète (2004)
Plus connu pour ses scénarios (Jurassic park, Indiana Jones, Mission impossible, Panic room…) qui font le cœur de sa filmographie, David Koepp n’a pas à rougir de son manque d’expérience coté réalisations (excellent Hypnose). Avec Fenêtre secrète, adapté de Vue imprenable sur jardin secret, Koepp ramène le King dans un genre de polar paranoïaque où l’homme est confronté à ses propres démons.
Ici, c’est Johnny Depp qui incarne un écrivain en panne d’inspiration pris dans une tourmente personnelle qui ne va guère l’aider à rédiger son futur succès. Un certain Mr Shooter sonne à sa porte et l’accuse de plagiat avant de demander réparation. Un huis-clos tourmenté, psychologique et prenant, où l’attente du dénouement nous dévore pleinement.
The Mist (2007 et 2017)
Et de trois pour Frank Darabont avec The Mist, adapté de Brume (1980). Comme souvent, le pitch d’origine est assez simple, une épaisse et mystérieuse brume, fait soudainement son apparition à Bridgeville. Ce qui en est intéressant, c’est la relation entre les habitants qui sont obligés de cohabiter et de survivre ensemble. Regroupés malgré eux dans une supérette et tentant des excursions à l’aveugle, ces derniers ne peuvent présumer l’innommable qui se cache derrière la brume.
Le long-métrage met avant tout en avant l’excès et la folie des différents personnages. Son final, bouleversant, fait de cette œuvre un passage obligé. Et si vous en voulez encore, une mini-série de 10 épisodes (sortie en 2017) reprend l’intrigue de King.
Under the Dome (2013)
Série TV en 3 saisons, Under the Dome est adaptée de Dôme (2009), et produite par Steven Spielberg, qui ne perd jamais une occasion d’explorer un monde fantastique. Stephen King s’est personnellement investi dans cette série en écrivant même certains épisodes.
Comme son nom l’indique, un dôme est apparu magiquement sur la ville de Chester’s Mill, enfermant tous les habitants. Si au début la surprise fait sourire, l’inquiétude quant à leur avenir commence à se fait sentir. Pris au piège ils vont devoir apprendre à vivre avec cette cloche au-dessus de leur tête et en trouver ensemble son origine.
Castle Rock (2018)
Castle Rock est une série TV en 2 saisons dissociées, produite par Stephen King et J.J. Abrams. Cette ville fictive, que l’on retrouve dans plusieurs des romans de King (Jessie, Stand by me, Dolores Claiborne…), n’est jamais située au même endroit, bien qu’elle soit toujours dans le Maine, état de prédilection de King.
Dans cette série, les hommages aux œuvres de King sont multiples. Dans la saison 1, on se retrouve au sous-sol de la prison de Shawshank (Les Evadés) et dans la saison 2 on côtoie Annie Wilkes de Misery. Également, des acteurs comme Bill Skarsgard, aperçu précédemment dans It, ou encore Tim Robbins des Evadés, font partie de la distribution.
Dans les hautes herbes (2019)
Adapté du roman Dans les hautes herbes (2012), ce huis-clos en pleine nature produit pour Netflix, souligne la singularité de Stephen King.
Au détour d’une route du Kansas, un frère et sa sœur entendent les cris d’un enfant vraisemblablement perdu au milieu d’un champ de hautes herbes. S’invitant à travers les plantes pour le retrouver ils vont à leur tour se perdre de vue. Dans ce piège exempt de toute rationalité nos deux protagonistes devront, dans l’urgence, trouver la sortie. Original, mystérieux et dérangeant ce labyrinthe psychique saura trouver son public.
Dr Sleep (2019)
Suite directe de Shining, Dr Sleep, adapté du livre éponyme, s’immisce cette fois dans la vie de Dany Torrance (Ewan McGregor), fils de Jack Torrance, 40 ans après les faits survenus à l’Overlook Hotel.
Cette œuvre signée Mike Flanagan – qui s’était déjà prêté à l’adaptation de Jessie en 2017 – est fantastique et fantasmagorique. Docteur Sleep s’appuie sur le mystique et la poésie résultant du pouvoir du Shining. Magnifiquement mise en scène, l’atmosphère de cette suite donne un second souffle aux fantômes du passé et dépoussière les cendres jadis tombées.
The Outsider (2020)
The Outsider, série TV adaptée de L’Outsider, conte l’histoire de Terry Maitland (Jason Bateman), le coach sportif de la ville, sans histoire et sans antécédent criminel, qui est aperçu sur les lieux d’un crime atroce impliquant la mort d’un jeune garçon. Les preuves étant contre lui, Terry affirme pour autant qu’il était, moment des faits, à une conférence à plus de 100 km du lieu du crime. Et, d’après ses dires, la foule et des vidéos peuvent en témoigner. Alors comment expliquer que ses empreintes aient été retrouvées sur cette découverte macabre ? Des détectives chargés de l’enquête vont appréhender le paranormal cher à Stephen King dans ce puzzle fantastique et sanglant qui perturbe leur croyance et leur conviction.
Firestarter (1984 et 2022)
Firestarter est un remake du film de 1984, et une adaptation de Charlie. Après avoir été utilisés comme cobayes dans un laboratoire gouvernemental, Andy et Victoria McGee, ne pensaient pas que cela influerait sur leur future progéniture. Mais le mal est fait est Charlène dite Charlie, leur fille bien aimée, est capable de pyrokinésies.
Dans le film de 1984, c’est Drew Barrymore qui tient le rôle de Charlie. Pour le remake de 2022, c’est Ryan Kiera Armstrong qui fut choisie et, pour lui donner la réplique, faites place à Zac Efron qui incarne le père de famille.
The Monkey (2025)
Un jouet, ça ne peut pas faire grand mal, du moins en apparence. Dans un placard contenant les affaires de leur père, les jumeaux Hal et Bill trouvent un singe mécanique doté d’un petit tambour. Seulement, quand ce dernier est activé et qu’il se met à jouer, des évènements sanglants se produisent, mettant en danger l’entourage des deux frères.
The Monkey, l’adaptation signée Oz Perkins de la nouvelle Le Singe de King (sortie en 1980 dans le magazine Gallery) n’aura de cesse de vous hanter. Un conseil, méfiez-vous des vieux jouets abandonnés…
Life of Chuck (2025)
Après Dr Sleep, le réalisateur Mike Flanagan s’empare une nouvelle fois d’une œuvre de Stephen King. Ici, il s’attaque au roman court La Vie de Chuck (recueil Si ça saigne) pour façonner l’excellent Life of Chuck.
Raconté en trois chapitres se suivant de manière antéchronologique, le long-métrage, qui a pour tête d’affiche Tom Hiddleston, nous présente la vie de Chuck, un homme ordinaire à l’existence extraordinaire. Bouleversant et grandiose, cette adaptation est une très belle réussite.