Le tatouage s’est tellement démocratisé qu’on en fait désormais tout un salon, le Mondial du Tatouage, qui se tient à Paris du 9 au 11 mars. Il s’invite aussi au rayon photo, BD et essais de vos librairies. Décryptage d’un courant artistique qui a dépassé le phénomène de mode à travers quelques ouvrages.
À la Grande Halle de la Villette à Paris, tatoueurs, tatoués et curieux se donnent rendez-vous du 9 au 11 mars. Le Mondial du Tatouage, grande messe des aficionados de la décalcomanie permanente, réunit plus de 420 artistes du monde entier et propose expositions, concerts et concours des plus beaux tatouages qu’ils soient petits, larges, en couleur ou en noir et gris. Mais pour celles et ceux qui auraient peur des aiguilles, il reste toujours les livres…
Tatouages sur papier glacé
Partout dans le monde, le tatouage a dépassé sa fonction première de reconnaissance et d’identification sociale au sein d’une tribu. Tout le monde (ou presque) arbore sur sa peau un dessin qui redonne à son propriétaire le sentiment d’être unique. Certaines de ces illustrations à même l’épiderme sont même des œuvres d’art que l’on peut assurer ou faire encadrer après sa mort. On en retrouve quelques-unes dans l’Atlas mondial du tatouage d’Anna Felicity Friedman, aux magnifiques photographies de tattoos dont la signification et la provenance sont explicitées. De leur côté, Chris Coppola et Frédéric Claquin livrent avec Tattooisme un recueil des plus beaux modèles de tatouage dans un artbook imposant de plus de 400 illustrations.
Tatouages de fiction
La Petite Bédéthèque des savoirs raconte à son tour en dessins ce phénomène du tatouage à travers un tome qui lui est entièrement consacré. Jérôme Pierrat et l’illustrateur Alfred abordent ici les différentes époques de notre civilisation où le tatouage était utilisé par des personnes en marge de la société, bandits, pirates ou prisonniers. Une manne pour la bande dessinée, puisque certains des héros tatoués qui s’y invitent sont plongés dans des aventures et des mondes gouvernés par la violence. C’est le cas notamment pour Little Tulip de Jérôme Charyn et François Boucq, avec l’incroyable ascension d’un enfant issu d’un goulag, prêt à tout pour se faire respecter.
Tatouages par la pensée
Les sociologues, loin de toute fiction, s’en donnent également à cœur joie pour analyser le tatouage et pourquoi on en vient à s’en faire un ou plusieurs. Ainsi, Élise Muller dans son Anthropologie du tatouage contemporain tente de donner une identité à ceux qu’elle nomme les « porteurs d’encre », tout en décryptant une pratique qui a longtemps été marginalisée. Dans la peau : totem et tabou, Christine Bergé, quant à elle, étudie en quoi la peau est devenue vecteur de messages, entre rituels et talismans. Le tatouage n’a donc pas fini de faire couler beaucoup d’encre…
Des tatoués célèbres
Au cours du Mondial du Tatouage, peut-être croiserez-vous ces artistes qui ne sont pas peu fiers de leurs tattoos, tels que Renaud, Johnny Hallyday, Alizée, Angelina Jolie, Catherine Deneuve, Cœur de Pirate ou Robbie Williams !
Illustrations : Clem Onojeghuo & Allef Vinicius