Issu des prolifiques studios Sunrise, Cowboy Bebop reste « la » référence série anime dans le domaine science-fiction/policier. Personnages attirants, épisodes d’une redoutable efficacité et graphiquement impeccables, cette série attire le fan d’anime comme le miel une abeille. Attachez vos ceintures et embarquez pour le Big Shot Show des chasseurs de prime.
2071… Les humains ont peuplé le système solaire. Ils vivent sur Mars, Vénus et les satellites de Jupiter. La Terre, quant à elle, s’est rapidement dépeuplée suite à ce que l’on nomme l’incident de la Gate, survenu cinquante ans plus tôt. A cette époque, l’Humanité commence à coloniser l’espace et construit pour cela des portes de transfert (nommées Gates) reliant les différents points du système solaire.
Mais la technologie présente encore quelques défauts, et la Gate de la Terre, instable, explose, déversant une énergie telle que la Lune tombe en morceaux, rendant la surface de la Terre inhabitable. Cet accident poussa l’Humanité à fuir le Terre, et à vivre dans des stations spatiales ou sous les dômes aménagés de Mars.
C’est à cette époque que le gouvernement central décida de remettre aux goûts du jour le système de prime en vigueur pendant la Conquête de l’Ouest, signant le grand retour des chasseurs de prime.
Spike Spiegel et Jet Black font partie de cette communauté de cow-boys. Propriétaire du Bebop, un ancien navire de pêche reconverti, Jet ressemble un peu au père de famille : grand, visage sévère mais sympathique, il cultive les bonsaïs, adore la musique, et bichonne son vaisseau. Ancien policier de l’ISSP (Inter Solar System Police), il en a démissionné suite à un accident qui lui coûta son bras gauche.
Spike, quant à lui, semble beaucoup plus détaché de la réalité, rarement intéressé par les événements ou enthousiaste. Malgré cela, c’est un cow-boy inestimable, utilisant des techniques d’art martiaux redoutables, et doté d’une agilité hors du commun qui lui permet de se sortir bien souvent de situations compliquées.
Voilà les deux membres principaux de ce vieux rafiot qui arpente l’espace à la recherche de criminels en tout genre. Très tôt dans la série deux personnages vont venir enrichir le Bebop. Faye Valentine tout d’abord, une jeune femme d’une vingtaine d’année au passé trouble, qui escroque à tout va et passe son temps à dépenser ses gains aux courses hippiques. Enfin, Ed, jeune hackeuse de 13 ans, viendra rejoindre l’équipage.
Prêt pour embarquer ?
Vingt-six épisodes, tous indépendants, mais avec une trame de fond qui va nous faire découvrir le passé de chacun des protagonistes. En plus d’avoir des scénarios très bien ficelés, chacun d’entre eux apporte son lot de réponses, que ce soit concernant les personnages ou l’univers dans lequel ils évoluent.
Toujours avec beaucoup d’humour, les auteurs s’en donnent à cœur à joie, et on s’aperçoit que malgré leurs capacités, les quatre cow-boys touchent rarement une prime. Plusieurs épisodes font mention du manque de nourriture ou de carburant à bord du Bebop…
Signalons aussi le générique qui s’avère être un véritable bijou, avec des arrangements graphiques digne d’un James Bond, et une bande son fabuleuse, entre rock et funk, soutenu par une section cuivre percutante… A lui seul il vaut le détour, et il faut le voir au moins une fois.
La musique est aussi un des thèmes récurrents de la série, par exemple lors des combats qui se déroulent au rythme du son. Cela donne une ampleur et une excellente dynamique à ces séquences. Chaque épisode est nommé session, cela en dit pas mal sur la volonté des auteurs de mêler la musique à leur série. Je vous donne quelques exemples de titre : Bohemian Rhapsody, Black Dog Serenade, Jupiter Jazz, Jamming with Edward, Sympathy for The Devil…
Il est bien entendu évident que le thème du western est fortement présent. Régulièrement, nos cow-boys regardent l’émission Big Shot, où les présentateurs, habillés à la mode far west, récapitulent les primes en cours et détaillent les exploits des chasseurs. De plus, les plans et les musiques utilisés tout au long de la série rappellent sans équivoques possibles les films qui ont fait les riches heures de ce genre.
A cela s’ajoute, par touche délicate, plusieurs thèmes : les influences américaines, par la musique ou les références au cinéma (Alien par exemple pour n’en citer qu’un, mais ils sont nombreux), la culture chinoise (Spike faisait partie des Red Dragons, une organisation descendante des Triades), un hommage à Bruce Lee au travers de la philosophie et du style de combat de Spike (on peut même voir quelque part une poster de lui). En plus de simplement regarder les épisodes, il est toujours sympa de découvrir comment les auteurs ont pimenté la vie de leurs personnages.
Attention série culte, Cow-boy Bebop se découvre, se regarde, puis se dévore. C’est un peu comme un bon livre : c’est une série que l’on regarde tous les ans avec la même envie et la même joie. Malgré quelques scènes un peu violentes, cette série se destine à un public ado-adulte, plutôt à classer en seinen.
Bonne route et See you Space Cowboy…