Entretien

Entre les lignes avec Serena Giuliano

24 octobre 2025
Par Nathalie Cordier
Entre les lignes avec Serena Giuliano

En partenariat avec Kobo, Entre les lignes vous propose pour ce deuxième épisode une interview de Serena Giuliano. Découvrez ses livres préférés et ses conseils d’écriture dans ce riche entretien !

« Bonjour à tous, je suis Serena Giuliano. Bienvenue dans ce nouvel épisode d’Entre les lignes proposé par Kobo By Fnac. Je vais vous parler de ma méthode d’écriture, de mon dernier roman, Villa Gloria et puis je vous donne rendez-vous à la fin pour un jeu concours. C’est parti. »

Comment vous lancez-vous dans l’écriture d’un nouveau livre ?

Alors, c’est l’aventure totale. Je n’ai jamais de plan. J’ai une idée de départ, un personnage qui s’impose. Souvent, à la fin de l’écriture d’un roman, très vite un nouveau personnage s’impose et je prends le temps de de le laisser s’installer dans ma tête. Lorsque je commence à écrire, je pars vraiment à l’aventure avec ce nouveau personnage et je découvre l’histoire au fur et à mesure que j’écris. Je ne fais pas de plan, je ne fais pas de fiche de personnage, c’est assez brouillon, c’est assez chaotique. J’ai essayé de faire autrement mais je n’y arrive pas. Je crois que c’est ma façon de créer. Et donc, c’est très excitant mais c’est aussi très stressant.

Lorsque vous écrivez, êtes-vous acharnée ou procrastinatrice ?

C’est J’ai un rapport très étrange à l’écriture parce que j’adore ça mais je déteste m’y mettre. Une fois que j’y suis, je suis je suis très bien avec mes personnages. Mais alors l’action de me mettre au travail, c’est très douloureux chaque jour. Et donc non, je ne suis pas du tout quelqu’un qui travaille des heures et des heures. J’ai un une capacité d’attention qui est très limitée, semblable à celle d’un enfant de de 3 ans à peu près. Donc je peux travailler quelques heures mais j’ai la faculté de le faire de façon très intense. Donc j’avance très vite quand je m’y mets.

Pensez-vous vos histoires en français ou plutôt en italien ?

On me pose souvent cette question. Tu penses en français ou en italien ? Et en fait je crois que c’est un mélange des deux. Mon cerveau va au plus facile. Il choisit le mot qu’il connaît en premier. Donc mes pensées sont un mélange des deux langues. Pour l’écriture, je vais écrire en français mais parfois il y a des mots qui me viennent en italien donc je écris dans cette langue et puis ensuite, je vais chercher la traduction. Parfois j’invente encore des mots. Je les francise car ils n’existent pas en fait. Donc c’est l’éditrice qui me le dit après : « Je ne sais pas ce que tu as voulu dire mais ça n’existe pas. »

Que mettez-vous de vous-même dans vos personnages principaux ?

Je crois qu’il y a toujours un petit peu de moi. J’ai besoin de me sentir proche de mes héroïnes et donc je leur prête certaines de mes émotions, certaines situations que j’ai pu vivre moi-même aussi égoïstement pour m’en délaisser. Parfois je donne quelques tares à mes héroïnes en me disant que ça fera ça en moins pour moi. Et donc je crois que, mais c’est assez inconscient finalement, je ne le fais pas en me disant voilà, elle va avoir ce trait de caractère qui est commun. Mais je le fais assez de façon très naturelle et c’est même après les lecteurs ou mes amis, ma famille qui me disent qu’elle me ressemble sur ce point-là. Voilà.

Vos titres viennent souvent de chansons : pourquoi ce lien ?

Ça dépend des romans. Il y a des romans pour lesquels c’est venu dès le début. Je pense à Mamma Maria par exemple, mon deuxième roman. J’avais cette chanson d’Enrique Pavari dans la tête et puis mon héroïne s’appelait Maria. Donc voilà, c’était assez évident dès le départ pour Sarà perché ti amo, c’est venu pendant l’écriture. En fait, l’histoire était une histoire d’amour. Donc je cherchais un titre sans vraiment le chercher parce que je sais qu’ ils finissent toujours par s’imposer à un moment donné et dans ma playlist en mode aléatoire arrive la chanson. Et je me dis mais bien sûr c’est ça mon titre. Donc c’est assez différent. Je ne cherche pas forcément toujours à avoir un titre de chanson.

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Pouvez-vous présenter Villa Gloria, paru en mars dernier ?

Alors Villa Gloria c’est une maison d’hôtes au cœur des Pouilles tenue par Gloria et Iris, sa fille. On est dimanche matin et on assiste à l’arrivée des nouveaux hôtes. C’est une toute petite maison d’hôtes : il y a quatre chambres, donc quatre nouvelles arrivées. On va faire connaissance avec ces nouveaux locataires qui sont là pour une semaine et on va passer cette semaine de vacances avec eux. Ce sont des personnalités assez différentes, des histoires de vie toutes aussi différentes et qui vont cohabiter pendant sept jours.

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Que révèle ce livre de la société et du concept de la sororité ?

Dans mes romans en général, je laisse la place aux femmes parce que oui, je trouve qu’on n’a pas assez de place dans notre société pour tout ce qu’on a à dire. Et donc dans mes romans, je fais le choix de de d’avoir des héroïnes et des figures féminines pas forcément fortes parce qu’elles ont leur fragilité, leurs défauts, mais en tout cas qui ont des choses à dire. Ça me plaît bien de faire connaissance avec ces femmes-là, qu’elles portent des messages. J’aime explorer les liens entre les femmes. J’adore les histoires d’amour. Je n’ai rien contre ça ni contre les hommes. Il y en a des très sympas dans mes romans. Mais c’est vrai que j’aime aussi montrer à quel point les femmes qui s’unissent peuvent être d’autant plus forts ensembles.

Pourquoi avoir choisi de faire revenir Valentina ?

Alors, je fais toujours un clin d’œil à mon roman précédent. Si on lit mes romans dans l’ordre de sortie, il y a toujours une référence à un personnage du roman précédent. Parfois, c’est juste un petit clin d’œil et parfois comme ici, ça prend plus de place. Valentina et Bianca dans Felicita, elles n’avaient pas une histoire très facile. Elles ont vécu un deuil très douloureux et je n’avais pas envie de les laisser comme ça. J’avais envie de donner des nouvelles aux lecteurs, de les retrouver, de passer un moment plus doux en leur compagnie. Au départ, égoïstement en fait, c’était pour les retrouver.

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Une petite indiscrétion sur votre prochain roman ?

Qu’est-ce que je peux vous dire ? Eh bien absolument rien ! Parce que, un, je suis superstitieuse. Deux, je suis en pleine écriture et comme je vous disais tout à l’heure, je ne sais pas du tout où je vais mais j’espère aller au bout, j’espère mettre le mot fin et puis retrouver mes lecteurs comme chaque année en mars.

Quelle lectrice êtes-vous vraiment ?

Je lis comme j’écris, je crois. Donc, c’est-à-dire, je peux lire trois romans en trois jours ou ne pas lire pendant trois mois. C’est vraiment par période et je lis des styles très différents, beaucoup de romans contemporains. J’écoute beaucoup de livres audio, des polars, des histoires très sombres mais du coup c’est plutôt en écoute. Donc voilà, je différencie comme ça mes lectures et vraiment il faut que je sois embarquée tout de suite, dès les premières phrases pour continuer un roman. Les livres, c’est vraiment des rencontres, je crois. Et je me laisse influencer par les réseaux sociaux : je suis beaucoup de comptes qui recommandent des lectures, par les couvertures, par les quatrièmes, il y a plein de choses qui peuvent me donner envie de lire un livre. Ensuite, ce sont vraiment les premières phrases qui qui vont décider de la suite.

Êtes-vous une lectrice « tout-terrain » au quotidien ?

J’ai une liseuse. Lorsque je lis un lit sur liseuse, j’ai besoin quand même ensuite de l’acheter en papier pour posséder l’objet. Très étrange, mais surtout si je l’ai beaucoup aimé, il faut que je l’aie dans ma dans ma bibliothèque. Donc je lis sur tous les supports possibles, mais j’adore lire sur liseuse. Écouter des livres, ça a été une découverte formidable pour moi parce qu’on peut on peut lire n’importe où. On peut lire en voiture, on peut lire en faisant du sport et ça je trouve ça super.

Deux livres marquants que vous aimeriez recommander ?

Alors, on va commencer par Les Bien-aimés d’Anne Napolitano que j’ai découvert et lu cet été. Ce que j’ai adoré dans cette histoire, c’est le lien entre les sœurs et l’histoire d’amour.

Et le deuxième, c’est le premier tome de la saga L’amie prodigieuse de Elena Ferrante que j’ai écouvert il y a quelques années maintenant et ça a été ce roman-là qui m’a donné pour envie pour la première fois d’écrire. En fait, j’ai retrouvé tellement de choses dans ce livre qui se passe à Naples. C’est une histoire d’amitié et encore on revient toujours à la sororité. On suit deux amis de la même façon tout au long de leur vie et c’est la première fois que j’ai pris des notes. Ça a créé de telles émotions en moi de retrouver des choses que je connaissais. Naples, l’ambiance, les quartiers. Vraiment ce livre m’a mis le pied à l’étrier de l’écriture et puis surtout c’est des personnages très complexes que j’ai pris plaisir à suivre. Il y a une série d’ailleurs qui a été adaptée ensuite et qui est très réussie.

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Petit questionnaire

Pizza ou Pasta ? Pasta !

Elena Ferrante ou Virginie Grimaldi ? Oh non ! Virginie Grimaldi. L’amitié avant tout.

Umberto Tozzi ou Richard Cocciante ? Umberto Tozzi

Surligner ou prendre des notes dans la marge ? Ah, je suis complètement pour ! je maltraite mes livres et je sais qu’il y a deux teams. Il a vraiment ceux qui sacralisent les livres et qu’il ne faut pas les corner.  Moi, je trouve qu’un livre, c’est comme un doudou, je l’emmène partout et plus il est abîmé, plus il a vécu. Donc j’adore quand mes lectrices viennent en dédicace avec mes livres complètement gondolés. Ça veut dire qu’elles ont pris du temps avec le livre, elles ont passé des bons moments et moi ça me va !

Lire plusieurs livres à la fois ? Plutôt pour mais du coup ça va être un sur liseuse, un en papier et un en livre audio.

Se spoiler discrètement la fin d’un livre en cours de lecture ? Ah non, absolument contre. Ça c’est vraiment interdit.

Le jeu concours Kobo by Fnac par Serena Giuliano

Entre le 24 octobre et le 7 novembre 2025, il s’agit d’écrire une dizaine de lignes sur le thème de la sororité. Votre texte devra commencer par : Elles se connaissent depuis toujours mais… Ce sera à vous d’écrire la suite. Le gagnant ou la gagnante remportera une liseuse Kobo Libra Color que je dédicacerai. Bonne chance à tous. J’ai hâte de vous lire.
Pour participer, il vous suffit de cliquer ici. À gagner, une liseuse Kobo Libra Color et son étui de protection signé par Serena Giuliano ainsi que son dernier roman Villa Gloria en format ebook.
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Article rédigé par
Nathalie Cordier
Nathalie Cordier
Libraire Fnac.com