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« Indociles » : faut-il regarder la mini-série Netflix avec Toni Collette en gourou flippante ?

25 septembre 2025
Par Catherine Rochon
"Indociles" : faut-il regarder la mini-série Netflix avec Toni Collette en gourou flippante ?
©Netflix

Mais que cache la Tall Pines Academy, ce mystérieux internat pour ados en difficulté ? Un jeune flic va mener l’enquête, bien décidé à lever le voile sur ses sombres secrets. Alléchante sur le papier, « Indociles », la nouvelle mini-série Netflix disponible dès le 25 septembre 2025, tient-elle ses promesses ? Verdict.

Lorsque Alex (Mae Martin) déménage avec sa femme enceinte Laura (Sarah Gadon) dans la petite bourgade de Tall Pines, il s’attendait à trouver de jolies maisons entourées de verdure, des paniers garnis gentiment déposés sur le palier par des voisins bienveillants. Et un job bien tranquille. Car Alex est policier. Mais il va rapidement déchanter lorsqu’il va tomber sur un jeune homme affolé qui vient de s’échapper de la Tall Pines Academy, une institution pour ados en difficulté. De quoi ce garçon a-t-il si peur ? Que dissimule le sourire figé de la directrice de l’établissement Evelyn Wade (Toni Collette) ?

Alors que deux lycéennes, Abbie (Sydney Topliffe) et Leila (Alyvia Alyn Lind) se retrouvent elles aussi enfermées dans cet étrange internat « thérapeutique », Alex va tenter de percer les secrets qui se nichent derrière les amabilités de façade et les murs de l’académie.

Bande-annonce d’Indociles sur Netflix

Indociles (Wayward en version originale) est le nouveau projet de l’acteur·rice, scénariste et showrunneur·se non-binaire Mae Martin. Après le succès critique de sa rom com Feel Good – diffusée sur Netflix et centrée sur son rapport à l’addiction – Martin s’inspire à nouveau de son vécu personnel pour imaginer cette mini-série en huit épisodes.

« J’y pense depuis mon adolescence » , explique-t-iel à Out Magazine. « Ma meilleure amie quand j’avais 16 ans était une fumeuse de joints, elle n’avait pas besoin d’une intervention radicale, et pourtant elle a été envoyée dans un centre pour adolescents en difficulté. Elle est restée là-bas pendant deux ans et a fini par s’enfuir en faisant de l’auto-stop. Les histoires qu’elle m’a racontées sur son séjour là-bas étaient complètement dingues. J’ai toujours été fasciné·e par ça. J’ai commencé à me renseigner sur l’industrie des adolescents en difficulté, et c’est complètement fou.« 

Une série qui se cherche… et se perd

Partant de cette matière première à la fois intime et documentaire, que cherche à nous dire Mae Martin à travers sa curieuse mini-série ? « Je sens à quel point nous pathologisons les jeunes alors qu’ils ne font peut-être que réagir à un monde malade, et comment les étiquettes que nous leur collons influencent la manière dont ils perçoivent leur propre potentiel. » Indociles se voudrait une critique, voire une satire sociale de l’industrie controversée des « camps de redressement » juvéniles. Pourtant, elle emprunte bien d’autres formes.

Ainsi, le premier des huit épisodes instille une atmosphère de thriller rural, voire de film d’horreur. Une mise en bouche alléchante donc. Mais la tension se dissipe (trop) rapidement, laissant place à un mélange souvent déroutant de comédie, de teen-movie, d’enquête policière et de fable psychédélique. C’est précisément là que réside la faiblesse de cet objet hybride : oscillant entre Une vie volée, Booksmart, Get Out ou encore Vol au-dessus d’un nid de coucou, Indociles peine à trouver son équilibre et son identité.

Ni vraiment drôle, ni véritablement effrayante, ni franchement mordante, la série déçoit par son incapacité à pleinement exploiter son potentiel dramatique, parvenant même à sous-exploiter l’incroyable Toni Collette en gourou charismatique et flippante. 

Indociles-Toni-Mae

Toni Collette et Mae Martin

Reste sa belle représentation de la communauté LGBTQI+, encore trop rare dans le monde sériel. Ici, l’amour se déploie sans tabous et sans détour, notamment à travers le couple formé par un policier trans et sa femme cisgenre, ou encore l’une des jeunes héroïnes bisexuelle. À l’heure où les droits des minorités sont plus que jamais fragilisés aux États-Unis, Netflix réaffirme avec force son engagement inclusif. On ne peut qu’applaudir.

Article rédigé par
Catherine Rochon
Catherine Rochon
Responsable éditoriale
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