
Quelques mois après le sombre nouvel album de The Cure, « Songs of a Lost World », les amateurs de rock vont pouvoir renouveler leurs playlists. Le premier album d’Heartworms, « Glutton For Punishment », ouvre le bal d’une année 2025 riche en revival côté cold wave/gothique. On décrypte.
Post-punk, cold wave, gothique : le retour des sons 80’s
Depuis le début des années 2000, la musique rock, à l’instar de la mode, se renouvelle par cycle. Bien des groupes formés à cette période s’en référaient à des figures post-punk de la fin des années 1970 comme Gang of Four (Bloc Party, The Futureheads), d’autres sur des maîtres de la cold wave tel Joy Division (Interpol, Editors).
Une quinzaine d’années plus tard, les sons dark des années 1980 et les structures rythmiques du post-punk nourrissent toujours des groupes comme Fontaines D.C., The Murder Capital ou Inhaler.
Plus confidentiel, le rock gothique, qui englobait jadis des formations comme Bauhaus ou The Sisters Of Mercy, apparaît désormais comme une référence dans la musique de nombreuses formations, de même que la cold wave la plus sombre. Avec la sortie du premier disque d’Heartworms, on touche de près un revival de la grande époque des années 1980.
Heartworms, passion triste
Du rock gothique, Jojo Orme – signant ses chansons sous le nom d’Heartworms – a retenu la tension et la tendance atmosphérique. Dès ses premiers titres parus en 2023, sa révérence envers les années 1980 et le son de différents pôles de la planète Goth (aussi bien les groupes dits Batcave que les ténébreux membres du labels 4AD, Cocteau Twins ou Dead Can Dance) se trouvaient disséminés dans son œuvre. Avec Glutton For Punishment, son premier album, l’humeur noire de la bile et les climats sépulcraux ne sont pas en reste. Pour autant, la jeune Britannique ne singe pas ses glorieux aînés : sa voix – un brin effrontée – et ses parties de guitare, sans compter la structure assez pop de ses morceaux, représentent bien une innovation.
La cold-wave et le gothique, une tendance durable
Outre Heartworms, nombreux sont les artistes d’aujourd’hui à embrasser l’esthétique, sinon l’esprit, des eighties. À commencer par les parrains du revival new wave britannique, The Horrors, qui n’ont de cesse de ressusciter les musiques du passé pour évoquer leur propre vie et leur époque. On se souvient qu’il y a quinze ans, avec Primary Colours, les Anglais entrechoquaient garage rock et New Order. En mars prochain, sur Night Life, la formation dévoile tout ce qu’elle doit au rock gothique, sur des titres downtempo et planant comme The Feeling is Gone ou When the Rhythm Breaks.
Et l’actualité du revival goth/cold wave ne devrait pas s’arrêter aux seuls albums de The Horrors et de Heartworms. De jeunes formations britanniques, comme Chalk ou Dog Race, n’oublient ni Robert Smith (The Cure), ni Ian Curtis (Joy Division) au moment de créer des titres entremêlant post-punk, dance-punk et new wave. Et on attend d’eux un premier album, susceptible de succéder à d’autres sensations de l’esprit gothique des dernières années, comme Have A Nice Life ou Whispering Sons.
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