
Connu pour être la moitié du duo electro iconique Air, Jean-Benoît « JB » Dunckel l’est aussi pour ses collaborations éclectiques. Depuis 2012, il mène une carrière solo jalonnée de projets expérimentaux. Avec « Mirages II », qui sort le 7 mars 2025, l’artiste-chercheur explore encore de nouveaux territoires sonores aux côtés de son complice Jonathan Fitoussi.
Avant de devenir musicien professionnel, Jean-Benoît Dunckel était étudiant en mathématique et physique à Paris. Il jouait dans le groupe Orange qui comptait dans ses rangs l’étudiant en architecture Nicolas Godin. À la séparation du groupe, Dunckel et Godin décident de former un duo. Nous sommes en 1995, Air est né.
Leur premier E.P., Premiers Symptômes, est acclamé par la presse à sa sortie en 1997. L’œuvre devient disque d’or en Angleterre. L’année suivante, Moon Safari, premier album et disque de platine, devient instantanément culte, salué par la critique comme une oeuvre majeure et emblématique de la fameuse « French touch ». Cet opus electro pop s’est écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde.
L’après Air
« JB » Dunckel n’a pas attendu la séparation d’Air en 2012 pour commencer à œuvrer sur des projets solo. Il s’impose comme un compositeur passionnant en 2009 avec la musique du film Cyprien. Il confirme son statut d’artiste stylisé, sensuel, artisan d’une pop aérienne éthérée. En 2006, son album Darkel propose une atmosphère nébuleuse agrémentée de sons de synthés brillants.
Désormais, il ne sera jamais là où le public l’attend, alternant différents genres. Rien à voir entre le très electro-pop Tomorrow’s World de 2013 et le futuriste Carbon de 2022 ou son Paranormal Musicality de 2024 dans lequel il revient à ses racines classiques à travers des improvisations de piano. Un hommage à son ancien professeur qui a forgé son amour pour la musique classique.
Ses collaborations fertiles
Dunckel n’a jamais été vraiment seul. Il a d’abord travaillé avec Jarvis Cocker, le chanteur du groupe Pulp, et avec Neil Hannon, leader de Divine Comedy sur l’album 5 :55 de Charlotte Gainsbourg. C’était en 2005. Pour Tomorrow’s World, il collaborait avec Lou Hayter des New Young Pony Club. Dans le même temps, il fondait le duo Starwalker avec Bardi Johannsson (ils sortiront leur premier E.P. en 2014, Losers Can Win). En 2015, il compose la bande-son du film The Summer. En 2018, sur l’album H+, il revisitait des ambiances électroniques conçues 20 ans plus tôt. Deux ans plus tard, il compose la musique du beau film Eté 85 de François Ozon. Il sera nominé aux Cesar pour ce travail.
En 2020, il choisit Jacques Perconte pour la conception visuelle d’une nouvelle série de concerts et improvise sur des images digitales créées par Perconte. Toujours en quête d’exploration sonore ou visuelle. Pendant la pandémie, il expérimente en studio, cherchant l’inspiration et la meilleure façon de prouver que science et technologie sont une solution aux problèmes du monde.
Il en résultera l’album Carbon de 2022, à la pointe de la technologie pour la qualité du son. Un opus introspectif et une nouvelle collaboration avec Heather D’Angelo des Au Revoir Simone.
Mirages II, nouveau voyage sonore avec Jonathan Fitoussi
Revoici JB Dunckel en 2025 avec un nouvel opus, Mirages II. Son premier Mirages date de 2019, fruit d’une collaboration avec le compositeur français de musique electro Jonathan Fitoussi. Une association mutuellement profitable tant le dialogue entre les deux artistes est fertile. Six ans plus tard, le binôme remet ça.
Bien sûr, l’esprit électronique est là tout comme les influences des musiciens allemands des années 70 ou celles des artistes de Detroit de la même période. Mais l’œuvre est plus que ça.
Ces huit titres sont un beau voyage dans le temps, harmonieux, lumineux et ouvrent une belle voie vers le rêve et la sérénité. Il suffit d’écouter les splendides Atlantica ou Autumnal Equinox pour comprendre. Avec ces deux spécialistes des musiques électroniques, pouvait-il en être autrement ?
JB Dunckel & Jonathan Fitoussi, Mirages II, sortie le 7 mars 2025