Tears for Fears, duo composé de Roland Orzabal et Curt Smith, a profondément marqué les années 1980. Entre 1983 et 1989, trois albums mémorables et quelques hits planétaires ont fait leur apparition sur la scène musicale tels que « Shout », « Everybody Wants To Rule The World » ou « Woman In Chains ». A l’occasion de leur nouvel album, on vous propose un petit retour sur leur parcours.
La rencontre
Curt Smith and Roland Orzabal se rencontrent durant l’enfance en Angleterre à Bath, ville connue pour être celle de Peter Gabriel et des studios Realworld. Les deux compères sont des délinquants juvéniles notoires, bien que Orzabal trouve refuge dans la lecture. Plus tard, ils forment avec Smith le groupe de ska Graduate. A la fin des années 1970, ska comme reggae sont très populaires en Angleterre. Le groupe sort quelques singles dont Elvis Should Play Ska, puis la formation se sépare au début des années 1980. Le duo forme alors Tears For Fears, un groupe au son pop très synthétique et aux textes directement influencés par le travail de Janov, docteur en psychologie et spécialiste de la psychothérapie.
Pop anglaise, électro et Tears for Fears
À leur arrivée en 1983, rap et électro dominent à New-York. L’Angleterre va massivement être influencée par ces deux genres musicaux : Depeche Mode a déjà sorti deux albums, The Cure quatre. De son côté, ABC vient d’enregistrer Lexicon Of Love, et il est clair que le public est en demande de sonorités électroniques. Tears for Fears s’inscrit dans cette lignée. En 1983, des chansons comme Mad World ou Change installent les bases de leur style. Ainsi, l’album Hurting rencontre un immense succès dans leur pays.
Cependant, ce sont surout Shout et Everybody Wants To Rule The World qui imposent leur musique à l’échelle mondiale en 1985. En effet, les deux titres sont numéro 1 des ventes aux USA. Orzabal et Smith intègrent des éléments d’électro et de musiques noires à leurs compositions : les portes du marché américain leur sont grandes ouvertes. Les amateurs du Planet Rock de Bambaataa et du I.O.U. de Freeez – deux titres produits par Arthur Baker – adhèrent au style Tears For Fears.
La suite et la scène
Face à ce succès phénoménal, le groupe prend son temps. Quatre années seront nécessaires pour accoucher de l’album The Seeds Of Love. A l’intérieur de ce dernier, on trouve le sublime Woman In Chains enregistré avec la chanteuse soul/gospel américaine Oleta Adams. Cet album fut leur dernier succès mondial. Nous passerons ici sur les années de troubles qui suivront et dont le groupe ne se remettra jamais…
Les tournées et nombreuses apparitions sur les scènes de festivals prouvent que Tears For Fears est aussi un groupe de scène à voir en live. En 2013, leur tournée les amène aux USA, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Sur scène, leur qualité musicale est la même. Par ailleurs, l’album Songs For A Nervous Planet de 2024 fournit une attestation discographique de leur goût pour la scène. Ils sont arrivés à une époque où tout un pan de l’économie était dominé par le disque et les enregistrements studio. Cet opus est un rappel que les concerts eux aussi sont importants, et, visiblement, ils le sont toujours pour le groupe.