Décryptage

Gareth Edwards, le réalisateur du gigantisme

05 mars 2024
Par Armand
Gareth Edwards, le réalisateur du gigantisme

Envisagé comme le réalisateur du prochain film « Jurassic World », Gareth Edwards enchaîne les projets de grande envergure. Après « Godzilla », « Star Wars » et « The Creator », le cinéaste britannique ne craint plus de s’emparer de licences cultes. Retour sur la carrière d’un jeune réalisateur au succès fulgurant.

Si le nom de Gareth Edwards vous est familier, c’est parce que son nom est associé à 3 des franchises les plus cultes du cinéma à savoir Godzilla, Star Wars et prochainement Jurassic World. En 10 ans, le réalisateur a su s’imposer comme un metteur en scène aussi talentueux que prometteur.

Gareth

© Getty Images

Des débuts spéctaculaires

Tout commence en 2010, lorsque le jeune Edwards, alors âgé de 34 ans, sort son tout premier film indépendant, Monsters. Acclamé par la critique, ce film a tôt fait de nous exposer l’amour de Gareth Edwards pour les créatures imposantes dans une atmosphère partagée entre tension, nervosité et action. Une sonde de la NASA s’écrase en forêt, libérant des particules de formes de vies extraterrestres. Six ans plus tard, le Mexique et le Costa-Rica sont changés en zones de guerre dans lesquelles d’intenses combats ont lieu entre les hommes et les créatures. Bien que le pitch ressemble à un film de science-fiction lambda, les images et le talent de mise en scène du réalisateur transforment cette intrigue ordinaire en un spectacle grandiose principalement axé sur le rapport d’échelle entre les humains et les créatures. Il s’agit de la caractéristique la plus ostentatoire du cinéaste : sa passion de la démesure qui permet une mise en scène aussi dantesque qu’immersive. Une patte artistique qui permet aussitôt à Gareth de se démarquer dans l’industrie grâce à un style identifiable.

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Monsters permet à Gareth Edwards de s’attirer les bonnes faveurs de Warner Bros qui, dans une volonté de donner naissance à un Monster-Verse, confiera au réalisateur la lourde charge de l’initier, avec un reboot hollywoodien de la légendaire créature japonaise Godzilla. À travers ce film sorti en 2014, Gareth Edwards prouve au monde entier qu’il peut aisément s’emparer d’un univers qui le fascine. Au-delà de sa maîtrise esthétique, ce Godzilla à la sauce américaine ne pouvait décemment pas conserver sa symbolique japonaise, métaphore du traumatisme de la bombe atomique. Ici, la créature est associée à une forme de colère de la nature. Ni hostile, ni pacifique, elle incarne un équilibre face à des dérèglements prenant la forme de créatures tout aussi imposantes. Un propos que Gareth Edwards tenait absolument à introduire dans son film, de manière à donner un véritable relief à Godzilla en tant que personnage à part entière.

Pour ce qui est de l’aspect esthétique, quelle meilleure licence que Godzilla pour permettre au réalisateur d’exprimer son génie en termes de gigantisme ? Bien que le film ne brille pas par son intrigue, efficace sans être originale, la mise en scène d’Edwards lui donne une aura qu’aucun autre film de la franchise du Monster-Verse n’a su reproduire depuis. Les imposantes créatures sont toujours filmées du point de vue humain, un parti-pris qui décuple la sensation de démesure que l’on ressent devant l’écran. Le Godzilla de 2014 reste encore aujourd’hui l’unique film parmi les 4 du Monster-Verse (en comptant les séries et le prochain Godzilla X Kong) à incarner aussi concrètement cette impression de grandeur.

 Godzilla Visu

© Warner Bros

D’aucuns pourraient citer Roland Emmerich comme réalisateur passé maître dans l’art de la démesure, mais des films comme Indépendance Day, 2012 ou Le jour d’après sont davantage liés à un gigantisme que l’on pourrait qualifier de déraisonnable, voire disproportionné, avec des échelles que nous peinons parfois à nous représenter 

Tandis que Gareth Edwards travaille le rapport au vertigineux, à des échelles qui nous semblent aussi réalistes que spectaculaires.

Une consécration grandiose

Après Godzilla et les bonnes critiques qui l’ont encensé, Edwards se voit confier par rien de moins que Disney et Lucasfilm un nouveau projet à l’envergure encore plus importante : le tout premier spin-off officiel de la saga Star Wars : Rogue One. Après Star Wars : Le Réveil de la force, loin d’avoir fait l’unanimité auprès du public malgré un box-office titanesque, la tâche qui attend le jeune réalisateur est double : prendre en main la plus grande franchise de l’histoire du cinéma, et offrir un spin-off qui soit à la hauteur de la saga et des attentes du public. Une nouvelle fois, Gareth Edwards s’illustre par son talent, en livrant un film de grande qualité, considéré par beaucoup comme étant le meilleur film Star Wars de l’ère Disney.

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Rogue One se situe entre l’épisode III (La Revanche des Sith) et IV (Un Nouvel Espoir) de la franchise, et raconte comment l’alliance Rebelle a réussi à s’emparer des fameux plans secrets de l’Etoile de la Mort. Dans la mesure où il ne fallait ni interférer avec la trilogie en cours, ni créer d’incohérences avec l’univers global, Edwards a fait le choix d’inscrire ce Star Wars Rogue One dans un cadre plus réaliste, davantage axé autour des Rebels que des Jedis et de la Force. Une décision audacieuse, mais payante puisque le réalisateur a de nouveau pu affirmer sa maestria dans la mise en scène en offrant des batailles, terrestres et spatiales, sensationnelles et minutieusement rythmées. Avec ce film, les spectateurs découvrent Star Wars d’une point de vue absolument inédit. De fait, jamais cet univers n’a été filmé avec une esthétique aussi maîtrisée. Rogue One dévoile un nouveau potentiel de la franchise en termes d’imageries et d’un réalisme resté inexploité depuis le tout premier volet en 1977. Mais, outre ses qualités visuelles, Rogue One brille également par son respect de l’univers qui, contrairement à Star Wars VII, ne crée aucune incohérence tout en possédant une histoire originale.

Rogue One est une pure réussite qui propulse Gareth Edwards au sommet de la liste des meilleurs réalisateurs de blockbusters. Il faudra cependant attendre 7 ans avant que le cinéaste ne fasse à nouveau parler de lui, avec son nouveau film The Creator.

Un avenir toujours plus prometteur

The Creator

Après Godzilla et Star Wars : Rogue One, Edwards se trouve désormais affranchi des contraintes liées à une licence. Avec sa renommée et un budget confortable, il peut enfin laisser libre cours à sa créativité pour la première fois depuis Monsters en 2010. Sans grand étonnement, The Creator se déroule dans un univers de science-fiction futuriste, où les humains livrent une guerre sans merci contre une intelligence artificielle devenue belliqueuse. Malheureusement, en dépit de la maîtrise technique et esthétique du réalisateur, le film n’a pas obtenu le succès escompté. En cause, une intrigue trop riche, souvent confuse qui ne permet pas une totale compréhension de l’univers que le film cherche à exposer. Toutefois, The Creator obtient de bonnes critiques et fait notamment parler de lui pour son budget « restreint » par rapport au déluge d’effets visuels qu’il propose. Avec 70 millions de dollars de budget, The Creator fait en effet mieux en termes de qualité technique que n’importe quel autre blockbuster au budget pharaonique.

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Après ce semi-échec commercial, Gareth Edwards aura rapidement l’occasion de se rattraper, puisqu’il est fortement pressenti pour devenir le futur réalisateur du quatrième opus de la licence Jurassic World. Après trois films à la qualité relativement fluctuante, l’annonce d’un quatrième volet de la franchise n’a guère captivé les foules. Mais, dès lors que Gareth Edwards a été annoncé comme possible réalisateur du long-métrage à venir, le projet s’est paré d’une nouvelle aura, ce qui témoigne de la renommée toujours intacte du réalisateur auprès du public. Espérons qu’Universal Pictures confirme au plus vite cette nomination ! 

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