Le Game Pass, c’est aussi l’occasion de se pencher sur ces jeux qui retiennent souvent notre attention à l’occasion de leur présentation, et dont la sortie est ensuite invisibilisée par l’enchainement des blockbusters. Mais ce catalogue regorge de pépites, à condition de l’explorer un peu. Ce mois-ci, on s’intéresse à Cocoon.
Découvrez le catalogue complet du Game Pass
Pendant la conférence Xbox Bethesda de la Summer Game Fest 2022, un jeu à la direction artistique attrayante et à l’ambiance intrigante avait retenu l’attention. Cocoon est un puzzle-game édité par Annapurna, ce qui est déjà un très bon signe, et développé par Geometric Interactive, dont c’est la première production. Mais le studio danois a été fondé par Jeppe Carlsen et Jakob Schmid, respectivement lead gameplay designer et audio programmer pour Playdead, le studio derrière les merveilleux Limbo et Inside.
Autant d’arguments pour nous donner l’envie d’y faire un tour. Ça tombe bien, le Game Pass existe précisément pour nous offrir l’occasion de nous plonger dans des expériences de jeu différentes, dont les sorties sont souvent invisibilisées par les blockbusters. Sorti entre les arrivées de EA FC 24 et d’Assassin’s Creed Mirage, Cocoon mérite sa séance de rattrapage.
Le game design, rien que le game design
Votre esprit n’aura pas besoin de beaucoup d’espace disponible pour vous lancer dans Cocoon. Le jeu a l’excellente idée de ne proposer aucune introduction, aucun dialogue, aucun texte ni aucun tutoriel. Le game design seul sera chargé de nous faire comprendre ce qu’on fait là, et ce que le jeu attend de nous. Et autant le préciser tout de suite, même une fois l’aventure terminée, on n’en sait pas vraiment plus sur l’identité du personnage que l’on incarne, ni sur la raison pour laquelle il est chargé de trimballer de gros orbes de couleur sur son dos.
Notre petit insectoïde n’a d’ailleurs aucune compétence particulière, en dehors de pouvoir porter ou déposer les fameux orbes, et de se déplacer dans différents environnements qui nous permettent d’entendre l’adorable bruit de ses petites pates dans le sable, dans l’eau, ou partout ailleurs. Le sound design dans son ensemble participe grandement à l’efficacité du jeu, qui parvient à installer une ambiance à la fois apaisante et angoissante.
La direction artistique installe un climat de science-fiction avec ses couleurs pâles, et mise sur la tendance biomécanique pour constituer ses environnements mais aussi ses boss, puisque oui, si vous ne croiserez aucun ennemi en vous baladant dans les différents biômes du jeu, il faudra néanmoins parvenir à vaincre quelques boss pour avancer.
Inception, mais sans dormir
Le principe fondateur du gameplay de Cocoon, qui est d’ailleurs bien plus simple à comprendre manette en main qu’à décrire, repose sur l’intrication de différents mondes. Pour faire simple, notre petit insecte a besoin des fameux orbes de couleurs pour activer les différents mécanismes qui permettent de résoudre les puzzles environnementaux. Sauf que ces orbes sont aussi des mondes à part entière, dans lesquels il faudra plonger, parfois avec un autre orbe sur le dos pour activer un mécanisme qui permettra d’avancer dans le monde précédent, et ainsi de suite.
Toute la subtilité et la saveur de la mécanique réside donc dans notre capacité à rester suffisamment concentré pour ne pas se perdre dans ces intrications, qui seront de plus en plus complexes à lire au fur et à mesure de l’avancée dans le jeu. Néanmoins, la gestion de la difficulté de Cocoon est à mon sens parfaitement réussie, puisque le jeu est suffisamment facile pour que la progression reste fluide tout au long de l’aventure, tout en parvenant à pousser le curseur un peu plus loin par instant. Si l’on pourrait d’ailleurs regretter que la plupart des puzzles ne nous bloque jamais plus de quelques minutes, cette accessibilité offre en réalité au titre un rythme parfaitement calibré.
La fluidité du jeu est aussi à mettre au crédit du level design, qui parvient toujours, même sans aucun texte ni dialogue, à nous expliquer clairement les objets avec lesquels on peut interagir, le chemin à suivre ou encore cette fameuse intrication des mondes, qui prend forme dans des environnements bien précis.
Dans chacun des mondes, la route vous mènera face à un boss. Et dans la mesure où notre insectoïde n’est pas très bagarreur, les combats de boss ressembleront plus à un genre de puzzle animé, dont il faudra comprendre la subtilité afin de finir par utiliser un élément de l’environnement à bon escient pour remporter le combat. Là encore, pas de pic de difficulté particulier, mais la rencontre a le mérite de marquer une progression dans l’aventure pour nous encourager à aller plus loin. Une fois le boss vaincu, l’orbe qui représente son monde profitera pour le reste de l’aventure d’une capacité, qui sera utile dans d’autres mondes et donc, dans d’autres orbes.
Dans l’ensemble, Cocoon est donc une aventure particulièrement agréable à parcourir, tant grâce à son esthétique séduisante qui installe une ambiance particulièrement apaisante que par sa mécanique de gameplay originale, profonde et néanmoins accessible. Il faudra entre cinq et six heures pour en voir le bout, en fonction de votre appétence pour le genre, ce qui semble être une durée de vie idéale pour ce genre d’expérience de jeu. Un très joli jeu, qui on l’espère, tentera un bon nombre d’abonné.e.s Game Pass.