Depuis près de 40 ans, l’artiste Raphael Saadiq ne cesse d’offrir à son public une musique de qualité, originale, enracinée dans gospel, soul, funk et hip-hop. Il a commencé avec son groupe puis s’est épanoui en solo et dans le costume de producteur. Retour sur un beau parcours ponctué de hits planétaires.
Les débuts
Charles Ray Wiggins (son vrai nom) est né à Oakland, Californie. Il en fera d’ailleurs une chanson avec son groupe Tony Toni Toné intitulée Oakland Stroke. Sa vie a toujours tourné autour de la musique. Sa famille et son entourage baignent dedans depuis toujours également. Il a six ans lorsqu’il apprend à jouer de la bass avec son frère ainé. Plus tard, il jouera avec de nombreux groupes. C’est le cas par exemple à l’adolescence lorsqu’il intègre la formation Gospel Hummingbirds. Expérience précieuse pour chanter correctement. Il réussira même à trouver un timbre immédiatement identifiable. À l’adolescence, fort de cette éducation, il se présente à des auditions. Il a 18 ans lorsqu’il prétend devenir choriste pour Sheila E. sur la tournée Parade de Prince. C’est l’époque où on l’appelle plus souvent Raphael que Ray. Il devient choriste mais aussi bassiste sur l’album éponyme de Sheila E. Beau tremplin car à l’époque, la chanteuse et percussionniste Sheila E. est une star.
Tony Toni Toné
Le grand-public ignore tout cela lorsqu’en 1988, le groupe Tony Toni Toné fait son entrée sur la scène musicale. Il débute avec ce groupe entouré de son frère D’Wayne Wiggins et de son cousin Timothy Christian Riley. Une histoire de famille ! Leur premier titre intitulé One Night Stand, dans la ligné du funk joué par Cameo, manque d’originalité. Il leur permet cependant de signer avec un gros label. La suite va être tout autre. Quatre albums très réussis entre 1988 et 1996, parfaitement adaptés au jeune public de l’époque et aux attentes. Le premier album est commercialisé en 1988. De nombreux hits dont Little Walter, For The Love Of You, 261.5…Raphael Saadiq réussit l’exploit de composer une musique qui s’intègre bien dans les courants musicaux à la mode à cette époque (funk et new-jack swing) mais en gardant une identité forte. Sa voix explique aussi leur succès.
Deux ans plus tard, deuxième album avec des compositions plus modernes mais toujours enracinées dans soul funk et gospel. Feels Good, Oakland Stroke (duo avec la chanteuse Vanessa Williams), It Never Rains (in southern California), Don’t Talk About Me assurent le succès de l’album. Le trio écrit et compose la plupart des chansons. Trois ans plus tard, troisième album intitulé Sons Of Soul. Succès encore supérieur. If I Had No Loot, Anniversary, My Ex-Girlfriend, What Goes Around Comes Around, Tonyies In The Wrong Key, Leavin’, chaque titre est un succès single ou presque. Tony Toni Toné n’est plus un groupe de R&B mais un groupe pop qui a sérieusement élargi son audience. La voie est ouverte pour un succès solo à grande échelle.
Producteur
Après le triomphe de Sons Of Soul, Raphael Wiggins devient Raphael Saadiq. Changement lié à des soucis personnels qui le mènent à une vie intérieure plus religieuse. En 1995, un an avant le dernier album de Tony Toni Toné, il enregistre seul une chanson pour la B.O. du film Higher Learning. Un succès commercial qui confirme ses convictions : il doit écrire pour les autres. Puisque ses compositions sont des hits, c’est que la méthode est bonne. Il devient auteur, compositeur, producteur et pas des moindres. Il travaille avec et pour Snoop Dogg, D’Angelo, les Roots, le quartet vocal Solo et d’autres. Le Lady de D’Angelo et le What They Do des Roots, c’est lui ! Plus tard, il assurera la réussite de Lucy Pearl, de Bilal, TLC, Kelly Price, Anthony Hamilton, Mary J Blige, Joss Stone, Musiq ou d’Angie Stone, entre autres.
En solo
Là encore, Raphael Saadiq va profondément marquer le monde de la musique noire. En 2002, il enregistre sous son nom et pour la première fois. Instant Vintage porte bien son nom. L’œuvre est rapidement dans les meilleures ventes et le restera des années durant. Vingt ans plus tard, cet album est encore d’une grande fraicheur. Still Ray, You’re The One That I Like, Blind Man, l’album est rempli de hits potentiels. Un mélange moderne entre soul, éléments blues et gospel et rythmiques hip-hop. Ensuite, quatre albums excellents entre 2003 et 2011 dont deux où il revient au son de la Motown, à la source de la soul moderne. Puis à nouveau un classique du genre : le Jimmy Lee de 2019 et son fameux Ryker’s Island. Poignant, inspiré, un magnifique hommage à l’un de ses frères ainés qu’il idolâtrait jusqu’à sa tragique disparition. Depuis, il a signé des chansons dans trois B.O… L’aventure continue et tant mieux !
À lire aussi
