Décryptage

Musique : coup de vent celtique pour la Saint-Patrick

15 mars 2024
Par Julien D.
Musique : coup de vent celtique pour la Saint-Patrick

Avis de bourrasque celtique. Avec les giboulées, le mois de mars est aussi le mois de Saint-Patrick, le 17 pour être précis. Une fête qu’on célèbre avec entrain dans les pays et régions de cultures celtes évidement, mais aussi très largement à l’échelle mondiale par tous les immigrants, descendants, sympathisants et, admettons-le, quelques buveurs de bière au tempérament festif. Profitons de l’occasion pour un tour d’horizon autour des musiques qui vont avec ces célébrations !

L’autre « green washing »

Comme Noël en décembre, le carnaval en février, le bal des pompiers à la mijuillet, il y a la Saint-Patrick au mois de mars. Bien conscient que tout le monde n’est pas friand de cultures et de musiques qu’on range sous étiquette « celtiques », célébrer le saint Paddy n’est peut-être pas un réflexe aussi répandu que faire des crêpes à la Chandeleur (pourtant les crêpes sont bretonnes, non ?) ou offrir une rose à la Saint-Valentin à la personne aimée. On prendra néanmoins ce prétexte pour se rappeler que les musiques celtiques ont fortement inspiré et façonné la pop, la country, le folk ou le rock jusqu’à certaines formes de variétés. 

À l’heure des échanges mondiaux possibles en quelques clics, on pourrait oublier comment, il y a fort longtemps, ces musiques typiques ont traversé les continents pour finir par se mélanger avec d’autres, venues d’horizons différents. 

Oldtime-band

Les racines celtes du rock’n’roll

Le sujet du jour étant la Saint-Patrick, penchons-nous sur le cas des musiques de souches irlando-celtiques. Sans les violons, les guitares, les accordéons ou cette façon expressive de chanter ballades et chansons populaires, il n’y aurait sûrement pas eu de folk, de pop, de country, de bluegrass, de musique cajun et encore moins ces parades de joueurs de cornemuses étroitement liées aux rituels militaires des Etats-Unis.

Ce sont évidemment les différentes vagues de l’immigration européenne vers les Amériques (Irlande, Écosse, Angleterre, France, Allemagne, Hollande pour les plus gros contingents) qui, depuis le 17e siècle, ont façonné les musiques qu’on rattache aujourd’hui aux Etats-Unis. Des orchestres populaires de hillbilly (l’une des racines du rock’n’roll) aux fusions en tout genre qui nourrissent la planète rock anglosaxonne, l’apport des musiques celtiques est aussi évident que celui du blues pour citer l’autre branche principale de ces influences qui ont construit les genres rock, pop et folk.

Si Jimmie Rodgers, The Carter Family et autres pionniers sont aujourd’hui reconnus comme ceux qui ont construit et rendu populaire cette country teintée de vibrations celtiques, il faut reconnaître que, sans l’apport du banjo (instrument apporté par les Afro-américains), le rock aurait probablement un autre visage. Illustration avec une légende du rock’n’roll et ce titre qui pourrait presque sortir d’une jam session d’un pub de Galway. 

Certaines formules musicales mises au point ces dernières années sont intimement liées aux musiques irlandaises, écossaises ou plus largement celtiques (Dropkick MurphysFlogging Mollys, Enter The Haggis, The Pogues…). Il ne faut donc pas hésiter à réécouter d’une oreille différente certains grands tubes de la musique populaire internationale d’hier et d’aujourd’hui pour faire cettévidente liaison avec les musiques traditionnelles que de nombreux artistes ont incorporées dans leurs compositions ou interprétations. Parfois sans peut-être même s’en rendre compte. 

Une chanteuse comme Kate Bush par exemple (que beaucoup on (re)découverte récemment avec Stranger Things) est l’exemple typique de cet apport. De mère irlandaise, elle a souvent incorporé à ses compositions pop quelques caractéristiques typiquement celtes. Dans un genre bien éloigné, c’est Macklemore, le rappeur de Seattle, qui, à sa manière (et avec une idéalisation discutable de ses « frères irlandais »), avait imprégné d’arrangements néo-traditionnels un titre devenu un banger hip-hop au même titre que ses cousins californiens (House Of Pain) dans les années 90.

Back to the TRISKELL ! 

En France, après avoir été décrétées ringardes et vieillottes par l’intelligentsia parisienne entre les années 1940 et 60, mais aussi parce qu’elles furent tout simplement victimes des modes populaires du moment (jazz, swing, mambo et autre rock’n’roll naissant), les musiques bretonnes et celtiques ont été remises en lumière dans les années 1970 et 80 par des musiciens comme Alan Stivell, Erik Marchand, Tri Yann, Gilles Servat et bien d’autres. 

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Un revival culturel mais aussi social et politique dont on peut encore aujourd’hui jauger la ferveur, le dynamisme et la créativité. Et pour continuer ce voyage en terres et vibrations celtes, retrouvez la playlist Deezer spécial Saint-Patrick concoctée par nos soins.

Article rédigé par
Julien D.
Julien D.
Disquaire à la Fnac Montparnasse
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