Critique

Hard violence and diet sex !

16 février 2011
Par Gerald
Hard violence and diet sex !
©TDR

Si vous aimez les beaux dessins, l’action, les comics de super-héros, Wolverine et la plastique féminine gainée de cuir et d’acier, « X-Force, Sexe+Violence », en dépit de son titre racoleur, devrait vous enchanter. Scénario malin, dessins virtuoses, Marvel en grande forme !
Allez laissez-vous tenter, vous ne regretterez pas !

J’ai un peu lâché le comics, depuis quelques années. J’en lis désormais très peu, et plus du tout du Marvel. Une fois n’est pas coutume, je me suis plongé dans X-factor comme on ouvre un magazine dans la salle d’attente d’un médecin, sans rien en attendre, pour passer le temps. On dira : « pas le meilleur moyen de profiter d’une bande dessinée, surtout pour en livrer une critique ».

Et bien au contraire : ce fut une excellente suprise.

Bon, carton rouge sur le titre : X-Factor, Sexe+Violence. Racoleur et faible, surtout qu’on n’apprendra pas vraiment grand-chose sur la sexualité de nos deux principaux protagonistes, Wolverine et Domino. Une vague scène de coucherie dans un motel bon marché ; c’est loin d’être olé-olé, et ça ne devrait pas agiter les nerfs des plus radicaux représentants de « Famille de France ». Bref, du sexe, on en cherchera en vain. On aurait aimé en savoir plus à ce sujet concernant Domino, tant pis. On se contentera de fantasmer sur sa plastique irréprochable en devinant ses formes sous sa seyante combinaison cuir-kevlar.

Mon patron, qui lit mon post par dessus mon épaule, me dit que pour plus de volupté, je devrais vous renvoyer à l’album du tandem Manara/Claremont, X-Girls, chroniqué par mon camarade Sylvain ici même. Pas de quoi griller une grasse matinée pour l’acheter à l’ouverture du magasin, de vous à moi, mais bon, à vous de voir.

De la violence, en revanche, on en aura à satiété, dans ce X-Force. De l’action, de l’action, encore de l’action, voilà de quoi se compose X-Force. Les mauvaises langues diront que finalement, les comics de super-héros, c’est souvent cela. Je leur répondrai : oui, mais là, le couple Wolverine/Domino fonctionne à merveille, et ces deux là ont définitivement un charisme époustouflant. De l’action, certes, mais aussi beaucoup de délectation en assistant aux étincelles provoquées par ce tandem inattendu.

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Les dialogues sont chouettes, avec quelques punch lines mémorables. Domino, sexy en diable, est superbe dans son rôle de gredine gaffeuse, s’embarquant dans une affaire qui la dépasse, s’attirant les foudres de la Guilde des Assassins et de la Main, avec un Wolverine râleur s’efforçant de rattraper ses bourdes et de la sauver malgré elle. Une relation amour-haine très crédible, source de nombreux rebondissements. C’est fun, tout simplement. Le scénario, sans révolutionner le genre, est efficace et plutôt malin.

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Et puis, évidemment, au-delà du scénario, l’art de Gabriele Dell’Otto fait merveille. C’est tout simplement somptueux, d’un dynamisme à couper le souffle. Les expressions des visages, les mouvements des personnages, les attitudes, les scènes de combat, le découpage, l’enchainement des cases, c’est à tomber par terre de virtuosité. Autant je déteste les nouveaux comics de super-héros, tout photoshopés, avec leurs filtres infâmes, leurs découpages convenus, autant j’ai eu l’impression de lire avec X-Force, Sexe+Violence une bande dessinée d’exception. Dell’Otto montre ce qu’on peut faire avec une palette graphique et renvoie dans les cordes tous les apprentis coloristes qui se prétendent artistes alors qu’ils viennent juste de digérer la dernière éditions du Adobe Photoshop for Dummies.

Si vous aimez les beaux dessins, l’action, les comics de super-héros, Wolverine et la plastique féminine gainée de cuir et d’acier, X-Force, Sexe+Violence devrait vous enchanter.

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Gerald
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