Décryptage

Karaté Kid : pourquoi c’est culte ?

22 janvier 2021
Par Arnaud M.
Karaté Kid : pourquoi c'est culte ?

Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique ou n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétudes, chaque mois, on vous aide à y voir plus clair et on vous explique en 3 points pourquoi c’est culte. On attaque 2021 avec la sortie de la quatrième saison de la série Cobra Kai, c’est donc l’occasion de revenir sur le grand succès des années 1980 qu’est Karaté Kid.

Règle n°1 : Lustrer, frotter, lustrer, frotter

Si pour certains les années 1980 sont plutôt celles de Star Wars, Retour vers le Futur, ou encore Indiana Jones, la saga Karaté Kid fut un gros carton en salles, et a marqué toute une génération. Pour vous resituer un peu l’action, en 1984, Daniel LaRusso emménage avec sa mère à Los Angeles. Ils y font la connaissance d’un vieux gardien d’immeuble japonais, qui leur donne un coup de main afin de rénover leur appartement, monsieur Miyagi. Daniel se fait de nouveaux copains et lors d’une soirée, fait la rencontre de la belle Ali dont il tombe amoureux. Il croise aussi la route de son ex-petit ami, l’impressionnant Johnny, et sa bande de loubards. Ce dernier vient gâcher la fête, le vaillant Daniel tente de s’interposer, ce qui lui vaut de se faire exploser par Johnny, en bonne et due forme. Daniel veut se défendre, et c’est maître Miyagi, karatéka confirmé, qui va lui enseigner. L’enseignement sera intense et difficile, et surtout peu orthodoxe, car il consiste en la répétition inlassable de gestes du quotidien, tels que lustrer des voitures ou étaler du vernis sur une palissade. Alors là, dit comme ça, ça ne vous paraît pas évident, mais c’est bien de cette façon que Daniel apprend les gestes du karaté, et c’est ainsi qu’il est fin prêt pour le tournoi de karaté où il affrontera son némésis Johnny.

Deux autres films viendront compléter la trilogie, ainsi que le remake The Karaté Kid en 2010 avec -tout de même- Jackie Chan en sensei. Tout récemment, c’est la sortie de la série Cobra Kai sur Netflix, qui offre une suite à Daniel et Johnny, toujours interprétés par Ralph Macchio et William Zabka, 34 ans après le premier volet.

Règle n°2 : Perdre, gagner, pas important.

Karaté Kid, c’est avant tout une histoire qui a plus de profondeur qu’il n’y paraît. Si de prime abord on pourrait y voir un film pour ados typique de l’époque, avec le bon petit gars amoureux, qui se fait embêter par le méchant et sa bande, le film est plus profond qu’il n’y paraît. D’abord pour ce que sont les personnages et leurs relations comme celle de maître Miyagi et Daniel qui, malgré l’écart générationnel, vont s’apprivoiser l’un l’autre. Le premier est interprété par Pat Morita, un immigré japonais, vivant en Californie à peine 30 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Il est victime de racisme au quotidien, n’a pas un boulot glorieux ni une grande maison, et pourtant reste d’une générosité sans égale. Il prend Daniel sous son aile et se démène pour le pousser dans ses retranchements, et le faire réussir. Cette relation est également une ode à la confiance et à la transmission, le maître ne pouvant plus combattre, met son art entre les mains de la jeune génération, laquelle lui fait une confiance aveugle, malgré la bizarrerie de son apprentissage. Pat Morita, brillant et inspirant, sera même nommé aux Oscars pour ce rôle !

Enfin, la profondeur de Karaté Kid est soulignée aussi par son aspect nuancé. Pourtant, certains personnages sont profondément manichéens, comme Kreese, l’impitoyable et imbuvable maître du dojo Cobra Kai, où s’entraîne Johnny. Ce dernier, en revanche ne l’est pas à ce point. On voit en lui une certaine humanité malgré son statut de brute épaisse, et par exemple n’hésite pas à féliciter Daniel à l’issue du combat final. Maître Miyagi n’a d’ailleurs pas cessé de nous le dire pendant tout le film : perdre, gagner, pas important.

 

Un coup de pied retourné dans les films de karaté

On ne va pas se mentir, si le film a autant cartonné auprès des jeunes garçons des années 1980, ce n’est probablement pas seulement grâce à la dénonciation du racisme anti-japonais dans les Etats-Unis d’après-guerre, ou grâce aux autres thèmes abordés (la mono-parentalité, le déracinement…).

C’est probablement plus grâce à ses très bonnes scènes d’action et chorégraphies de karaté, qui ont peut-être un peu vieilli, mais sont restées totalement cultes. Tout le dernier chapitre du film est consacré à un tournoi qui verra évidemment s’affronter Daniel et Johnny en finale, et c’est une belle effusion de coups et prises de karaté plus marquantes les unes que les autres. Entre la furie de Johnny et l’abnégation de Daniel, la scène finale est immanquable, et on vous laissera le plaisir de la découvrir si vous ne l’avez jamais vue. On y prend toujours autant de plaisir, même presque 40 ans plus tard.

Enfin, ce qui émane de Karaté Kid, c’est avant tout une vraie ambiance des années 80, une insouciance adolescente qui se jette à corps perdu dans une passion. Le film aura surtout renouvelé le genre du film de karaté, et plus largement d’arts martiaux, qui étaient pris dans une spirale de violence superflue et partaient dans tous les sens. Sans Karaté Kid, les films d’arts martiaux n’auraient aujoud’hui probablement pas été les mêmes, et c’est peut-être ça, finalement, la vraie victoire de Karaté Kid.

Article rédigé par
Arnaud M.
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