Décryptage

La trilogie Incassable : pourquoi c’est culte ?

02 mai 2019
Par Héloïse R.
La trilogie Incassable : pourquoi c'est culte ?

Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique et n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétudes, chaque mois, on vous aide à y voir plus clair et on vous explique en 5 points pourquoi c’est culte. Et en mai, alors que Glass (dernier film de M. Night Shyamalan) sort en DVD, on revient sur la trilogie Incassable, aka Eastrail 177 Trilogy.

1. M. Night Shyamalan, maître du twist

C’est grâce à Sixième Sens (1999) et Incassable (2000) que M. Night Shyamalan fut élevé au rang de demi dieu à Hollywood (rien que ça). S’il a connu par la suite quelques ratés, il nous offre heureusement un joli come-back avec Split (2017) et nous surprend à nouveau avec Glass (2019). Et comme rien n’effraie le réalisateur, il s’attaque, à travers ces films, aux super-héros qu’on pensait retenus en otage par les studios Marvel. Le réalisateur s’approprie le genre tout en nous proposant une relecture du mythe du héros et une réflexion plus profonde sur ce dernier, toujours avec son style inimitable.

2. Naissance d’une trilogie

Incassable a beau être sorti 17 ans plus tôt, Shyamalan réussit un coup de maître en lui donnant une suite, Split, et surtout, en nous le faisant comprendre à la fin du film seulement. C’est en effet dans la scène finale, alors que le journal télévisé relaie les crimes du dérangé Kevin (James McAvoy), que David Dunn (alias Bruce Willis) fait son apparition et rend tout à coup le lien entre les deux films, limpide. Sorti deux ans plus tard, Glass n’est donc ni plus ni moins la conclusion de ces deux films : on retrouve Elijah Price (Samuel L. Jackson) que l’on savait interné dans un asile à la fin d’Incassable, à présent entouré par ses deux compères. La boucle est bouclée.

3. La juste dose de réalité

Au-delà d’un simple film de super-héros, la trilogie de Shyamalan s’intéresse surtout aux maladies mentales, physiques et à leur impact sur la santé psychologique des malades. Ainsi dans Incassable, Elijah Price est touché depuis tout petit par la maladie des os de verre, qui le rend extrêmement vulnérable et qui décuple son obsession pour les super-héros : ils sont tout ce qu’il n’est pas. Frustré de ne pas pouvoir accomplir ce qu’il aimerait, il choisit de mettre son intelligence au service du mal. Avec Split, c’est au trouble dissociatif de l’identité que Shyamalan s’intéresse. S’inspirant d’une histoire vraie, le réalisateur donne vie à Kevin, jeune homme qui abrite pas moins de 23 personnalités, dont certaines le poussent à enlever des jeunes filles et lui donnent la force de se transformer physiquement. Si David Dunn semble plutôt stable psychologiquement comparé aux deux autres, il cherche lui aussi à tromper l’ennui et à trouver un but à son existence.

4. Définir la limite du fantastique

L’une des forces de la trilogie c’est de réussir à toujours laisser le spectateur dans le doute : les personnages sont-ils vraiment dotés de superpouvoirs ou est-ce le fruit de leur imagination ? Certes David Dunn peut soulever des charges importantes et ne se blesse jamais mais cela fait-il de lui un super-héros ? Si son fils et Elijah sont témoins de ses exploits, David cache cependant un autre don (qui lui permet de démasquer l’homme aux os de verre) : il peut voir les crimes de ceux qu’il touche. Kevin peut-il réellement se transformer en bête et devenir invincible ? Elijah Price, qui croit dur comme fer à l’existence des super-héros, n’est-il pas seulement fou ? Autant de questions auxquelles Glass répond enfin avec l’arrivée d’un nouveau personnage : le docteur Staple (Sarah Paulson), persuadée que ces hommes sont seulement dérangés.

5. Des acteurs impeccables

Depuis le début, M. Night Shyamalan n’a pas pris de risque avec son casting en choisissant des colosses du cinéma américain : Bruce Willis, Samuel L. Jackson et James McAvoy. On découvre les deux premiers en 2000 dans Incassable dans les rôles de David Dunn, super-héros qui s’ignore à la force surhumaine et Elijah Price, génie du mal à la santé fragile. Si le talent des deux acteurs n’est plus à prouver, on peut tout de même saluer leur performance qui avait alors conquis les spectateurs comme la critique. Quant à James McAvoy, il réussit, dans Split, à interpréter plusieurs personnages, exercice difficile l’obligeant à changer constamment de voix et d’attitude. Glass nous offre l’opportunité d’enfin voir ces trois acteurs et leur personnage réunis et de découvrir ce qu’ensemble, ils peuvent accomplir.

Le culte Incassable a ouvert la porte à une trilogie aussi inattendue qu’intéressante. Avec Split et Glass, Shyamalan a réussi à nous plonger dans son univers psyché où réel et imaginaire se confondent et où les super-héros n’en sont jamais vraiment.

Article rédigé par
Héloïse R.
Héloïse R.
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