Entretien

3 questions à Francis Cabrel, l’éternel discret de la chanson française

29 octobre 2020
Par Mathieu M.
3 questions à Francis Cabrel, l'éternel discret de la chanson française

Francis Cabrel signe son grand retour avec À l’Aube revenant, sorti le 19 octobre dernier. Un 14e album plus intime, engagé et empreint de poésie. 3 questions à ce troubadour des temps modernes, qui dénote par sa longévité sur la scène musicale française.

Avez-vous un prérequis dans la réalisation de vos albums en général et celui-ci en particulier ?

Francis Cabrel : Ma philosophie a toujours été d’essayer d’en mettre le moins possible. Quand je commence un disque, je m’efforce d’aller à l’essentiel : si un instrument n’est pas indispensable, je l’enlève, si deux guitares n’apportent rien de plus par rapport à une seule, je préfère n’en garder qu’une. C’est un peu le côté squelettique qui m’intéresse, l’âme, le ressenti profond de chaque musicien.

Par le rythme, la cadence, les alternances de vers longs et courts, peut-on dire que la dimension poétique est davantage présente dans cet album que dans les précédents ?

 

Francis Cabrel : J’aimerais vraiment qu’on le dise. En tout cas, c’est vrai que je revendique d’avoir davantage poétisé cet album. J’ai essayé de faire de la poésie là où il n’y en a pas forcément, d’autant que cela colle assez bien avec l’esprit troubadour.

Cabrel A-l-aube-revenant

Est-ce une manière de rajouter de l’importance aux mots et à leur signification ?

Je pense que le plus dur en chanson française, ce sont les mots et leur signification et c’est peut-être une des raisons pour lesquelles beaucoup de jeunes artistes commencent à chanter en anglais. Le français est plus ardu, moins sonore, il nécessite de le travailler davantage, notamment lorsqu’il s’agit de parler d’amour et c’est justement cette difficulté qui m’intéresse. Et si en plus on peut poser un petit brin de poésie par-ci par-là, le pari est gagné ! C’est vrai que la musique compte énormément, mais tout le travail en amont et qui prend des mois voire des années, c’est l’écriture des textes. 

À écouter : À l’aube revenant de Francis Cabrel

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
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