Ah, Joe Dassin. Cet américain de naissance a été l’un des chanteurs les plus populaires de sa génération et sa mémoire reste jusqu’à aujourd’hui encore vive dans le cœur des français. Que ce soit sur les versants comiques (Les Daltons) ou romantiques (Eté indien), il a en l’espace d’un peu plus de 15 ans imprimé sa marque, important le folklore de son Amérique à lui. 40 ans après sa disparition brutale d’une crise cardiaque, une nouvelle génération lui rend hommage. Il valait bien ça.
Joe Dassin, l’américain
Fils du célèbre réalisateur Jules Dassin et de la violoniste, Béatrice Launer, c’est de l’autre côté de l’Atlantique, à New-York que Joe Dassin pousse ses premiers cris. Jeune, il est bercé par la musique grâce à sa mère et apprend la guitare, le banjo et le piano. Il suit aussi son père sur les tournages de cinéma. Priée de quitter le pays pour soupçon de lien avec le Parti communiste, la famille Dassin s’exile en France où Joe Dassin découvre la culture française et notamment Georges Brassens dont il est un fervent admirateur.
Cependant lorsqu’arrive l’heure de continuer ses études, c’est vers les Etats-Unis qu’il se tourne, poursuivant d’abord un cursus dans la médecine et surtout l’anthropologie. Par la suite, il travaille pour son père, écrit des nouvelles pour des magazines… La musique n’a pas vraiment de place professionnelle dans sa vie. C’est par hasard, grâce sa première femme, Maryse Massiera, que sa vie va prendre une toute autre tournure. En effet, sa femme simplement désireuse pour l’anniversaire de son mari de faire graver à titre privé le folklore qu’il entonne régulièrement, fait passer la bande son à Catherine Régnier alors chez CBS, maison de disques américaine nouvellement implantée en France. CBS y voit là un artiste prometteur et lui propose de le prendre sous son aile.
Une carrière en dents de scie
Malgré la forte popularité de Joe Dassin aujourd’hui et le nombre de tubes qu’il a accumulés dans sa carrière, cette dernière n’a pas toujours été dans les hauteurs des hits parades et des ventes d’albums. Les débuts en 1964 sont laborieux. Si Bip bip en 1965 obtient un succès d’estime, ce n’est qu’avec Les Daltons qu’il obtient un véritable premier succès.
Suivent Marie-Jeanne, La Bande à Bonnot, Siffler sur la colline (1968), Le Petit pain au chocolat, Les Champs Elysées, Le chemin de papa (1969), l‘Amérique, Cécilia, La fleur aux dents, L’équipe à Jojo (1970).
Et puis comme dans toute carrière, il y a des hauts mais aussi des bas. Joe Dassin l’a vécu au début des années 70. Il faut attendre le printemps 1975 pour qu’il ne réinvestisse le hit parade dans les premières places avec L’été indien son plus gros succès à ce jour. Suivent Et si tu n’existais pas, Salut et Il était une fois nous deux.
A nouveau dans le creux de la vague, Joe Dassin ne reviendra dans le hit parade qu’avec Le dernier slow, un titre pourtant bien loin de la vague disco qui déferle à ce moment-là.
Epuisé par les tournées, les soucis personnels et fragile depuis de nombreuses années du cœur, Joe Dassin s’écroule, le 20 août 1980, dans un restaurant de Papeete. La France perd alors un chanteur populaire, solaire, lumineux, célèbre pour son costume blanc (le blanc ça capte la lumière, lui avait dit Jacqueline Salvador), sous les mots de Claude Lemesle, Pierre Delanöe, Jean Michel Rivat, traduisant les succès anglo-saxons (une habitude à cette époque), Joe Dassin a su être un pont entre son Amérique à lui et son pays d’adoption, la France, important le folklore d’outre-Atlantique. Et n’oublions pas qu’il a aussi écrit pour les autres comme Carlos, France Gall, Marie Laforêt, Mélina Mercouri.
L’album hommage
Pas étonnant donc qu’au déjà 40ème anniversaire de sa disparition, un hommage en musique lui soit rendu, lui qui a illuminé de sa voix chaude la chanson française. La nouvelle génération de chanteurs et chanteuses (Aldebert, Camélia Jordana, Jérémy Frérot…) s’attaque à quelques-uns des monuments du répertoire de Joe Dassin et de la chanson tout court, dans un album A toi Joe Dassin, le 23 octobre 2020. Cet album propose une relecture moderne du répertoire de l’américain même si, n’ayons pas peur des mots, celui-ci n’a pas pris une ride car ses mélodies romantiques et entraînantes sont accrocheuses, et ce même plusieurs décennies après leur création. Joe Dassin fait partie de ces artistes qui savent réunir les générations, ce qui est rare aujourd’hui. Des albums hommage ont déjà fleuri dans les bacs comme celui d’Hélène Ségara mais il est bon d’entendre et entendre encore ce grand artiste sous les traits d’autres qu’il a tant bercés.
A toi par Ycare et Axelle Red
Siffler sur la colline (Jonathan Dassin et Carla)
Il était une fois nous deux par Les Frangines
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