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IAM, Entre la Pierre et la plume : le livre

16 octobre 2020
Par Nathalie

IAM, l’un des plus grands groupes de rap français, se dévoile dans le livre témoignage intitulé Entre la Pierre et la plume : avec l’aide de Baptiste Bouthier, journaliste, les membres de la formation se confient sur leur univers, leurs inspirations et leurs révoltes. Ils nous en disent plus !

 

Entre-la-pierre-et-la-plume

Pourquoi ce livre et pourquoi maintenant ?

Akhenaton : « Baptiste Bouthier, un jeune journaliste, est venu nous demander si nous étions d’accord pour faire un livre. En fait, dans cette pièce-là, pendant plusieurs jours et heures, on a fait des entretiens autour de ce qu’on voulait dire dans le livre. Lui a fait un travail au préalable où il a axé ses questions sur les paroles. Après, on a retravaillé la mise en page et la manière de parler. Il fallait se l’approprier. Il fallait que ça nous ressemble. Ça a été plusieurs allers-retours entre lui et nous. 

À qui voulez-vous vous adresser à travers ce livre ?

Kheops : C’est multi générationnel. 

Shurik’n : Comme notre musique. Ça s’adresse à ceux qui veulent mieux connaître le groupe en général. Sans rentrer dans les détails des membres du groupe. On n’avait jamais condensé tout pour raconter une vraie histoire du groupe. Et surtout racontée par le groupe.

Depuis quand existe le groupe, son origine, ses piliers ?

Kheops : Pour moi, le départ c’est le hip-hop. Il nous a réuni tous les deux au début avec Akhenaton. Vers la fin 1985, début 1986. C’est la musique. On avait chacun notre musique mais le hip-hop était fédérateur de tout. 

Shurik’n :  Si tu regardes bien, on est rentrés chacun par une facette différente du hip-hop. Moi par la danse, lui par le Djing, lui par les paroles et lui par la production.

Le Rap est-il le même qu’avant selon vous, ou a-t ’il évolué ?

Imhotep : Pour nous, en général, le rap n’a jamais été aussi riche, aussi diversifié qu’aujourd’hui. Je pense qu’il y a beaucoup de pays où c’est le hip-hop qui a relevé le niveau littéraire et d’écriture qu’on peut avoir dans la musique, dans la chanson… 

Akhenaton : On a grandi avec l’opposition musicale face à nos parents. Mais nos enfants écoutent le même genre de musique que nous. Sauf que dans ce genre musical, il y a une telle variété, qu’on est plus virulents vis-à-vis d’eux, parce que c’est le même genre que nous ! Et en fait, je pense qu’on a une mauvaise attitude. Il faut essayer de comprendre pourquoi ils écoutent ça. Très souvent Grisleda, Conway the machine, Westside Gunn, Binny the butcher… 

Khéops : C’est les nouvelles stars…

Akhenaton : Ils ne changent pas leur musique, ça c’est notable. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de perte de sang froid : je trouve ça très respectable !

L’Histoire et ses références sont omniprésentes. Pouvez-vous nous en parler ?

Akhenaton : En fait le rap c’est quelque chose de magique : on peut tout y mettre et toutes nos passions peuvent s’y glisser. L’Histoire est un passion plus ancienne pour nous que le rap et qu’on a insufflée dans notre musique. Beaucoup de gens s’inspiraient des États-Unis, nous on a voulu s’imprégner de la culture méditerranéenne. 

Shurik’n : On voulait être compris par ceux pour qui on allait rapper. Ça n’avait pas de sens pour nous de faire trop à l’américaine. C’est important d’être compris et de parler des choses qui se passent ici, chez nous.

Imhotep : Pour refléter ce que nous sommes en réalité.

Le cinéma et ses références sont omniprésents. Pouvez-vous nous en parler ?

Shurik’n : Beaucoup de nos concepts reposent sur nos passions. Star Wars est une passion commune pour tout ce qui est science-fiction. L’Histoire aussi, même si c’est pour des périodes différentes même c’est à la base une passion commune. 

Kheops : Les westerns, les Morricone, etc… 

Shurik’n : Tout ça tu le retrouve à un moment donné, inséré dans notre musique, beaucoup de nos albums sont issus de ça. 

Kheops : Et New-York c’est le berceau du hip-hop. On est comme Obelix qui est tombé dans la marmite ! Quand on est arrivé, la manière de faire le hip-hop français, on le faisait à l’américaine. Mais on s’est aperçu qu’on avait d’autres musiques ici. Des influences méditerranéennes et asiatiques. Et les rythmes de ces musiques s’adaptaient au hip-hop. Nous, on a pris le meilleur des deux… 

Imhotep : Et en conclusion, on est tombé dans la marmite… mais une marmite de bouillabaisse ! Cadeau !

Est-ce que IAM aurait existé si vous n’étiez pas marseillais ?

Akhenaton : IAM aurait existé mais n’aurait pas eu le même visage musical par ce que notre culture, le mélange de cultures est directement inspiré de la ville…

Shurik’n : Et de tout ce qu’on connait depuis qu’on est tout petits. Par les cinéma, les séries, les discussions entre amis, par la découverte des nouveaux artistes, d’autres pays… Ça vient de tout ça. Il n’y a qu’ici qu’on aurait pu être ainsi ! 

Kheops : On a eu de la chance, à l’époque, c’est d’avoir beaucoup de marines américains à Marseille : quand on n’allait pas New-York, c’était les États-Unis qui venaient à nous. Ces mecs là écoutaient du hip-hop. Et on les rencontrait. Ils étaient surpris car on écoutait les mêmes choses qu’eux. Et on leur faisiat découvrir des choses aussi ! 

Demain c’est loin ?

Akhenaton : Au bout d’un moment, quand le bonheur est abstrait, il faut aller le chercher au fond de soi. Et ça commence par le fait de se dire que la journée de demain est forcément bien… Parce qu’on est en vie et en bonne santé, parce qu’on va faire quelque chose qui nous intéresse. C’est plus ça le concept. Le bonheur ne vient pas comme ça… 

Shurik’n : De doute façon ça doit être bien !

Akhenaton : Exactement ! »

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Parution le 14 octobre 2020 –  324 pages

Entre la Pierre et la plume, IAM et Baptiste Bouthier (Stock) sur Fnac.com

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Article rédigé par
Nathalie
Nathalie
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