Entretien

Rentrée littéraire : interview de Mathilde Alet pour Sexy Summer

17 juillet 2020
Par Anastasia
Rentrée littéraire : interview de Mathilde Alet pour Sexy Summer

Pour cette rentrée littéraire retrouvez Mathilde Alet avec Sexy Summer aux éditions Flammarion. Si Juliette, adolescente bruxelloise, doit déménager à la campagne, c’est parce qu’elle souffre de la maladie des ondes… Mais que va-t-il lui arriver là-bas, loin de la ville et au cœur d’un petit village belge ?


« C’est une exploration d’un été adolescent à un moment où tout est « très ». La joie est très joyeuse, l’ennui est très ennuyeux. Et donc il y a de ça dans Sexy Summer. »

Sexy-SummerÀ quel moment de votre vie avez-vous voulu devenir écrivaine ?

Mathilde Alet : « Je crois que je ne me suis jamais formulé les choses comme ça. Je ne me suis pas dit : « Je veux devenir écrivaine. » Je me suis plutôt autorisée à écrire. J’ai l’impression qu’écrivaine est une désignation qui vient plus de l’extérieur. »

Sexy Summer commence par le déménagement de Juliette. Pourquoi ?

« Sexy Summer commence par un déménagement parce que Juliette, qui est le personnage principal du livre, est une adolescente qui souffre d’une hyper sensibilité aux ondes. Du coup, elle doit quitter la ville où elle vit avec ses parents, Bruxelles en l’occurence, pour aller s’installer dans une zone blanche, à la campagne. 

Le livre s’ouvre sur leur arrivée à tous les trois, dans un petit village perdu au fond des Ardènes belges, en plein été. »

Connaissez-vous la fin de votre livre lorsque vous commencez à l’écrire ?

« J’ai une idée de fin mais ce ne sera pas forcément la fin parce que j’ai parfois la sensation que le livre s’écrit à travers moi. Une fois que les personnages sont suffisament consistants, ils ont comme une espèce de vie propre qui les amène à quelque chose et qui les conduit vers une fin. Je ne suis pas surprise si la fin n’est pas celle que j’avais imaginée au départ… C’est même plutôt bon signe, je crois ! »

Quel regard d’écrivain portez-vous sur la Belgique, où vivez-vous et où situez-vous votre roman ?

« La Belgique, sur le plan personnel, c’est pour moi mon pays de cœur, j’y réside depuis plus de quinze ans, je suis devenue belge. Ensuite, je trouve que c’est un contexte qui est intéressant pour construire un roman parce que ce sont des territoires qu’on aime imaginer plats et qui ne le sont pas toujours, qui recellent des surprises. Les gens ont souvent une apparence joviale, il y a également un certain folklore qu’on peut trouver jovial. Et tout ça, ça donne envie de gratter, d’aller voir ce qu’il y a derrière, il y a peut-être un petit côté trop lisse et trop joyeux qui est annonciateur d’autres choses qui donnent envie d’explorer. »

Auriez-vous un conseil à donner à un jeune écrivain ? Ecriture

« Ce n’est pas évident de donner des conseils mais en tout cas, il y a un conseil qui m’est tombé dessus et qui m’aide beaucoup, c’est Stephen King, dont je ne suis pas proche de l’univers littéraire et que je lis d’ailleurs assez peu, mais il a écrit un livre sur l’écriture et il donne ce conseil aux auteurs : « Kill your darlings » qui veut dire « Tuez vos chéris », et les chéris ce sont cette phrase ou ce passage que vous aimez beaucoup en tant qu’auteur, que vous êtes fier d’avoir écrits et pourtant, chaque fois que vous relisez cette phrase ou ce passage, vous vous rendez compte que ça bloque. Cette phrase ne doit pas être dans le livre pour des raisons à peu près jamais explicitées, c’est un espèce de mystère, et donc, il faut l’enlever. Je trouve que c’est un bon conseil. »

Le-grand-MeaulnesQuelles sont vos influences littéraires ?

« Quand j’écris un livre, je sur-nourris l’univers que j’ai envie de créer et ici, j’ai eu l’envie de lire des romans qui parlent de l’adolescence et de l’enfance sans être des romans jeunesse puisque Sexy Summer n’est pas un roman jeunesse bien que ses personnages soient jeunes. Je me suis surtout tournée du côté de la littérature américaine car elle fait ça très bien. Par exemple, j’ai lu Harper Lee, Carson McCullers. Mais aussi, j’ai relu Le Grand Meaulnes et j’ai été surprise, j’ai l’impression que c’est un livre qui est un peu tombé en désuétude, qui n’est plus vraiment à la mode, je ne suis pas sûre qu’on l’étudie encore à l’école et je l’ai trouvé plein de poésie, je trouve que c’est un livre qui mériterait d’être lu et relu. »

Qu’avez-vous fait juste après avoir terminé l’écriture de votre livre ? 

« Quand je finis un livre, je le laisse reposer. C’est un peu comme la pâte à crêpe, on met un torchon dessus, on va faire autre chose et quand on revient, on réajuste les saveurs. Ça me paraît important de le laisser reposer. »

Parution le 26 août 2020 – 192 pages

Sexy Summer, Mathilde Alet (Flammarion) sur Fnac.com

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Anastasia
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