Décryptage

Marathon : les vraies origines !

04 mars 2020
Par Pierre-Louis
Marathon : les vraies origines !

C’est l’une des épreuves phares des jeux, le marathon. On a entendu tout et son contraire sur les origines de cette course de près de 40 km. Mais d’où vient-elle ?


Les origines du marathon

Marcellus Louvre

En 490 av. J.-C, grecs et perses s’affrontent dans la plaine de Marathon. A la fin de la bataille, le messager Phidippidès rallie Athènes afin de faire connaître la victoire des Hellènes. Ayant parcouru cette distance le plus vite possible, il s’effondre raide mort après avoir porté son messages aux athéniens. Pourtant, selon Plutarque, ce n’est pas Phidippidès, mais plus vraisemblablement le messager Euclès qui aurait accompli cette mission. Et c’est là que l’histoire dépasse la fiction car le dénommé Phidippidès aurait lui accompli une performance bien plus dingue, en parcourant près de 220 km en 48h afin de demander le secours de Sparte ! Les deux histoires auraient pu se superposer pour n’en faire qu’une.

Mais ce n’est pas tout, car ces « marathoniens » d’alors, loin d’être considérés comme des héros n’étaient que de simples rouages de la chaîne d’information. Leur physique bien trop éloigné des codes de beauté grecs, les privait de la reconnaissance dont jouissaient les athlètes. C’est pour cette raison que, si le marathon trouve ces origines durant l’antiquité, les grecs n’ont, dans les tous premiers jeux, jamais conçu d’épreuves dépassant 5 km ! Les « athlètes » grecs n’avaient en aucun cas le physique possible pour des courses plus longues. Ils étaient grands, musclés mais surtout beaucoup trop lourd. Bref, un physique de statue grecque.

La naissance du marathon moderne

Quand le célèbre Coubertin décide de ressusciter les jeux, Michel Bréal lui exhorte de créer une course à la valeur hautement symbolique, reliant Marathon à Athènes. Malgré les sceptiques qui, à l’image de l’histoire originale, prédisent la mort à quiconque tenterait cette épreuve, elle aura finalement bien lieu. On est en 1896. Pourtant le risque est bien là, et il faudra attendre 1920 (plusieurs décès et d’innombrables malaises…) et les jeux d’Anvers pour rendre obligatoire un contrôle médical des coureurs avant l’épreuve. A Melbourne en 1956, un immense athlète français se révèle : Alain Mimoun. C’est le premier français à gagner un marathon olympique. Pourtant loin d’être favori, le français effectue une course d’anthologie et parvient contre toute attente à décrocher l’or olympique. Il confiera que c’est la naissance de sa fille, (Olympe !) née la veille de la course, qui lui aura donné la force nécessaire.

Pour les femmes, la route a été beaucoup plus longue. L’élément déclencheur fut la participation, en 1966, de Louise Gibb. Pourtant pas interdit officiellement aux femmes, la jeune californienne ne reçut jamais la validation de sa participation. Cachée dans les buissons, elle attendit patiemment le départ pour se mêler aux coureurs. Son audace inspirera Kathrine Switzer qui, en 1967, devint officiellement la première marathonienne. A l’inverse de Louise Gibb, grimée en homme, elle assume sa féminité, maquillée, cheveux détachés… Les organisateurs tentent de l’arrêter, sans succès, elle déclarera par la suite : « J’ai tout de suite eu la pensée que si je ne terminais pas la course, tout le monde dirait que les femmes ne sont pas capables de courir un marathon. Il fallait que je termine la course ». Les femmes furent ensuite autorisées à participer à cette épreuve mythique.

Alain Mimoun

Pourquoi 42.195 km ?


La précision de la distance vous aura peut-être déjà interpellé. A raison, car la distance qui sépare Marathon d’Athènes est plus de l’ordre des 40 km. L’origine de cette longueur quelque peu barbare provient, en fait, d’un caprice ! Lors de l’année 1908, les jeux ont lieu à Londres. La famille royale y assiste avec plaisir, mais a quelques exigences. Le départ doit se faire sur la pelouse du Château de Windsor, pour le plus grand bonheur des enfants royaux. L’arrivée se fera, elle, devant la loge royale d’Edouard VII au White City Stadium. Le tout donna un tracé de 42.195 km. Ce fut dès lors la longueur officielle du marathon.

Les marathons les plus connus

Visuel Marathon Paris

Le plus beau

Chauvinisme oblige, notre préférence va à l’édition Francaise : celui de Paris. Son tracé fait découvrir certains des plus beaux coins de la capitale, l’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, Notre-Dame de Paris, le Château de Vincennes… Bref, un challenge à relever tant pour l’exploit que pour le coup d’oeil.

Le plus populaire

Populaire, celui de New-York l’est à plus d’un titre ! Avec près de 50 000 participants, c’est le marathon le plus couru ! C’est également le plus viral. L’occasion de parcourir des quartiers mythiques tels que le Queens, Brooklyn, ou Manhattan.

Le plus mythique

Le marathon de Boston est le plus vieux au monde, et pour cause il date de 1897 ! Il ne comptait qu’une poignée de participants au départ. Il fait désormais partie des 5 marathons du World Marathon Majors, la « ligue » des marathoniens.

Une chose est sûre, faire un marathon c’est une expérience unique à faire dans une vie !

Article rédigé par
Pierre-Louis
Pierre-Louis
Rédacteur sport, cinéma et séries TV
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