LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Anne C. (Paris). Marcus Malte, né en 1967, auteur de nombreux romans et nouvelles, a obtenu en 2016 le prix Femina avec Le Garçon, livre qui faisait vaciller nos idées reçues. Ici, on se trouve en face d’un roman choral où chacun s’exprime tour à tour tel le sublime Tandis que j’agonise de Faulkner ou le très grand De beaux lendemains de Russel Banks.
Aires
Le coup de cœur de Anne C. (Paris)
Marcus Malte, né en 1967, auteur de nombreux romans et nouvelles, a obtenu en 2016 le prix Femina avec Le Garçon, livre qui faisait vaciller nos idées reçues. Ici, on se trouve en face d’un roman choral où chacun s’exprime tour à tour tel le sublime Tandis que j’agonise de Faulkner ou le très grand De beaux lendemains de Russel Banks.
Dans la tête du conducteur
Les protagonistes circulent sur l’autoroute d’où le titre Aires. Nous sommes donc dans le monologue intérieur de Frédéric qui conduit un poids lourd, de Catherine organisatrice obsessionnelle, de Sylvain qui a décidé d’emmener son fils à Disneyland et de Roland l’amoureux de Rolande qui se précipite au chevet de cette ex épouse qu’il a tant aimée et dont le couple n’a pu résister à sa propre déshérence. Par l’intermédiaire de cahiers rouge, vert, bleu, mauve, de notes hâtives, entrelacés de flash publicitaires, on virevolte de l’un à l’autre…
Très vite, on comprend pourquoi le sous-titre de Aires est en forme d’anagramme « Dies Irae », car il y a beaucoup de révolte voire de colère et de rage dans la tête de nos héros…
Le lecteur se promène dans leurs désirs, leurs souvenirs, leurs amours non résolues.
Ultra noir et vitriol
Le ton est tout à la fois triste et drôle avec en filigrane un humour gris noir virant à l’ultra noir, et une critique au vitriol de bien des travers de notre société.
Des parenthèses dans les parenthèses, des allers/retours rendent la lecture de ce livre exigeante et mobilise toute notre attention. Le rythme va à cent à l’heure comme les automobiles et le ton est à la fois insolent et intimiste, toujours très original.
La fin apocalyptique narrée par un coryphée anonyme bouscule nos états d’âme et nous laisse pantelant et conscient d’avoir tout au long de ce grand livre traversé d’infinis morceaux de vie. Un roman coup de poing, qu’il faut avoir le courage de lire.
D’ailleurs, comme le dit l’auteur au terme de 489 pages : « C’est fini. Assurément Humain, c’est par ces mots que j’ai choisi de clore. »
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Parution le 3 janvier – 496 pages
Aires, Marcus Malte (Zulma) sur Fnac.com
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