Un événement marque depuis plusieurs décennies l’été Français et je suis sûr que vous voyez de quoi je veux parler… La Grande Boucle ! Passionnés ou non, impossible de passer à côté. Ce qui vous aura en revanche peut-être échappé, c’est le nom du vainqueur, Egan Bernal. Le jeune colombien a éclaboussé le monde du cyclisme par son talent et sa classe, c’est la raison pour laquelle la Fnac lui décerne le titre du sportif du mois de juillet.
Du VTT à la route
Egan Bernal est né à Bogotá, le 13 janvier 1997. Il passe cependant la majeure partie de son enfance à Zipaquirá, une ville située à 2 600 mètres d’altitude, notamment réputée pour sa cathédrale de sel, dont son père est le gardien. Il commence le cyclisme à l’âge de huit ans, poussé par son papa qui avait lui-même pratiqué ce sport. A l’adolescence, il envisage des études de journalisme et commence un cursus en communication. Ses parents lui conseillent de miser davantage sur le vélo, considérant qu’il a un potentiel énorme… On ne peut pas les blâmer ! A l’époque, ce n’est pas du tout du vélo de route que pratique Bernal, mais une discipline sœur, le cross-country. Dans ce sport, il remporte des médailles d’argent et de bronze aux championnats du monde de ses catégories d’âge. En septembre 2015, il se rend en Italie avec la sélection nationale colombienne. Durant ce voyage, il dispute et remporte une course sur route, sa première, un tour junior dans les Flandres. Suite à cela, il passe définitivement du VTT à la route en 2016 et devient coureur professionnel, à 19 ans.
Des qualités physiques hors du commun
Sa pratique du VTT lui a permis de développer une vélocité importante, combinée à une très grande résistance naturelle. Son premier entraîneur sur route, Michele Bartoli, a notamment qualifié de dévastateurs ses changements de rythme en montagne. Pour les plus mordus de vélo, ces « changements de rythmes » ne vous auront pas échapper, notamment lors de l’ascension du col de l’Iseran… Les observateurs du monde cycliste s’accordent à dire que son enfance passée dans une ville haut-perché joue également un rôle déterminant dans sa réussite sportive : il est habitué au manque d’oxygène et aux dénivelés importants, deux difficultés rencontrés par les coureurs, notamment lors des étapes de montagne. S’il est considéré comme un vrai grimpeur, il possède néanmoins la puissance nécessaire pour obtenir des résultats en contre la montre. A 22 ans, Egan Bernal n’a pas encore atteint son plein potentiel physique… Mais alors, jusqu’où ira-t-il ?
Les débuts d’un champion
Durant ses deux premières années sur route, il ne cesse d’améliorer ses résultats. Ces performances attirent l’attention de l’équipe Sky/Movistar (devenue INEOS) qui le débauche, le début de la grande histoire pour Bernal. La vraie réussite arrive tout d’abord avec le Tour de Suisse, qu’il remporte en ce début d’année 2019. Pour l’épreuve française, il est co-leader de l’équipe INEOS avec Geraint Thomas, le vainqueur de l’édition précédente. Gérant ses efforts tout au long du Tour, dans l’ombre d’un Julian Alaphilippe par ailleurs impressionnant, il fait exploser la concurrence durant la 19ième étape qui rallie Saint-Jean-de-Maurienne à Tignes. Il s’envole au classement général ! C’est cette épreuve qui lui permettra d’asseoir sa domination sur la course et d’obtenir la victoire finale. Il est le vainqueur du Tour français à seulement 22 ans, obtenant dans le même temps le maillot blanc du meilleur jeune. Premier Colombien à s’imposer sur cette épreuve reine du cyclisme, ainsi que troisième plus jeune vainqueur (à 22 ans et 196 jours) depuis 1909.
Alors un conseil : notez bien ce nom, Egan Bernal, car vous n’avez certainement pas fini d’en entendre parler !