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Mel Gibson, l’enfant terrible d’Hollywood

06 mars 2017
Par Lucie
Mel Gibson, l’enfant terrible d’Hollywood
©dr

De Mad Max Rockatansky à William Wallace en passant par Martin Riggs, Mel Gibson aura su mettre Hollywood à ses pieds avant de se le mettre copieusement à dos. Il nous revient peu à peu ces dernières années, reprenant notamment la caméra l’année dernière pour réaliser son très convainquant Tu ne tueras point (le 9 mars en DVD). Retour sur l’itinéraire d’un enfant terrible d’Hollywood…

C’est à la fin que tout commence

Mel Gibson n’est qu’un jeune premier de 21 ans lorsqu’il se présente, en 1977, aux auditions d’une obscure dystopie low budget signé George Miller, réalisateur australien alors inconnu. Ce jour-là, la tête ailleurs, tout amochée de la veille après une rixe alcoolisée à la sortie d’un bar, Mel Gibson ne fait qu’accompagner son ami Steve Bisley. Sauf que… le directeur de casting tilte sur le look bad boy débraillé tout esquinté du jeune homme et lui donne rendez-vous pour une seconde audition. Gibson revient, ses plaies pansées et le faciès refait. On connaît la suite. Il décrochera le premier rôle de Mad Max. Le film sera un succès phénoménal, connaîtra deux suites – Mad Max 2 : le défi en 1981, suivi de Mad Max : au-delà du dome du tonnerre en 1985 – et la trilogie (future quadrilogie) s’imposera comme LA saga d’anticipation dystopique de référence. Et c’est donc là, à la fin du monde, que tout commença pour Mel Gibson. Là, dans l’aridité d’un bush australien post-apocalyptique que l’homme rencontra avec fracas le cinéma.

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Du pinacle…

Brusquement débarqué parmi les stars du 7e art, Mel Gibson se retrouve à donner la réplique à Sigourney Weaver tout juste « aliénisée » dans L’Année de tous les dangers, ainsi qu’à Anthony Hopkins et Laurence Olivier dans Le Bounty. Mais, en cette toute fin des années 1980, Gibson croise surtout la route du deuxième homme providentiel de sa jeune carrière, Richard Donner : devant sa caméra, il devient Martin Riggs, flic désenchanté à tendance suicidaire de la tétralogie buddy-movie L’Arme Fatale, aux côtés de son éternel acolyte Danny Glover. Un duo de choc qui portera Mel Gibson au pinacle du cinéma hollywoodien. Les propositions tombent à foison. Il en refusera beaucoup : Batman de Burton, Piège de cristal de McTiernan ou encore Les Incorruptibles de De Palma. Non, Gibson a d’autres projets… la réalisation : après un premier coup pour rien (L’Homme sans visage), il frappe très fort en 1995 avec Braveheart et son incarnation épique de l’Ecossais insoumis indépendantiste William Wallace. Mel Gibson rafle 5 Oscars dont celui du Meilleur film et du Meilleur… réalisateur. Plus rien ne lui résiste !

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… Au pilori

Mais tel Icare, Mel Gibson finira par aller voler trop près du glorieux soleil. Son ambition, sa tête dure et ses déboires personnels l’entraîneront dans une vertigineuse descente aux Enfers. Une descente qui, ironie du sort, commence en 2004 avec sa vision traditionnaliste, controversée et ultra-sanglante de La Passion du Christ, tournée en araméen. D’aucuns le taxent alors d’antisémitisme. Ce qui n’empêche pas le film d’être un succès commercial. Il embraille alors avec un deuxième long, options « violence » et « langue morte » : Apocalypto, son abrupte chasse à l’homme pré-colombienne sort deux ans plus tard. Ça sent alors de plus en plus le souffre pour Mel Gibson dont on ne saisit plus très bien les intentions. Ajoutez à cela l’étalement dans la presse de déclarations ignominieuses et de scandales privés et voilà Gibson soudain porté au pilori.

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Rédemption

Mais l’important ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. Après plusieurs années d’errance, black-listé par le tout Hollywood, Mel Gibson entame son opération « réhabilitation » en 2010 en tant qu’acteur dans Hors de contrôle. Puis dans Le Complexe du castor de Jodie Foster, l’histoire d’un homme au fond du trou qui va apprendre à reprendre le contrôle de sa vie… Il confirme son come-back en 2015 en tenant le haut de l’affiche de Blood Father du français Jean-François Richet. Et en 2016, Mel Gibson renoue avec la réalisation en signant l’excellent Tu ne tueras point (avec Andrew Garfield), film qui lui permet de regagner l’estime de ses pairs, l’intérêt des producteurs et, surtout, le cœur du public. Welcome home, Mel !

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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