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Agnes Obel ou le retour de la Reine du Nord

24 octobre 2016
Par Gaël
Agnes Obel ou le retour de la Reine du Nord
©dr

Agnes Obel constitue l’une des plus belles surprises de la sphère indépendante depuis la sortie de son premier album Philharmonics (2010). Ses compositions, orientées piano, accompagnées de sa voix magnifiquement posée sont un régal. Le succès fut au rendez vous immédiatement pour ne jamais décliner par la suite. Pour preuve son second album Aventine rentra directement à la 2nde place de nos charts ! Voici son nouveau bébé : Citizen Of Glass.

Créatrice d’espace

L’une des influences majeures de notre chanteuse danoise s’avère être Erik Satie, ce qu’une écoute attentive de son oeuvre ne peut que valider. En effet, comme son glorieux prédecesseur, Agnes Obel use des silences et de thémes répétitifs avec une finesse et une sobriété sans pareille. Son premier album constitua en cela une claque pour tout le monde, tant personne n’avait vu venir ce coup-ci… Rappel avec Riverside :

Depuis la demoiselle étoffe son registre sans renier ses principes, et son second album Aventine nous fit profiter d’arrangements toujours aussi soyeux, violons et violoncelles s’invitant avec beaucoup de subtilité…

Agne ObelA l’heure de ce troisième album, à quoi devons nous nous attendre ? À un changement radical de cap (à la Bon Iver) ou à une continuité dans le changement sobre ? Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, le style reste inchangé dans les grandes lignes. Mais dans les détails, le soin apporté à l’oeuvre transpire plus que jamais…

De l’orfèvrerie scandinave

L’album s’ouvre avec Stretch You Eyes, un duel percussions/basse et violons qu’Agnes Obel enchante de son timbre plus chaud que jamais. Toutes les couches s’entremêlent à merveille pour ce qui laisse augurer, d’emblée, d’un très bon cru… Le premier single arrive juste après avec l’entêtante Familiar, qui se démarque de toutes les productions antérieures de la demoiselle, tant le travail sur les voix est ébouriffant. Peu de mots pour décrire la chose, il faut se glisser ça dans les oreilles pour comprendre (sachez qu’elle est la seule à chanter, les effets font le reste)… 

Toujours en quête de nouvelles sonorités, Agnes Obel a voulu utiliser des claviers peu communs sur ce disque, tels que le très rare trautonium, clavier électronique monodique des années 20. Quoi qu’il en soit l’enchantement est perpétuel tout au long de ce disque… Red Virgin Soil et son groove entêtant (oui, son groove) ne vous sortiront pas de la tête avant un bon moment. It’s Happening Again colle le frisson dès les premières secondes… C’est pas compliqué, Agnes Obel nous offre en ce début d’album ce que certain(e)s ne sont pas capables de sortir en une carrière entière : de l’émotion pure, non surfaite, dans un écrin d’une beauté limpide.

Il est toujours délicat de chroniquer un disque aussi bon sans trop en dire, car le bonheur de sa propre découverte par l’auditeur est un plaisir à ne surtout pas galvauder. C’est pourquoi je me contenterais de vous laisser à déguster un dernier extrait de cette merveille intemporelle, et après ça vous saurez ce qu’il vous reste à faire…

A l’heure du bilan, que dire ? Que Agnes Obel en est à 3 albums en 6 ans et qu’ils sont tous magiques ? Que la suite s’avère franchement enthousiasmante même s’il serait bon de déjà profiter de l’instant présent ? Certes. Mais s’il ne fallait retenir qu’une seule chose, ce serait la chance que nous avons d’avoir une artiste aussi talentueuse là, tout de suite, pour le plaisir de nos oreilles…

Totalement immanquable en live, allez voir Agnès Obel en concert cela va de soi ! 

Article rédigé par
Gaël
Gaël
disquaire à Fnac La Défense
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