Décryptage

La dernière leçon : une ode à la vie

04 avril 2016
Par Manue
La dernière leçon : une ode à la vie
©DR

Inspiré du livre de Noëlle Châtelet (sœur de Lionel Jospin) qui relatait l’histoire de sa mère qui avait choisi de mourir dans la dignité en provoquant elle-même sa propre mort le jour de son choix, Pascale Pouzadoux signe un film tout simplement déchirant. Rencontrez Madeleine et sa famille…


L’histoire
 

Madeleine a 91 ans. Chaque jour qui passe, elle ajoute, dans son carnet, une ligne aux choses qu’elle ne peut plus faire. Lasse de perdre petit à petit son autonomie, elle décide de ne pas passer par la case hôpital et déchéance physique ou mentale. Madeleine veut mourir dignement. Elle a donc pris la ferme et grave décision de choisir quand et comment, elle quittera ce monde et tirera sa révérence.

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Elle avait déjà abordé ce sujet avec ses enfants et ses petits-enfants mais lors de son 92e anniversaire, elle leur annonce qu’elle a pris sa décision et qu’elle s’en ira vers les cieux dans deux mois. Ceux-ci le prennent mal. Il y a le fils, Pierre, horrifié qui pense que sa mère fait une dépression et que quelques calmants la remettront dans le droit chemin. Il y a la fille, Diane, un peu assommée et hésitante au départ car, bien que comprenant le choix de sa mère, accepte mal l’idée que sa mère la quitte dans deux mois. Et il y a le petit-fils, entre les deux.

Une ode à la vie

Inspiré du livre de Noëlle Châtelet (sœur de Lionel Jospin) qui relatait l’histoire de sa mère qui avait choisi de mourir dans la dignité en provoquant elle-même sa propre mort le jour de son choix, Pascale Pouzadoux signe un film tout simplement déchirant. Bien que le sujet soit grave et délicat, ce film ne tombe jamais du mauvais côté. Il est sobre, juste et lumineux parce qu’il a choisi, comme Madeleine, de rester du côté de la dignité. Multipliant les points de vue, ce film ne sombre jamais dans le pathos et dans le jugement.

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La beauté de ce film tient aussi à ses acteurs. Antoine Duléry n’en fait pas trop malgré son personnage piqué de bout en bout de colères, colères qui ne sont en fait que de la détresse. Et puis il y a la mère et la fille, Marthe Villalonga (dans sans doute l’un de ses plus beaux rôles – il était temps qu’on puisse la laisser exprimer toute sa force et sa fragilité) et Sandrine Bonnaire (toujours aussi solaire).
Quelle complicité entre ces deux êtres lorsque Diane décide d’accepter le choix de sa mère et de l’accompagner pendant ce dernier bout de chemin. Il y a cette épée de Damoclès certes, des peurs mais aussi des sourires. La gravité et le tragique laissent souvent place aux éclats de rires comme un pied de nez à la mort et une déclaration d’amour à la vie. Il y a un souffle qui anime cette traversée des derniers instants. 
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Ce film ne laisse pas indifférent parce qu’il fait écho à nos vies, nos morts, nos choix, nos histoires et qu’il est porté par des acteurs qui jouent une partition d’émotions avec virtuosité. Il vous remue dans tous les sens mais vous fait grandir.

Ne passez pas à côté de ce bijou et de cette Marthe Villalonga majestueuse et grandiose.

Article rédigé par
Manue
Manue
Disquaire à la Fnac Saint-Lazare
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