Le steampunk est un genre littéraire développé depuis bientôt quarante ans, ce qui en fait un petit jeunot. Mais il puise ses sources et ses influences bien au-delà, et a inspiré de nombreux écrivains et artistes, professionnels ou amateurs, au point d’atteindre une belle popularité. Voici un petit guide pour présenter l’univers et l’origine du steampunk.
Le Steampunk est un genre littéraire développé depuis bientôt quarante ans, ce qui en fait un petit jeunot. Mais il puise ses sources et ses influences bien au-delà, et a inspiré nombreux écrivains et artistes, professionnels ou amateurs, au point d’atteindre une belle popularité. Voici un petit guide pour présenter l’univers et l’origine du steampunk.
Qu’est-ce que le steampunk ?
Le plus souvent rattaché à la science-fiction, le steampunk, ou rétrofuturisme, est un genre regroupant les œuvres se déroulant dans un univers rappelant le plus souvent les premières révolutions industrielles ou l’époque victorienne, avec une technologie basée sur les machines à vapeur. De ce fait, il est souvent interconnecté avec d’autres genres, notamment le policier, le fantastique voire la fantasy. Comme beaucoup de genres, ses limites sont sujettes à de nombreuses discussions, et beaucoup de fans le déclinent ou lui associent d’autres genres (Gaslamp Fantasy, Dieselpunk…). Par un souci de clarté, nous resteront sur une définition large du steampunk.
Le chateau ambulant, d’Hayao Miyazaki, est un parfait exemple de monde steampunk
Quand est né le steampunk ?
Le terme steampunk est né dans le courant des années 1980, sous la plume de trois amis : Tim Powers, James Blaylock et K.W. Jeter. Le premier écrira notamment Les Voies d’Anubis, certainement l’une des œuvres les plus emblématiques du genre, le second Homunculus, et le troisième Morlock night, jamais traduit dans la langue de Molière, et Machines Infernales. Hommage appuyé à la fin du XIXe siècle, aventures à rebondissements, où l’humour tient une place de premier choix, ces œuvres inspireront d’autres écrivains et artistes qui contribueront à leur tour à enrichir le genre.
Mais si le steampunk est né à la fin du XXe siècle, de nombreuses œuvres parues auparavant pourraient y être rattachées. On parle alors de proto-steampunk. Parmi les incontournables, Jules Verne et H.G. Wells en ce qui concerne la littérature, mais aussi la série télévisée les Mystères de l’Ouest.
20.000 lieues sous les mers, de Jules Verne, fut source d’inspiration pour beaucoup d’artistes et d’auteurs
Aventures et inventions
Le steampunk est un univers fécond au niveau des intrigues, plus ou moins fantaisistes, plus ou moins crédibles. Il peut mettre en scène un univers uchronique, avec l’apparition de personnages historiques ou littéraires – l’exemple certainement le plus récurrent étant Sherlock Holmes – ou bien un univers créé de toutes pièces, tel que le cycle d’Omale de Laurent Genefort. Enquête policière, aventures à la Jules Verne, romances… les nombreuses formes des œuvres de steampunk contribuent à sa richesse.
Mais l’un des points majeurs reste la présence, voire l’omniprésence d’inventions, parfois assez réalistes, le plus souvent totalement délirantes, liées à la technologie à vapeur. Que ce soit des armes, des véhicules ou des bâtiments, les auteurs et artistes font preuve d’une imagination débordante pour la plus grande joie des amateurs !
Un ordinateur steampunk par Bruce et Melanie Rosenbaum
Le steampunk dans la culture
Le steampunk par son thème rassemble aussi bien les écrivains que d’autres artistes. Outre les auteurs et livres cités plus haut, je ferai mention de La machine à différences de William Gibson et Bruce Sterling, Le Prestige de Christopher Priest, d’Anti-glace de Stephen Baxter, ainsi que Confessions d’un automate mangeur d’Opium de Matthieu Gaborit et Fabrice Colin et de L’Instinct de l’équarisseur de Thomas Day pour les auteurs français. Avec un vrai coup de cœur pour Steampunk, de vapeur et d’Acier, recueil de courts récits de Xavier Mauméjean magnifiquement illustrés par Didier Graffet. Car la formidable inventivité que l’on retrouve dans cet univers et source d’inspiration graphique continue, que ce soit dans l’illustration, la bande-dessinée avec notamment Hauteville House, Le Régulateur, Adèle Blanc-Sec ou le cinéma, avec entre autres La Cité des enfants perdus, Wild Wild West, La Ligue des gentlemen extraordinaires, Capitain Sky et le monde de demain. L’animation japonaise n’est pas en reste, avec en tête de file un bon nombre de films d’Hayao Miyazaki, mais aussi Steamboy, Nadia, le secret de l’eau bleue ; les jeux-vidéos avec Bioshock et ainsi de suite.
Quelques anthologies existent sur le sujet, dont l’excellent Bible du steampunk, chez Bragelonne, traduit d’un ouvrage qui fait référence dans le monde anglophone. Également le Guide steampunk, chez ActuSF, et Tout le steampunk, chez les Moutons Électriques.
Nova Roma, Didier Graffet, dans Steampunk, de vapeur et d’acier, le Pré aux clercs
Découvrez leur univers
