Critique

Diana Krall reprend les classiques pop qui ont marqué son histoire

29 janvier 2015
Par Augustin
Diana Krall reprend les classiques pop qui ont marqué son histoire
©dr

Avec « Wallflower », la diva canadienne a choisi de rendre hommage à ses idoles tels Bob Dylan, The Mamas and the Papas, Elton John ou The Eagles. Elle délaisse temporairement le corset de diva jazz, pour mordre délicatement dans le répertoire pop qui a bercé sa jeunesse et inspiré sa vie d’artiste et de femme. Un album rêverie, enveloppé dans un ensemble de douceurs pianotées et d’arrangements symphoniques délicats, subtiles et épurés.

Bénie par ses aptitudes de pianiste-auteure-compositrice-arrangeuse-interprète, Diana Krall est sans doute l’une des artistes les plus respectées de sa génération. Elle est auréolée de cinq Grammys, huit Juno Awards et sept de ses albums ont été multi-disques de platine. Et, ce n’est pas un hasard si, en 2009, l’illustre Barbra Streisand lui confiait la production de son Love Is The Answer. Aussi prompt à flirter avec les sonorités latines sur Quiet Nights (2009), qu’à (re)devenir une déesse jazzy (ultra glamour) sur Glad Rag Doll (2012), Mme Elvis Costello fait partie de ces artistes qui, en transcendant les genres, ne cessent de doucement mais sûrement se réinventer.

Pour preuve, cette petite révolution stylistique que propose la chanteuse, en choisissant d’embrasser ces 12 virages pop (16 pour l’édition Deluxe). En revanche, pas de grande recherche en termes d’écriture, puisque seul un titre, If I Take You Home Tonight concocté par son ami Paul McCartney, est une production inédite. Ce nouvel opus insiste donc, comme souvent, exclusivement sur les incroyables qualités d’interprétation et de réappropriation de la belle qui, après T Bone Burnett pour Glad Rag Doll, a laissé ici les rênes du studio au producteur aux seize Grammys, David Foster (Céline Dion, Barbra Streisand, The Rolling Stones…).

C’est une version quasi-érotique de Califonia Dreamin’ de The Mamas and the Papas que le disque offre en guise d’introduction. Après un prélude vocale ultra suave, porté par la montée de l’orchestre symphonique, le tempo finit par se muer en une bossa nova lascive débordante de tous ses charmes. La diva continue de soigner ses références par une reprise piano-voix de Desperado de The Eagles, tout aussi aérienne que l’originale. Si l’oreille se laisse un moment happer par Alone Again (Naturally), en duo avec Michael Bublé, c’est sans doute sa version hypnotique de Wallflower de Bob Dylan qui touchera le plus singulièrement le cœur des amateurs de ce genre de chansons d’amour poignantes. En effet, Diana Krall, toujours derrière son piano, y livre une prestation vocale des plus admirables, tandis que l’orchestre et la guitare gracile de Blake Mills apportent leur dose d’émotion par petites touches.

L’opus contient au moins deux autres chansons passées dans l’inconscient collectif, à savoir I’m Not In Love du groupe 10cc et Sorry Seems To Be The Hardest Word de Sir Elton John, que la diva reprend sans leur faire perdre une once de leur éclat mélodique. Il renferme donc également If I Take You Home Tonight, un love song magnifique écrit de très longue date par l’ex-Beatles et que les deux artistes avaient évoqué lors de leur collaboration sur l’album Kisses on the Bottom de McCartney en 2012. Après bien des perles (I Can’t Tell You Why ou Feels Like Home feat Bryan Adams), l’album se ponctue par une version symphonique de Don’t Dream It’s Over de Crowed House, en guise d’ultime douceur satinée.    

Au final, difficile de considérer que Wallflower prenne vraiment des risques inconsidérés. Disons que la subtilité l’emporte sur le spectaculaire. Diana Krall ne se met pas vraiment en danger, mais joue les exploratrices d’un territoire de classiques pop qu’elle chante depuis son enfance et qu’elle aborde avec facilité et surtout la plus grande des sensibilités. Sa voix et son charme sont toujours intacts, c’est bien là l’essentiel. Et si ce disque ne représente pas une révolution majeure pour l’histoire de la musique, il atteint tout de même, comme à son habitude, le comble de l’élégance !

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Article rédigé par
Augustin
Augustin
journaliste spécialisé musique pour Fnac.com
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