Avec Belle et Sébastien, Nicolas Vanier, le réalisateur du Dernier Trappeur et de Loup offre un magnifique livre d’images au cœur de ces splendides paysages alpins, assurément le personnage principal de son film…
Avec Belle et Sébastien, Nicolas Vanier, le réalisateur du Dernier Trappeur et de Loup offre un magnifique livre d’images au cœur de ces splendides paysages alpins, assurément le personnage principal de son film…
Durant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Sébastien (Félix Bossuet) vit avec son grand-père César (Tchéky Karyo) dans les montagnes. Alors qu’en contrebas, au village, les Allemands se préoccupent d’empêcher les réfugiés de traverser clandestinement la frontière, César est lui obnubilé par une « bête » qui fait des victimes parmi les troupeaux en transhumance. Un beau jour, Sébastien croise la fameuse « bête » qui s’avère être un splendide chien sauvage. Entre l’enfant et l’animal va naitre une belle histoire d’amitié qui les mènera vers la grande aventure…
De l’œuvre de Cécile Aubry (3 feuilletons de 13 épisodes entre 1965 et 1970), Nicolas Vanier n’a finalement conservé dans son film que les protagonistes principaux : les Belle et Sébastien en titre. Tel un pont entre deux générations, il a également confié à Mehdi, le fils de Cécile Aubry et l’interprète de Sébastien dans le feuilleton, le rôle d’André le bourru. Pour le reste, Belle et Sébastien ne regarde pas en arrière et ne cherche pas la carte de la nostalgie. Il reste avant tout un film de Nicolas Vanier, le metteur en scène de Loup et du Dernier trappeur.
C’est à l’époque où son grand projet de film d’aventures, L’or sous la neige, peine à trouver son financement (il est un temps question que Robert Redford y participe) que Nicolas Vanier est contacté par Gaumont pour offrir une relecture sur grand écran de Belle et Sébastien. Le metteur en scène et aventurier pose d’emblée deux conditions : déplacer la toile de fonds à l’époque de la Seconde Guerre mondiale pour filmer les villages d’antan et tourner sur trois saisons pour exploiter au mieux la grande variété offerte par les paysages de montagne. Et voila bien deux éléments qui imprègnent chaque seconde de Belle et Sébastien et en font toute la saveur.
Car Nicolas Vanier nourrit son magnifique livre d’images d’une émotion et d’un élan pour ses paysages des Alpes, assurément le personnage principal de son film. Au milieu de ses montagnes belles et sauvages, soigneusement repérées au cœur de la vallée de la Haute Maurienne Vanoise, il fait preuve d’un beau sens du filmage, sa caméra toujours placée idéalement. Au premier plan, une histoire simple, rectiligne, et deux personnages rivalisant autant d’innocence que de naturel : un jeune garçon et un animal épris l’un comme l’autre de liberté, de nature et de justice. Dans ce divertissement candide, sincère, naïf mais jamais niais, même l’occupant allemand ne se révèle fondamentalement pas si mauvais. Si cette ode à l’innocence était l’unique ambition de Nicolas Vanier, le pari est alors largement tenu et réussi.
Porté par un jeune acteur désarmant de naturel (Félix Bossuet dont c’est ici le premier film) et un Tchéky Karyo qu’on avait pas vu si touchant depuis longtemps, Belle et Sébastien offre également un portrait en creux de ces montagnards robustes au grand cœur, amoureux de leur pays et respectueux de la faune qui y évolue. Avec ce divertissement tout public et ce beau film d’aventures enfantines, Nicolas Vanier inscrit Belle et Sébastien dans la droite lignée du feuilleton et lui offre dans le même temps une belle pérennité.
Belle et Sébastien, un film de Nicolas Vanier avec Tchéky Kario, Félix Bossuet, Margaux Chatelier, Dimitri Storoge, Andreas Pietschmann, Urbain Cancelier, Mehdi. Disponible en Blu-ray et DVD chez Gaumont Distribution.
Découvrez la bande-annonce :