Critique

Sniper Elite 5 : la saga vise juste et bien pour son grand retour

26 mai 2022
Par Alexandre Manceau
Après l’Italie dans le quatrième opus, direction la France (Normandie et Bretagne) pour contrecarrer les plans des Nazis.
Après l’Italie dans le quatrième opus, direction la France (Normandie et Bretagne) pour contrecarrer les plans des Nazis. ©Rebellion Developments

Rebellion Developments reprend les bonnes bases du quatrième opus pour élever un peu plus haut sa saga, avec une aventure quasi parfaite.

Il aura fallu attendre plus de trois ans après les premières annonces de Rebellion Developments, mais Sniper Elite 5 est enfin là. Dix-sept ans après le premier épisode, la saga s’est révélée comme une alternative de choix face à Call of Duty. Pour cette cinquième aventure, on retrouve le tireur d’élite Karl Fairburne en France, à la rencontre de la résistance locale et de son contact Blue Viper, à l’approche du D-Day. L’occasion de parcourir la Bretagne et la Normandie à la recherche notamment de l’officier allemand Möller, qui veut contrecarrer le Débarquement. Durant cette nouvelle quête, Fairburne va devoir découvrir les plans du gradé de l’Axe, et l’empêcher de les mettre en œuvre.

Une plongée prenante et efficace dans la guerre

Ce chapitre de l’histoire a beau être l’un des plus connus, cette plongée dans la fin de la Seconde Guerre mondiale est toujours aussi efficace. D’entrée, Sniper Elite 5 nous fait sortir d’un sous-marin pour aller s’infiltrer sur les côtes normandes. Le temps de se familiariser avec le gameplay du sniper, il faut éliminer un à un les officiers nazis de la côte pour retrouver Blue Viper. Une chose est sûre : le contexte est tendu et le jeu ne perd pas de temps en nous plongeant directement dans le feu de l’action. Pour créer un environnement réaliste et cohérent à la fois, les équipes créatives de Rebellion n’ont pas hésité à aller sur le terrain pour analyser les derniers blockhaus d’époque ou les vestiges de l’Occupation à Saint-Nazaire ou Calais. Ce désir d’offrir une expérience authentique a été au cœur du processus créatif et ça se ressent dès les premières minutes de jeu.

Ce cinquième opus est aussi l’occasion de retrouver les killcams, ces fameux ralentis avec des effets « rayons X » qui montrent l’impact, assez marquant, d’une balle sur le corps humain. Le sens du ralenti est maîtrisé et l’anatomie plus réaliste que jamais. Les développeurs sont allés encore plus loin avec ce nouveau titre. Les détails visuels sont approfondis, la physique est mieux gérée et, même si c’est un détail, les balles peuvent désormais ricocher sur les os.

Une base très solide renforcée par des ajouts bienvenus

Côté gameplay, ce serait une grave erreur de limiter le titre à « un simple jeu où l’on joue au sniper ». Pendant de longs mois, Rebellion Developments avait promis que Sniper Elite 5 offrirait une plus grande variété dans l’armement, et ils ont respecté leur promesse. Comme dans les précédents opus, Karl Fairburne peut alterner entre un sniper, un pistolet et une troisième arme, qu’il s’agisse d’une mitrailleuse ou d’un fusil d’assaut. Outre une certaine variété, avec un mélange subtil entre classiques et nouveautés, on apprécie également l’aspect de customisation qui permet de rendre nos armes plus puissantes. On peut modifier la lunette, la crosse, le canon ou encore le chargeur. Mais pour y parvenir, il faut d’abord acquérir des ressources qui se trouvent à divers endroits de la map. Avant de se jeter sur la mission principale, il peut être tentant d’explorer un peu plus les environs et, ainsi, prolonger la durée de vie du jeu.

Concernant les mouvements, le studio a clairement voulu ouvrir le champ d’action de Karl. On accueille avec joie la possibilité de grimper le long des vignes collées au mur pour se hisser sur une petite falaise ou même escalader un bâtiment sur plusieurs étages (à la manière de Nathan Drake dans Uncharted). Notons qu’il est également possible de se dissimuler dans les hautes herbes et dans l’eau. De plus, lorsqu’il s’agit d’éliminer toute menace, plusieurs solutions existent et, comme tout bon sniper, il est conseillé d’évaluer le terrain autour de vous pour voir quelle approche est la meilleure. Autant de possibilités qui permettent d’envisager différemment l’élimination des officiers ennemis et qui démontrent que Karl Fairburne est une redoutable machine à tuer.

L’IA, le seul point faible de Karl Fairburne pour mener à bien ses missions

Le perfectionnisme est une donnée essentielle pour n’importe quel sniper, et les joueurs sont ravis de trouver des défis supplémentaires. On nous demande par exemple de tuer des cibles dans des conditions très précises ou de réussir une mission sans tuer une seule personne. Des performances incroyables, à condition de ne pas être trahi par l’IA. Car s’il y a bien un point qui pourrait ternir l’expérience de jeu de Sniper Elite 5, c’est bien l’intelligence artificielle.

En plus d’adopter des déplacements irréguliers, elle peut être facilement bernée : une fois que l’on est repéré, l’ennemi se précipite en courant à découvert vers votre position plutôt que d’attaquer plus intelligemment. De plus, sur une courte session de jeu, il est arrivé qu’un officier se mette à traverser les murs ou à se démembrer de manière inexplicable. Des moments qui peuvent déconcentrer et évacuer la pression du moment, mais qui restent heureusement assez rares. Enfin, même s’il ne s’agit que d’un détail, on apprécie également la présence d’un mode Photo. Il permet de prendre de jolis clichés du jeu pour en faire des fonds d’écran (et l’image ci-dessus en est un bel exemple).

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Article rédigé par
Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste