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Tom Cruise, une star hollywoodienne pas comme les autres

26 mai 2022
Par Lisa Muratore
Tom Cruise a réalisé le meilleur démarrage de sa carrière avec "Top Gun : Maverick"
Tom Cruise a réalisé le meilleur démarrage de sa carrière avec "Top Gun : Maverick" ©Paramount Pictures

En salles depuis hier, Top Gun : Maverick signe le retour de Tom Cruise sur les écrans. L’occasion de revenir sur l’impressionnant parcours d’une des superstars les plus mythiques d’Hollywood.

Tom Cruise a enflammé la Croisette à l’occasion de l’avant-première mondiale de Top Gun : Maverick, le 18 mai dernier. L’acteur américain était venu présenter hors compétition, au 75e Festival de Cannes, la suite du film phare des années 1980. Réalisé en 1986 par le regretté Tony Scott, ce premier long-métrage avait fait de Tom Cruise un comédien internationalement reconnu.

Mais la carrière de l’acteur a commencé bien avant ce succès. Il a en effet fait sa première apparition au cinéma devant la caméra de Franco Zeffirelli dans Un amour infini (1981), mais a aussi tourné pour un certain Francis Ford Coppola dans Outsiders (1983) et a obtenu une première nomination pour le Golden Globes du meilleur acteur pour Risky Business (1983).

Depuis, Tom Cruise alterne cinéma d’auteur et blockbusters, et multiplie les collaborations avec les plus grands réalisateurs. Il est aussi un producteur investi ; et un cascadeur hors normes. Un artiste touche-à-tout, en somme – qui a marqué durablement Hollywood.

Un début de carrière prestigieux

Si sa dyslexie ne le destinait pas à une carrière d’acteur, celui qui a découvert les planches de théâtre à l’école, grâce à sa mère, s’est pourtant rapidement imposé au cinéma, au point de devenir une figure du 7e art contemporain.

Grâce à Top Gun (1986), Tom Cruise devient en effet un emblème de la pop culture – lunettes Ray-Ban vissées sur le nez, veste de pilote sur le dos, enfourchant une Harley-Davidson vrombissante… Pourtant, il décide rapidement, pour gagner un autre type de crédibilité, de s’éloigner du personnage de Pete Mitchell. Après une révélation au début des années 1980, il commence donc à varier les projets et travaille avec des comédiens et réalisateurs reconnus. Après Tony Scott, il enchaîne avec Martin Scorsese pour La Couleur de l’argent (1988), dans lequel il donne la réplique à Paul Newman. Un an plus tard, il impressionne la critique dans Rain Man (1989) et s’impose face à un Dustin Hoffman au sommet de son art.

Né un 4 juillet (1989) vient confirmer le talent de Tom Cruise devant la caméra d’Oliver Stone. Le film lui permet de décrocher le Golden Globes du meilleur acteur dans un film dramatique, et sa première nomination pour l’Oscar du meilleur acteur. À partir de ce moment-là, les projets s’accélèrent pour Tom Cruise. Dans les années 1990, il s’impose comme l’un des acteurs les plus prolifiques de sa génération. Ron Howard, Aaron Sorkin, Sydney Pollack, Brian de Palma, Stanley Kubrick, Paul Thomas Anderson : autant de grands noms avec lesquels l’acteur collabore. Il donnera également la réplique à Gene Hackman, Jack Nicholson, Brad Pitt, mais aussi Nicole Kidman.

Le couple marque d’ailleurs la décennie et collabore à plusieurs reprises, avant de divorcer après avoir tourné le célèbre Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, en 1999. La même année, Tom Cruise appuie une filmographie plus adulte en travaillant sur Magnolia de Paul Thomas Anderson, pour lequel il reçoit son troisième Golden Globes, après Jerry Maguire (1995).

Tom Cruise dans Magnolia de Paul Thomas Anderson.©Metropolitan FilmExport

Le virage des blockbusters

Le passage aux années 2000 lui permet de confirmer son statut d’acteur bankable, mais aussi d’opérer une transition vers les films d’action. Après avoir porté le premier volet de Mission Impossible en 1996, Tom Cruise reprend du service pour le deuxième opus en 2000, avant de se glisser dans le costume de John Anderton pour Minority Report (2002) de Steven Spielberg.
L’adaptation du livre de Philip K. Dick est une étape marquante dans sa carrière, car il retrouvera le cinéaste trois ans plus tard pour La Guerre des mondes (2005). Le film est un succès au box-office, et assoit la figure de Tom Cruise en tant que nouvel action man du cinéma. Un genre qui colle encore aujourd’hui à la peau de l’acteur, depuis les brillants Oblivion (2013) et Edge of Tomorrow (2014).

Tom Cruise dans La Guerre des mondes.©TDR

Une traversée du désert

Cependant, en 2005, la promotion de La Guerre des mondes est entachée par plusieurs polémiques liées à l’attachement de l’acteur à la scientologie. Le comédien se sert des tours de presse pour faire du prosélytisme et promouvoir ce mouvement religieux controversé. La Paramount lui reproche un comportement similaire durant les junket de Mission Impossible 3 en 2006, au point de rompre son contrat de 14 ans avec le comédien pour « suicide créatif » et « comportement inacceptable ».

Cette attitude l’éloignera un temps des plateaux de cinéma. On se souvient aussi de son passage survolté durant le Oprah Winfrey Show, alors qu’il évoquait son mariage avec Katie Holmes. C’est donc une brève traversée du désert pour Tom Cruise qui, entre 2006 et 2008, accepte des rôles moindres comme dans Lions et Agneaux (2007), et connaît plusieurs échecs au box-office, notamment avec le drame historique Walkyrie (2008).

D’acteur à producteur : aucune limite pour Tom Cruise

Ben Stiller lui permet alors de redorer son blason grâce à son interprétation du producteur Les Grossman dans la comédie déjantée Tonnerre sous les tropiques (2008). Un rôle taillé sur mesure pour l’acteur qui, depuis le premier volet de Mission Impossible, a développé plusieurs films et franchises.

De Without Limits (1998) à Top Gun : Maverick (2022), le perfectionniste qu’est Tom Cruise est un producteur investi. Cette casquette lui permet de se donner corps et âme dans les projets qu’il pilote. Il s’entoure aussi d’une garde rapprochée et de partenaires privilégiés tels que Christopher McQuarrie, Doug Liman, Jerry Bruckheimer ou encore Joseph Kosinski, qu’il retrouve cette année, après Oblivion, pour Top Gun : Maverick.

À leurs côtés, il tente de développer des franchises. Certaines connaissent un second souffle. C’est le cas des derniers opus de Mission Impossible et de Top Gun, le second volet étant bien plus profond et amusant que le premier. D’autres, comme Jack Reacher (2012) et La Momie (2017) seront en revanche des échecs.

Enfin, l’investissement de Tom Cruise ne passe pas que par le porte-monnaie ou par son jeu d’acteur. Véritable casse-cou, il réalise lui-même ses cascades sur les tournages et n’hésite pas à repousser les limites. En témoigne sa dernière lubie pour l’espace : après s’être accroché à la carlingue d’un avion en plein décollage pour Mission Impossible, après avoir escaladé le Burj Khalifa et piloté lui-même des avions de chasse, Tom Cruise veut être le premier à tourner à bord de l’ISS.

Un pari fou qui prouve que Tom Cruise est prêt à aller très loin pour cultiver son image d’action man au cinéma. En somme, une superstar comme le 7e art n’en fait plus, et qui nous laisse penser que ce ténor d’Hollywood, au parcours aussi varié qu’impressionnant, mérite largement la Palme d’Or d’honneur surprise qui vient de lui être remise durant le Festival de Cannes !

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste