Les deux groupes japonais viennent de présenter leur bilan pour l’année 2022. Portés par les jeux vidéo, ils sont en revanche impactés par la pénurie de composants qui bloque la production des consoles.
Nintendo et Sony sont, avec Microsoft, les figures emblématiques du marché des jeux vidéo et des consoles. En dépit de la pandémie qui a atteint les lignes de production avec les fermetures d’usines répétées, mais aussi réduit les capacités de production liées à la pénurie de puces, les deux conglomérats sont parvenus à sauver cette année fiscale.
Nintendo : des revenus portés par les jeux vidéo
Pour cette année fiscale clôturée au 31 mars 2022, Nintendo a vu ses ventes de consoles chuter de 20%. Cette baisse serait à attribuer, selon le groupe, à la difficulté pour s’approvisionner en processeurs. Sur l’exercice, il aurait expédié 23 millions de Switch, portant le nombre d’exemplaires vendus depuis sa sortie en 2017 à 107,6 millions.
La partie jeux a, quant à elle, été remarquable puisque le japonais enregistre un record de ventes. Les revenus de ce segment sont en hausse de 1,8% par rapport à 2021, avec 822,2 millions de titres écoulés.
Au final, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 1695 milliards de yen (-3,6% par rapport à 2021). Il faut toutefois rappeler que l’année dernière était un record, avec 1759 milliards de yen. Mais à cause du ralentissement des ventes de consoles, le groupe n’a pu maintenir sa progression globale. L’essentiel des ventes est réalisé sur le continent américain qui rassemble 43,5% du CA. Il est suivi de près par l’Europe qui pèse à hauteur de 25% dans les revenus, contre 21,2% pour le Japon.
Nintendo a toutefois pu maintenir ses bénéfices par rapport à 2021. Il clôture l’exercice 2022 avec un résultat net consolidé de 477,6 milliards de yen, en légère baisse (-1,2%).
Pour 2023, le groupe entend continuer à miser sur sa Switch et notamment sur la partie jeux avec la sortie de Nintendo Switch Sports en avril, de Xenoblade 3 en juillet, de Splatoon 3 en septembre et des titres Pokemon Scarlet et Violet en fin d’année. Il espère vendre 21 millions de Switch et 210 millions de jeux Switch. Nintendo anticipe malgré tout encore un recul en 2023, avec 1600 milliards de yen de revenus pour 480 milliards de bénéfices.
À noter que Nintendo prévoit pour le 1er octobre 2022 une opération financière majeure, qui consiste à diviser par 10 le cours de ses actions afin d’en améliorer la liquidité.
Sony : des revenus et bénéfices relativement stables
Sony a fini l’exercice avec un chiffre d’affaires consolidé, toutes activités confondues, en hausse de 10% à 9921,5 milliards de yens. La hausse de ses revenus est cette année en grande partie portée par le cinéma et la musique. Le chiffre d’affaires issu des ventes de consoles et de jeux vidéo a, lui, augmenté de 3%. En volume, les chiffres ne sont néanmoins pas à la hauteur des attentes du groupe, surtout au niveau des consoles de jeu.
En effet, comme chez Nintendo, ce segment accuse un retard sur les prévisions. Sony a vendu 19,3 millions de PS5 depuis son lancement en 2020, dont 11,5 millions sur cette année fiscale, alors qu’il prévoyait d’atteindre les 14,8 millions d’unités vendues. Ce résultat s’explique surtout par la pénurie de composants, qui a freiné la production et donc les ventes de PS5.
Les jeux vidéo sont en léger recul sur l’année fiscale mais enregistrent toutefois une hausse sur le dernier trimestre, laissant présager une reprise.
Sur le seul segment des jeux et des consoles, Sony a clôturé l’exercice avec un bénéfice net relativement stable par rapport à l’année dernière (346 milliards de yen contre 342 un an auparavant).
Pour 2023, Sony entend continuer à miser sur les jeux et espère une hausse de 34% du chiffre d’affaires avec la fin de la pénurie qui s’amorce.
