Critique

Bertrand Belin sort les synthétiseurs dans Tambour Vision, son septième album

08 mai 2022
Par Félix Tardieu
Bertrand Belin en concert à Nyon, Suisse (2019)
Bertrand Belin en concert à Nyon, Suisse (2019) ©Mélanie Lemahieu / shutterstock.com

Après un passage devant la caméra des frères Larrieu dans Tralala, le chanteur et musicien breton Bertrand Belin sort le 6 mai un septième album aux tonalités électro, trois ans après Persona, son dernier opus. Textes poétiques et musiques atmosphériques sont au rendez-vous. 

En mars dernier, Bertrand Belin dévoilait Que Dalle Tout, premier extrait de Tambour Vision, son septième album en quinze ans. Après des premiers albums dominés par un élan folk et acoustique qui lui valent cette image de dandy et crooner solitaire dans la veine de Leonard Cohen ou d’Alain Bashung – à qui on le mesure régulièrement – Bertrand Belin s’est peu à peu laissé charmé par des sons plus synthétiques depuis Cap Waller (2015) et surtout Persona (2019), son dernier album en date.

Un tournant complètement assumé dans ce nouvel album, Tambour Vision, sans aucun doute l’opus le plus vibrant et dansant de toute sa discographie. Pour autant, ce Tambour Vision, réalisé par son collaborateur de longue date Thibault Frisoni et mixé par Renaud Letang (connu entre autres pour son travail avec Alain Souchon) demeure fidèle à l’identité du chanteur, à cette voix des profondeurs et posée, scandant sereinement ses paroles poétiques. 

Une voix planante et reconnaissable d’entre toutes qui, à juste titre, lui vaut également d’être comparé à Nick Cave – c’est en tout cas ce qu’affirmera Anton Newcombe, le leader du groupe de rock américain The Brian Jonestown Massacre et membre du supergroupe franco-américain L’Épée, pour lequel Bertrand Belin a composé plusieurs textes. Car Bertrand Belin est avant tout un artiste généreux, ne rechignant pas à mettre ses talents d’auteur-compositeur à disposition d’autres artistes tels que Sons of the Desert, groupe britannique avec lequel il collabore à la fin des années 1990, The Limiñanas, Vanessa Paradis, la réalisatrice Blandine Lenoir ou plus récemment les frères Larrieu, pour lesquels il a donc composé la musique de Tralala tout en interprétant le frère du personnage de Mathieu Amalric. Généreux, c’est bien le mot qui convient aux onze titres lancinants de Tambour Vision, dont on se délecte sans fin. 

Bertrand Belin sera en tournée dans toute la France dès le mois de novembre prochain. Le concert de Bertrand Belin à la salle Pleyel (Paris) le 9 décembre 2022 affiche d’ores et déjà complet, mais d’autres dates sont disponibles, dont un concert le 30 mars 2023 à l’Olympia. Dates, infos et billetterie par ici.

Bertrand Belin, Tambour Vision (Cinq 7/ Wagram Music) – 11 titres, 41 minutes – Disponible depuis le 06/05/2022 en CD (16,99€), Vinyle (21,99€) et digital

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste