Les smartphones participent à la pollution atmosphérique. Leur fabrication serait à l’origine de l’essentiel des émissions de CO2. Un point qui alerte sur la nécessité de prolonger leur durée de vie.
Dans les pays développés, tout le monde ou presque possède aujourd’hui un mobile. En France, 95 % des plus de 15 ans en sont équipés et, parmi eux, 77 % détiennent un smartphone, selon l’INSEE. Si ces appareils font partie de notre quotidien, on le sait depuis un moment déjà, ils participent aussi à l’augmentation des gaz à effet de serre. Or, face à l’urgence climatique et environnementale, chaque action susceptible de réduire les émissions de CO2 doit être envisagée.
D’après une récente étude Deloitte, cette année, 146 millions de tonnes de CO2 pourraient être émis par les smartphones. Le cabinet nuance toutefois ce chiffre, qui peut sembler impressionnant, en rappelant que, toutes activités confondues, pas moins de 34 giga tonnes de CO2 ont été émises l’an passé. Malgré tout, l’empreinte carbone des smartphones étant loin d’être négligeable, il est nécessaire d’agir, vite et bien.
La fabrication et l’expédition au cœur du problème
Ce n’est pas tant l’utilisation au quotidien des smartphones que leur production qui est problématique. Selon Deloitte, une fois passée la phase de fabrication, les mobiles génèreraient 8 kg de CO2 sur environ quatre années de vie. Mais l’essentiel de la pollution serait concentré sur l’étape de production. En effet, rien que sur sa première année d’existence, un smartphone serait à l’origine de 85 kg de CO2, dont 95 % proviendraient de sa fabrication et de son expédition.
L’extraction de matières premières, pour la plupart non renouvelables, figure en tête des principales sources de pollution. Mais les usines ne sont pas en reste. Particulièrement énergivores, celles-ci sont pointées du doigt. Le cabinet leur recommande d’adopter autant que possible les énergies renouvelables telles que l’éolien, le solaire ou l’hydroélectricité. Le recours à des matériaux recyclés dans la phase de production est par ailleurs vivement préconisé, d’autant que, désormais, le savoir-faire est là.
Vers une durée de vie prolongée et une meilleure efficacité énergétique
Depuis quelque temps, des mesures ont été prises pour limiter l’impact environnemental des smartphones, optimiser la durée de vie des appareils et encourager leur recyclage. Les fabricants n’incluent par exemple plus de chargeurs avec les boîtes de leurs smartphones. Les terminaux haut de gamme bénéficient de certifications qui les rendent résistants aux chocs et à l’eau, quand les écrans profitent de protections qui renforcent leur solidité. Certaines marques comme Google et Samsung rallongent progressivement la durée des mises à jour de l’OS et des correctifs de sécurité, permettant aux utilisateurs de ne pas avoir à changer de mobile avant plusieurs années.
Depuis le 1er janvier 2021, l’indice de réparabilité est devenu obligatoire pour les smartphones. En complément, l’Union Européenne prépare actuellement un texte de loi pour obliger les constructeurs à opter de nouveau pour des batteries amovibles et ainsi faciliter leur remplacement. Récemment, Samsung et Google se sont alliés à iFixit pour aider les utilisateurs à réparer eux-mêmes leur mobile. Autant d’initiatives qui sont censées permettre à chacun de conserver plus longtemps son smartphone. En cas de renouvellement de téléphone (en France, la durée de vie d’un smartphone serait comprise entre 29 mois et 32 mois, selon l’Arcep), le reconditionné reste une alternative économiquement et écologiquement intéressante.
Enfin, à compter de 2023, tous les smartphones devront avoir leur propre étiquette énergétique, comme c’est aujourd’hui le cas pour l’électroménager. L’autonomie et l’efficacité énergétique de la batterie seront au cœur des notations. Une manière supplémentaire de pousser les constructeurs à concevoir des smartphones plus « propres » et moins énergivores.