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Des chercheurs ont fabriqué une batterie à base de masques jetables

02 février 2022
Par Marion Piasecki
Les masques peuvent être difficiles à recycler et propagent des nano-plastiques.
Les masques peuvent être difficiles à recycler et propagent des nano-plastiques. ©Mika Baumeister / Unsplash

La pollution plastique causée par les masques à travers le monde pose la question du recyclage. Une équipe de scientifiques américains, mexicains et russes a trouvé une solution originale : en faire des batteries.

Donner une seconde vie aux masques jetables, c’est l’idée d’une étude publiée dans le Journal of Energy Storage ce mois-ci. Ces modèles de batteries utilisent également d’autres déchets médicaux recyclés et comportent de nombreux avantages. De quoi envisager de nouvelles méthodes de fabrication de batteries.

Des masques et des emballages de médicaments comme principaux matériaux

Pour recycler ces masques jetables, ils sont d’abord désinfectés grâce à des ultrasons puis trempés dans de l’encre constituée de graphène jusqu’à saturation. Ils sont ensuite compressés et chauffés à 140°C pour former de petites billes qui serviront d’électrodes pour la batterie.

Ces billes sont séparées par une couche isolante fabriquée également à partir de masques jetables. Le tout est trempé dans un électrolyte, qui permet de faire le lien entre les électrodes et de transférer l’énergie, puis protégé par une coque faite à partir d’emballages de médicaments recyclés. Ainsi, la majorité de la batterie est constituée de matériaux recyclés.

Des batteries performantes et flexibles

L’équipe de chercheurs a relevé que la performance des batteries était plus que satisfaisante : avec une densité d’énergie de 99,7 Wh/kg, elle s’approche d’une batterie lithium-ion (entre 100 et 265 Wh/kg). De plus, ils ont pu améliorer la batterie avec des nano-particules d’oxyde de calcium-cobalt pour doubler la densité d’énergie et atteindre 208 Wh/kg. Cette version gardait 82% de sa capacité après 1 500 cycles de recharge.

Ces batteries étant fines, flexibles et moins chères à fabriquer, les chercheurs pensent qu’elles pourraient être utilisées pour des appareils de notre quotidien comme des lampes et des horloges. Ils avaient déjà essayé avec d’autres matériaux comme des noix de coco et du papier journal, mais ils devaient être chauffés à des températures bien supérieures dans des fours spéciaux. Ils espèrent trouver d’autres matériaux compatibles et, à terme, utiliser cette technologie pour créer des batteries de voiture électrique et des stations photovoltaïques.

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Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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