Une récente étude révèle que l’utilisation de ces plateformes affecte davantage la santé mentale des jeunes à la puberté et au moment où ils quittent le domicile familial.
Depuis plusieurs mois, les réseaux sociaux sont critiqués par rapport aux effets négatifs qu’ils ont sur la santé mentale des adolescents. Ces impacts sont une nouvelle fois pointés du doigt avec une récente étude concernant la relation entre l’utilisation de ces plateformes et le bien-être. Publiée dans la revue scientifique Nature, elle a porté sur 84 011 personnes âgées de 10 à 80 ans et résidant au Royaume-Uni. Elle montre que les réseaux sociaux peuvent avoir un impact sur la santé mentale à deux périodes charnières de la vie des jeunes : la puberté et le moment où ils quittent le domicile familial.
Plus précisément, en examinant les données d’une enquête menée auprès de plus de 17 000 jeunes de 10 à 21 ans, les chercheurs ont constaté que les adolescents utilisant plus fréquemment ces plateformes lors de ces périodes ont obtenu des résultats inférieurs sur les mesures de satisfaction de la vie un an plus tard. Pour les garçons, cela correspond à 14-15 ans et pour les filles à 11-13 ans. Même constat à 19 ans pour les deux sexes, un âge vers lequel les Britanniques ont tendance à quitter la maison.
L’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale, un sujet inquiétant
D’un autre côté, les chercheurs ont également remarqué qu’une utilisation des réseaux sociaux — qu’elle soit minime ou intensive — était liée à une plus faible satisfaction de la vie chez les adolescents. En effet, une faible différence a été observée entre les enfants déclarant un usage faible et ceux indiquant un usage élevé de ces plateformes chez les 10 à 15 ans. Les filles utilisant beaucoup les réseaux sociaux ont cependant une satisfaction de vie inférieure à celle des garçons dans cette tranche d’âge.
Les réseaux sociaux sont susceptibles de nuire à la santé mentale des adolescents, mais ils peuvent aussi être bénéfiques, en les aidant à socialiser par exemple. La question est de savoir à quels moments ces plateformes présentent des risques pour les jeunes. « L’adolescence est un moment-clé dans les évolutions cognitives, biologiques et sociales. Ces changements interagissent avec les réseaux sociaux d’une manière très intéressante », a expliqué Amy Orben, psychologue dirigeant le programme de santé mentale numérique à l’Université de Cambridge et co-autrice de l’étude, auprès de The Verge.
Les préjudices que les réseaux sociaux peuvent causer aux jeunes inquiètent dans plusieurs pays. Aux États-Unis, Instagram et TikTok font actuellement l’objet d’enquêtes de la part des procureurs généraux par rapport à leur impact sur les adolescents. Les procureurs généraux souhaitent également que le réseau social chinois et Snapchat donnent plus de contrôle aux parents sur leurs applications. Cela, alors que ces grandes plateformes cherchent à développer ou ont récemment dévoilé des outils de contrôle parental à la suite des accusations concernant leur impact sur la santé mentale des jeunes.