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Meta accusé d’avoir permis la promotion frauduleuse de cryptomonnaies sur Facebook

21 mars 2022
Par Kesso Diallo
Des publicités frauduleuses ont causé d'énormes pertes aux utilisateurs de Facebook.
Des publicités frauduleuses ont causé d'énormes pertes aux utilisateurs de Facebook. ©pcruciatti/Shutterstock

La Commission australienne de protection des consommateurs a annoncé qu’elle allait poursuivre le géant américain, estimant qu’il est responsable de la diffusion de ces publicités liées à des arnaques.

La promotion des cryptomonnaies inquiète plusieurs pays. En Espagne, cette activité est régulée depuis février grâce à une circulaire. Le Royaume-Uni prévoit également de renforcer ses règles contre ces publicités. L’objectif, avec ces réglementations, est surtout de protéger les consommateurs contre les allégations trompeuses de ces annonces. C’est aussi la raison pour laquelle Meta est visée par une attaque en justice de la part de l’Australie. Le 18 mars, la Commission australienne de protection des consommateurs (ACCC) a en effet annoncé qu’elle engageait une procédure devant la Cour fédérale contre l’entreprise.

Elle accuse la firme de s’être livrée à une « conduite fausse, trompeuse ou mensongère en diffusant des publicités frauduleuses mettant en vedette des personnalités publiques australiennes ». L’ACCC explique que des annonces promouvant l’investissement dans la cryptomonnaie pouvaient induire les utilisateurs de Facebook en erreur en leur faisant croire qu’elles étaient associées à des personnes connues comme l’homme d’affaires Dick Smith ou l’ancien premier ministre de la Nouvelle-Galles du Sud Mike Baird.

Les réseaux sociaux, espace privilégié pour les arnaques

Ces publicités se sont avérées être des escroqueries. Elles comprenaient un lien renvoyant les utilisateurs vers un faux article de presse incluant des citations attribuées à la personnalité publique présentée dans la publicité. Invités à s’inscrire, ils ont ensuite été contactés par les escrocs ayant utilisé des tactiques agressives, telles que des appels téléphoniques répétés, pour les convaincre de déposer des fonds. En plus de nuire à la réputation des personnalités publiques, cela a entraîné des pertes considérables pour certains consommateurs. « Dans un cas choquant, nous avons eu connaissance d’un consommateur qui a perdu plus de 650 000 dollars », a déclaré Rod Sims, président de l’ACCC.

Pour l’ACCC, Meta est responsable de ces publicités diffusées sur son réseau social. D’une part, la Commission estime que l’entreprise a permis « aux annonceurs de cibler les utilisateurs les plus susceptibles de cliquer sur le lien dans une annonce ». Des revenus ont ainsi pu être générés pour Facebook. De l’autre côté, l’ACCC accuse la firme américaine de ne pas avoir pris les mesures suffisantes pour mettre fin à ces fausses publicités, même après avoir été informée par les personnalités publiques que leur nom et image figuraient dans des annonces frauduleuses de cryptomonnaies. Meta, de son côté, a répondu en affirmant utiliser la technologie pour détecter et bloquer ces publicités frauduleuses, mais aussi qu’il coopère avec l’ACCC.

Facebook n’est pas la seule plateforme de Meta à avoir été impliquée dans la promotion trompeuse d’une cryptomonnaie par des célébrités. En janvier, une plainte a été déposée contre Kim Kardashian et d’autres personnalités pour avoir fait la publicité d’une cryptomonnaie liée à une escroquerie. La femme d’affaires avait publié un message sponsorisé sur Instagram, où elle était suivie par près de 280 millions d’abonnés. Cette promotion par des influenceurs sur les réseaux sociaux inquiète aussi en France, notamment avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui a condamné la star de télé-réalité Nabilla Benattia-Vergara en 2021 et a annoncé que d’autres enquêtes sont en cours.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste