Entre fable philosophique et conte doux-amer, le premier roman de Fabio Bacà invite à une véritable balade de l’intelligence dans les rues de Londres – balade en forme de quête existentielle.
Si Fabio Bacà est italien, Une chance insolente est tout entier tourné vers le Royaume-Uni. D’abord parce que ce sont les rues de la capitale anglaise qui lui servent de décor, mais surtout parce que ce premier roman est porté de bout en bout par un prodigieux – et très british ! – sens de l’humour.
Kurt est expert en probabilité dans un institut de statistiques ; et depuis quelques mois, la vie de ce « grand bourgeois londonien » est devenue une « subversion permanente au bon sens ». Kurt jouit en effet d’une chance irrationnelle : le moindre évènement tourne désespérément à son avantage – ses actions en bourse sont toutes en hausse, son sex-appeal semble soudainement décuplé, il touche une promotion injustifiée, il trouve même une place assise dans le métro bondé de Londres.
La chance s’acharne, mais Kurt est un être rationnel ; et c’est tout son système de pensée qui chavire, face à cette succession d’évènements qui défie toutes les lois pourtant immuables de la probabilité. Le statisticien refuse de se satisfaire de cette chance aussi incompréhensible que suspecte, et c’est l’occasion pour Fabio Bacà de nous entraîner dans une balade cocasse et existentielle dans les rues grouillantes de Londres.
Le monde est un drôle d’endroit, et j’aimerais soumettre tout nouvel arrivant à une série de rituels d’accès, à commencer par une cérémonie permettant d’officialiser cette constatation. Une aspersion d’eau baptismale ne peut égaler le choc salvateur de la certitude suivante : la vie est une histoire incompréhensible, et aucune religion, superstition ou loi physique n’est en mesure d’en expliquer le sens.
Fabio BacàUne chance insolente
Texte d’une rare habileté, Une chance insolente savoure et s’amuse à chaque page de sa propre intelligence, ironise et se moque de tout – y compris de lui-même.
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