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Le gouvernement français instaure un Goncourt des détenus

16 mars 2022
Par Félix Tardieu
Le gouvernement français instaure un Goncourt des détenus
©shutterstock.com

Éric Dupond-Moretti et Roselyne Bachelot-Narquin, respectivement ministres de la Justice et de la Culture, ont signé le 14 mars le nouveau protocole culture/justice et ont instauré à cette occasion un prix Goncourt des détenus.

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la justice, et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, avaient rendez-vous le lundi 14 mars à la maison d’arrêt d’Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône) afin d’entériner un nouveau protocole commun aux deux ministères – seulement le quatrième depuis 1986 – pour une durée de cinq ans. Ce protocole prévoit notamment la création d’un prix Goncourt des détenus, calqué sur le modèle du Goncourt des lycéens, en étroite collaboration avec le Centre national du livre et l’Académie Goncourt. Pour rappel, la lecture a été désignée Grande cause nationale de l’année 2022 par le président de la République.

Ce nouveau prix littéraire permettra ainsi aux détenus d’une trentaine de pénitenciers sélectionnés de voter pour leur ouvrage favori parmi les quinze livres retenus au préalable par l’Académie Goncourt. Le gagnant sera dévoilé le 15 décembre prochain au Centre national du livre.

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Avec ce nouveau protocole, les deux ministères entendent « renforcer l’accès de la population pénale aux différentes formes de pratiques culturelles » et réaffirmer le rôle de la culture dans le dispositif de réinsertion des détenus. « Cette initiative vient rapprocher deux mondes considérés à tort comme éloignés, celui de la création littéraire et celui de l’univers carcéral » a déclaré la ministre de la Culture auprès de l’AFP à propos de ce nouveau prix littéraire, soulignant les liens étroits entre certains « chefs-d’oeuvre de la littérature et le drame de la détention ». De son côté, le Centre national du livre a assuré qu’il financerait l’achat et l’acheminement des livres sélectionnés.  

« Je suis heureux de constater que les choses ont pas mal changé. À l’époque, le monde carcéral restait très fermé, l’administration voyait d’un mauvais œil ceux qui venaient de l’extérieur » a déclaré le romancier Philippe Claudel auprès de nos confrères d’ActuaLitté, affirmant que la France est un pays où l’on « incarcère trop ». « Ce prix donne l’opportunité d’intéresser à ce fait social qu’est l’incarcération. Toute initiative qui attire l’attention de nos concitoyens sur cette “ville invisible”, comme je l’avais surnommée, apporte quelque chose », a précisé l’écrivain et académicien qui a enseigné pendant de nombreuses années en prison, une expérience qui nourrira plusieurs de ses romans.

La première sélection de l’Académie Goncourt sera dévoilée le 6 septembre prochain.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste