Depuis le début du mois et jusqu’en mai prochain, le musée Guimet (Paris) accueille l’exposition « Yoga. Ascètes, yogis, soufis », dédiée aux représentations de l’ascétisme.
La figure de l’ascète – cet individu retranché du monde, retranché en lui – occupe une place centrale dans les arts de l’Inde, ancienne comme contemporaine. L’ascète représente à la fois celui qui maîtrise la discipline mentale et corporelle qu’est le yoga traditionnel – pratique fort différente du yoga que nous pratiquons le plus souvent en Occident, déchu de ses dimensions spirituelles – et celui dont la spiritualité est particulièrement aboutie. Dans de nombreux courants religieux indiens en effet, la capacité à se retirer du monde apparaît comme un idéal à atteindre ; le boudhisme et le jaïnisme associent ainsi ascèse et vie monastique, tandis que le brahmanisme cherche le renoncement dans un équilibre avec la vie mondaine, notamment par la pratique du yoga. L’Islam s’est aussi approchée de ces traditions, par la mystique soufie en particulier.
L’exposition « Yoga. Ascètes, yogis, soufis » donne à voir 70 miniatures et sculptures – sur bois ou sur bronze – et couvre une longue période du XXe au XIXe siècle. Représentations de l’ascétisme dans ses multiples déclinaisons et interprétations, ces œuvres pour la plupart méconnues permettent d’approcher la figure de l’ascète – aussi mystérieuse que centrale des cultures indiennes. Issues des collections du musée du Louvre, du musée Rietberg (Zurich), de la Chester Library (Dublin) ou encore de fondations privées, ces œuvres offrent ainsi la possibilité d’approcher, par la représentation artistique, ces courants religieux et mystiques dans lesquels les croyances en la réincarnation et au karma mènent naturellement à la volonté de se retirer de l’inévitable enchaînement des évènements, donc du monde.