On a souvent coutume de présenter les écrans OLED comme plus capricieux que leurs homologues LCD. Il est temps d’abandonner ce cliché.
Le site de référence dans le test approfondi des écrans, RTings, s’est lancé dans une étude extensive pour répondre, définitivement, à la question : les TV OLED sont-elles plus fragiles que les TV LCD ? Après 18 000 heures de tests et de mesures en tout genre, les résultats sont pour le moins étonnants, et à rebours des croyances populaires.
Plus de 100 téléviseurs testés pendant 18 000 heures
RTings n’a pas fait les choses à moitié. Le site de référence publie sur sa chaîne YouTube le bilan d’un test qui a vu l’équipe passer au crible 100 références de téléviseurs LCD et OLED pendant l’équivalent de 10 ans d’usage classique — soit 18 000 heures. Mais, là où l’on pourrait s’attendre à ce que les TV OLED soient les premières à rendre l’âme en raison du marquage (burn in) inhérent à l’usage de matériaux organiques, le résultat est finalement plus étonnant.
Oui, les écrans OLED n’aiment pas les images fixes, qui finissent par « s’imprimer » de façon indélébile dans l’image si elles sont affichées pendant une (très) longue période. Mais, les TV LCD elles… se cassent ! Vous avez bien lu. D’après RTings, les écrans LCD sont rendus inutilisables en cas d’usage prolongé, là où les modèles OLED ne souffrent que d’un marquage plus ou moins prononcé.
Pourquoi les TV LCD sont-elles moins résistantes que les modèles OLED ?
Vous le savez sans doute, les diodes des écrans OLED sont dites autoémissives. Chacune est indépendante, et s’allume et s’éteint selon les besoins de l’image. C’est notamment cet aspect qui permet aux TV OLED d’afficher des noirs parfaitement noirs — la diode correspondante est éteinte. Pour un écran LCD, c’est plus complexe. Une matrice de rétroéclairage est allumée en permanence, et diverses couches superposées ont pour rôle de diriger, bloquer, nuancer la lumière pour afficher une image.
Ce qui coince surtout, c’est donc le fait que le rétroéclairage soit allumé en permanence. Quiconque a déjà approché sa main d’une ampoule le sait : ça chauffe. C’est pareil avec la matrice d’un écran de télévision. Et, autant dire que des milliers d’ampoules allumées côte à côte pendant 18 000 heures, ça chauffe beaucoup.
Conséquence directe : l’écran LCD se détruit à petit feu en faisant fondre ses propres composants. Des fissures ont même carrément été relevées par RTings à certains endroits, rendant les téléviseurs affectés bons à jeter.
Voilà de quoi réfléchir à deux fois avant de tirer un trait définitif sur l’OLED au prétexte que le marquage est un problème. D’autant que cette limite est désormais très bien atténuée par les constructeurs, qui redoublent d’efforts avec des technologies et des protections permettant de faire bouger les pixels de façon imperceptible pour réduire les risques de marquage.