Les mangas à lire cet été !

| Le dernier écho de notre existence

Les magnifiques jaquettes des deux volumes qui réunissent l’intégralité de l’histoire de ce manga sont une invitation à découvrir une histoire vraiment singulière. Le dernier écho de notre existence renvoie à l’ultime trace que pourrait laisser l’humanité comme preuve de son existence si elle devait disparaître soudainement. À quelques mois de sa destruction programmée suite à l’impact inéluctable d’une météorite sur la Terre, la race humaine décide d’envoyer dans l’espace ses tout derniers messages…

Ce récit poétique, doux et intimiste tente de définir le sens de la vie à travers le regard de celles et ceux qui assistent au déclin de leur propre monde. Le style pastel apporte une certaine tendresse à ces histoires qui touchent le lecteur sans jamais sombrer dans le pathos larmoyant. Les deux tomes sont lancés simultanément.

| Teacher in the Destruction Classroom

Imaginez un manga à mi-chemin entre Harry Potter et Assassination Classroom. C’est le pari fou que tente l’auteur de cette nouvelle série dont le personnage principal est un sorcier-tueur à gages ! Sa mission top secrète est d’infiltrer une académie de magie dans le but de supprimer les élèves qui sont suspectés de planifier des actes malveillants… ou de les remettre dans le droit chemin, s’il y parvient.

Mais comment cet assassin qui n’a jamais fait d’études va-t-il réussir à se faire passer pour le professeur principal de la pire classe de l’école ? L’idée de présenter un anti-héros capable de s’intéresser de près aux motivations profondes de ses élèves rapproche également Teacher in the Destruction Classroom de la mythique série GTO.

| Géricault

Attention chef-d’œuvre ! Reprenant le nom du peintre éponyme, le one-shot Géricault nous raconte dans quelles circonstances la célèbre toile intitulée Le Radeau de la Méduse aurait été créée. Jeune prodige passionné par son art, Théodore Géricault est alors obnubilé par l’histoire de cette frégate française qui, en l’an 1816, abandonna 150 naufragés sur un radeau de fortune. Les survivants racontèrent que des meurtres et des actes de cannibalisme furent commis à bord de cette embarcation maudite, ce qui provoqua sur le peintre une véritable fascination pour la mort et les vices de l’âme humaine.

Son plus fameux tableau reflète ce drame de manière viscérale, mais le manga s’intéresse surtout à l’histoire de Géricault en tant qu’homme controversé et incompris à une époque où peu d’artistes osaient braver les interdits. Takaho Nakahara signe ici un manga passionnant et extrêmement bien documenté dans un grand format qui permet d’apprécier toute la beauté des reproductions évoquées au fil des pages.

| Le poème du vent et des arbres

Les œuvres de Keiko Takemiya commencent enfin à trouver leur chemin en langue française. Avant d’aborder la science-fiction sous un angle très féminin dans Destination Terra, l’autrice avait déjà signé le manga qui est considéré comme sa pièce maîtresse : Le poème du vent et des arbres. Cette histoire nous est proposée dans une intégrale en deux volumes, accompagnée d’une édition spéciale incluant un superbe fourreau.

Par rapport à l’édition originale japonaise, l’intégrale ne s’étendra que sur 10 volumes au total. Ces 330 pages de lecture (par tome) permettent de redécouvrir le style inimitable d’une véritable pionnière du manga. Le héros est un jeune Français du XIXème siècle qui doit surmonter les préjugés de ses camarades en raison de son origine métis. Le racisme et l’homophobie sont pointés du doigt à une époque où ces sujets étaient encore particulièrement tabous. Ce manga est accessible dès 14 ans.

| 009 Re:Cyborg

Lui aussi est une légende du manga. Shôtarô Ishinomori avait marqué les lecteurs japonais en créant Kamen Rider et Cyborg 009. Cette saga avait retrouvé une nouvelle jeunesse en 2012 grâce au film hommage réalisé par Kenji Kamiyama en animation qui prolongeait le scénario de manière inédite. Le manga 009 Re:Cyborg en est l’adaptation directe en bande dessinée par l’illustrateur Gatô Asô, la série étant enfin proposée intégralement en français grâce aux éditions Noeve Grafx.

Condensée en six volumes, l’histoire confronte les cyborgs 00 aux agissements meurtriers de terroristes qui menacent de plonger le monde dans le chaos. Un pur concentré d’action et de S.F. avec un zeste de philosophie !

| Raja

Inspiré de la mythologie hindoue, le premier tome de Raja nous ramène à l’époque de l’Antiquité, au IVème siècle, dans une contrée déchirée par les conquêtes incessantes entre royaumes rivaux.

Entre fiction et réalité historique, ce manga suit les traces d’un jeune homme borgne nommé Kautilya, dont le destin est d’unifier les provinces en guerre pour ramener un semblant de paix. Au contact d’une bande de brigands, son chemin prend subitement un tournant inattendu, reflétant la lutte des classes entre deux mondes que tout sépare. Il s’agit d’une série courte en trois volumes qui aborde un univers rarement évoqué par les auteurs japonais.

| Qui a vu le paon danser ?

Spécialement calibré pour les amateurs de polars, Qui a vu le paon danser ? débute par la disparition d’un ancien policier, la veille de Noël. La cause de sa mort est rapidement déterminée et le coupable tout désigné, mais quelque chose cloche. Troublée par la découverte d’une lettre posthume, la fille du défunt n’est pas convaincue par les résultats de l’enquête, au point de partir elle-même à la recherche de la vérité.

Il faudra compter sept volumes pour arriver au bout de cette enquête policière riche en rebondissements. Déjà adapté en série TV sur Netflix, ce titre a été élu quatrième meilleur manga féminin dans son pays d’origine.

| Miyamoto Musashi

Le maître Shôtarô Ishinomori est à nouveau mis à l’honneur avec la réédition grand format de Miyamoto Musashi chez Kana. Cela faisait plus de quinze ans que cette œuvre adaptée de la vie du plus grand sabreur de tous les temps n’avait pas été rééditée en français !

Ce one-shot retrace le destin exceptionnel du jeune Takezô, contraint de tuer pour protéger sa sœur avant de trouver sa voie par la maîtrise du katana. Devenu samouraï errant, il prend le nom de Miyamoto Musashi et n’a de cesse de perfectionner son art tout en menant une quête intérieure qui débouche sur l’écriture du Livre des cinq anneaux (ou Traité des cinq roues), toujours considéré comme un classique au Japon.