
Acquisition surprise dans la tech française : le moteur de recherche respectueux des données Qwant annonce son rachat de Lilo, concurrent de niche qui rémunère des projets solidaires grâce à vos requêtes.
Le montant de la transaction n’est pas connu, rapporte Les Échos. Le rachat de Lilo est toutefois motivé par la volonté de réduire la dépendance de Qwant à Microsoft (qui fournit son index web au moteur de recherche français) et à s’armer en vue de la révolution qui plane sur la recherche en ligne : les intelligences artificielles.
C’est quoi, Lilo ?
S’il est relativement niche, Qwant a déjà bénéficié au cours des dernières années d’une belle couverture médiatique. Le moteur de recherche français, plus vertueux que les géants américains en matière de traitement des données personnelles, a toutefois encore tout à prouver pour s’inscrire dans les habitudes des internautes français. Et, avec sa nouvelle acquisition, Qwant s’offre un vernis solidaire.
Créé en 2015, Lilo est en quelque sorte « l’Ecosia français ». Vous avez forcément déjà entendu parler du moteur de recherche allemand qui plante des arbres grâce à vos requêtes sur le Web ? Lilo fait un peu la même chose, en reversant les fonds générés par vos recherches sur Internet à des projets associatifs, sociaux ou environnementaux.
D’après Les Échos, qui cite un rapport de l’entreprise, 80 % des bénéfices de Lilo (environ 5 millions d’euros) ont été reversés à des associations grâce au concours des internautes.
Pourquoi Qwant rachète-t-il Lilo ?
Qwant utilise, on l’a dit, l’index de Microsoft Bing pour proposer des résultats de recherche à ses utilisateur·ices. Mais la firme américaine a augmenté ses prix en 2023 et Qwant cherche depuis à trouver une porte de sortie – améliorant au passage la souveraineté de sa solution.
On en parlait plus haut : Ecosia est d’ailleurs partenaire de Qwant au sein de l’initiative European Search Perspective, dédiée à des investissements technologiques qui devraient aboutir, à terme, à la création d’un index web européen. « Nous réduisons tous les jours notre dépendance à l’index de Microsoft », assure Olivier Abecassis, PDG de Qwant. L’entreprise devrait bientôt être en mesure de se passer de technologie américaine pour « au moins la moitié des requêtes », écrit Les Échos.
Mais alors, où s’inscrit Lilo dans cette machine ? Avec environ un million de visiteurs uniques par mois, Lilo va contribuer à gonfler les chiffres de Qwant, lesquels sont mis en valeur par l’entreprise pour appâter les annonceurs et donc dégager plus de bénéfices. Un million qui s’ajoute donc aux six déjà revendiqués par Qwant, et qui fournira d’autant plus de données à analyser pour prioriser les investissements futurs de l’entreprise dans son index de recherche.
On notera toutefois que la forme que prendra ce rachat n’est pas encore très claire. Les deux moteurs de recherche vont-ils fusionner ou coexister ? Nul doute que les principaux intéressés en diront davantage dans les prochaines semaines.